Ford F150 2009

Ford F-150

Guerre de clans

Quand il est question de camionnettes pleine grandeur, il y a souvent deux clans : d’un côté les « Fordistes », de l’autre, les « GMistes ». Au Canada, Ford maintient toutefois la pole position des ventes, suivie de près par celles, combinées, des GMC Sierra et Chevrolet Silverado. À mi-chemin, la Dodge Ram. Vers la fin de la liste, la Toyota Tundra. À la toute fin, la Nissan Titan. Quoi qu’il en soit, le climat économique est défavorable pour chacune. Ce qui n’empêche pas Ford de revisiter la F-150 pour l’année modèle 2009.

Carrosserie

L’enveloppe extérieure demeure dans la plus pure tradition de la précédente génération de F, tout en gagnant en aérodynamisme. L’imposante calandre et les grands rétroviseurs lui donnent une allure encore plus costaude.

La camionnette utilise un châssis en échelle plus rigide en torsion de 10 %, et dont l’utilisation d’acier à haute résistance pour les longerons hydroformés a permis d’en réduire le poids de 15 %. Les concepteurs de la F-150 ont augmenté la rigidité latérale de 8 %. Le résultat ? Une plus grande stabilité sur la « planche à laver ». Alors que la Tundra sautille allégrement, et que la GMC Sierra montre un bel aplomb, la Ford F-150 s’acquitte de sa tâche avec conviction. À présent, reste à voir la véritable différence dans la vraie vie de tous les jours.

Ford offre la F-150 en versions XL, STX, FX4, XLT, Lariat et King Ranch. En 2009, elle ajoute la Platine, caractérisée par une calandre chromée au fini satiné, des sièges en cuir avec broderie « Platine » sur les dossiers, des appliques intérieures en aluminium brossé et en frêne, une présentation des instruments de bord distincte, des jantes de 20 pouces en aluminium poli et un habitacle mieux insonorisé.

Au catalogue, trois configurations de cabine, y compris la SuperCrew qu’on a allongée de 6 pouces pour offrir plus d’espace aux passagers arrière et un volume utilitaire supérieur. Le dégagement pour les jambes et la tête est alors plus que suffisant. Deux écueils toutefois : des portes qui n’ouvrent pas sur 90 degrés comme le font celles de la Dodge Ram et une banquette un peu basse. Une fois la banquette repliée, le volume utilitaire de 1 631 litres derrière les sièges avant permet de transporter un téléviseur à écran plat de 122 centimètres de hauteur. Le propriétaire d’une Toyota ou d’une GM devra le transporter dans la caisse ou… le faire livrer.

Les éléments novateurs incluent un marchepied et un bras intégré au hayon qui, une fois en position, facilitent les entrées et les sorties dans la caisse. Chaque côté de la caisse peut également comporter un pratique marchepied conçu pour supporter un poids de 159 kilos (350 livres).

Mécanique

Le V6 de 4,2 litres disparaît toutefois au profit du V8 de 4,6 litres à deux soupapes par cylindre. La version d’entrée de gamme marque ainsi des points en termes de performances. Autres choix, un V8 de 4,6 litres à trois soupapes par cylindre ainsi qu’un V8 de 5,4 litres, deux moteurs dotés de l’injection à soupapes ouvertes, une caractéristique qui améliore de débit de carburant à l’intérieur de la chambre de combustion. Pour 2010, le constructeur promet l’ajout d’un moteur turbodiesel à injection directe.

Véritable nouveauté : l’utilisation d’une boîte de vitesses automatique à 6 rapports, reliée de série au 4,6-litres à trois soupapes et au 5,4-litres. Le 4,6-litres à deux soupapes est jumelé à une boîte automatique à 4 rapports.

Le 4,6-litres à trois soupapes constitue un excellent choix, d’autant plus que la boîte à 6 rapports lui permet de s’activer avec une grande souplesse, d’assurer de bonnes performances au moment d’accélérer et de dépasser, ainsi que pour remorquer des charges. Ford affirme également en avoir réduit la consommation moyenne de carburant de 1,2 litre aux 100 kilomètres.

La différence significative avec le 5,4-litres n’est pas détonante. Ce V8 pourrait toutefois être utile pour tracter des charges lourdes, une roulotte ou une remorque, par exemple. À ce sujet, la capacité de remorquage atteint, une fois le véhicule doté de l’ensemble remorquage, 11 300 livres.

La boîte à 6 rapports est dotée d’un mode remorquage (Tow/Haul) qui retarde le moment de changer de rapports et limite la perte de puissance au moment de monter une cote et de limiter la vitesse au moment de la descendre. Au moment de descendre une côte, le conducteur n’a qu’à appuyer légèrement sur la pédale de frein pour tirer meilleur profit du frein moteur.

Les caractéristiques de série incluent également un système de contrôle de la stabilité antiretournement et d’une fonction de stabilisation de la remorque qui limite les mouvements de la remorque qui, ajoutés à la vitesse, pourraient entraîner le capotage du véhicule.

Comportement

La F-150 assure sur la route un comportement parfaitement civilisé. Les modifications apportées à la suspension et à la direction procurent une conduite irréprochable pour une grande camionnette. Sur le circuit, chargée d’un poids d’environ 1000 livres, la F-150 s’accroche dans les virages avec ténacité et démontre une inspirante solidité. Le dispositif de contrôle de la stabilité limite efficacement, et de façon pratiquement imperceptible, les mouvements de caisse. L’ajout de l’ensemble « Heavy Duty » rehausse d’un cran le comportement du véhicule. Je dois néanmoins donner crédit aux camionnettes de GM pour leur tenue de route et leur maniabilité. La Toyota Tundra, elle, est plutôt décevante.

La version FX4 reçoit des caractéristiques qui la rendent plus efficace pour la conduite hors route dont un différentiel à verrouillage électronique qui empêche le patinage des roues arrière lors d’une perte de motricité, une suspension tout-terrain, des plaques de protection pour l’essieu avant, le réservoir de carburant et le boîtier de transfert.

Habitacle

L’habitacle bénéficie de sièges qui fournissent un meilleur maintien et un meilleur confort. La position des appuie-tête rend, par contre, la conduite inconfortable pour les personnes de plus grande taille, car ils sont trop inclinés vers l’avant et exercent une pression inutile sur la tête et le cou. C’est, selon la firme, le prix à payer pour obtenir des appuie-tête conçus pour réduire les blessures causées par les collisions par l’arrière.

Les principales commandes sont disposées dans l’environnement immédiat du conducteur. Ford affirme avoir réduit les bruits de vent de 9 % et ceux de roulement de 5 %. À ce sujet, je n’ai vraiment aucun commentaire négatif. Car déjà, l’habitacle de la F était le plus feutré de la catégorie.

Conclusion

La nouvelle cuvée de F-150 présente d’excellentes qualités pour satisfaire les exigences d’acheteurs qui, compte tenu de la conjoncture actuelle, choisissent de plus en plus ce type de véhicule parce qu’ils en ont vraiment besoin plutôt que pour le simple plaisir de la chose. La lutte entre les constructeurs devrait donc être encore plus féroce. Mais, pour l’heure, la F-150 constitue un excellent choix. Au final, qu’on opte pour le duo GM ou la F-150, d’excellents véhicules, le véritable test demeure néanmoins celui réalisé par ceux qui, au quotidien, doivent les mettre durement à l’épreuve.

Forces

Boîte automatique à 6 rapports

Habitabilité (cabine double)

Capacité de remorquage

Caractéristiques ingénieuses

Belle gueule

Faiblesses

Absence de moteur diesel

Appuie-tête inconfortables