Ford Fiesta 2011

Ford Fiesta

L’enfant prodige

La Ford Fiesta n’avait plus été commercialisée sur le marché nord-américain depuis la première génération du modèle, soit il y a quelque 30 ans ! Ford avait préféré proposer la Festiva coréenne au cours des années 1980. C’est donc à sa sixième génération que Ford a décidé de réintroduire la Fiesta sur le marché nord-américain. Contrairement aux Européens qui doivent se contenter de versions à hayon, les États-Unis et le Canada profiteront également d’une berline moins jolie mais plus susceptible de plaire à nos voisins du sud à l’esprit plus étroit. Avec notre tempérament plus sportif, d’autres diront latin, c’est sans doute le coupé qui sera le plus populaire chez nous. Il est plus joli, plus provocant que la berline qui correspond mieux au conservatisme de nos amis Anglophones. La bonne nouvelle c’est qu’il y en a pour tous les goûts et dans une impressionnante palette de couleurs.

Carrosserie

Des jantes de 16 pouces au large becquet de toit en passant par un bouclier avant aux yeux effilés, Ford a frappé dans le mille avec la nouvelle Fiesta. La version à hayon est non seulement belle, mais elle ne donne pas l’impression d’être bon marché. Il y a aussi la berline, plus commune mais non moins pratique. Ford n’a pas hésité à sortir des sentiers battus en jouant d’audace avec des surfaces sculptées et des couleurs pastel pour la carrosserie. Cette Fiesta a le regard expressif, la calandre est ouverte comme une bouche béante, la ceinture de caisse est plongeante, et notre modèle d’essai vert lime lui donnait un air très branché. À lui seul, l’esthétique de cette voiture ira chercher beaucoup de clients.

Habitacle

On retrouve un degré de qualité d’équipement rarement vu dans une voiture de ce segment. La partie centrale de la planche de bord est le principal point d’attraction de l’habitacle. Les commandes ont été conçues pour une utilisation simple et conviviale, un peu comme le clavier d’un téléphone cellulaire. La Fiesta nord-américaine comporte des sièges baquets à l’avant et une banquette divisée 60/40 à l’arrière. Le revêtement confortable en tissu varie en fonction des niveaux de garnitures, lesquels permettent à l’acheteur d’afficher son style et son individualité. De plus, les modèles Fiesta haut de gamme offrent un revêtement de cuir pourvu d’un passepoil de couleur contrastante qui confère aux sièges une allure sportive. Ces formes nouvelles et bien pensées donnent véritablement un style avant-gardiste à la Fiesta. De l’entrée sans clé de série au démarrage à bouton-poussoir, une exclusivité dans ce segment, la Fiesta propose également en option le système SYNC® de Ford, qui intègre un téléphone cellulaire au système de communication et de divertissement à commande vocale de la Fiesta, un investissement qui vaut le coût. Un intérieur bien pensé, de haute technologie, futuriste dans sa disposition et agréable à l’œil. Et, chose encore plus importante, les matériaux sont de qualité; et comme à l’extérieur, rien n’a l’air bon marché. Ford a aussi jugé bon d’associer à la Fiesta des équipements habituellement absents de cette catégorie : l’antidérapage, l’allumage automatique des phares et des essuie-glaces, le régulateur de vitesse, la technologie sans fil Bluetooth^® ainsi que les vitres teintées en sont des exemples.  

Mécanique

Sous le capot, Ford a logé le plus puissant moteur de la famille, un 4-cylindres de 1,6 litre de 120 chevaux. L’offre de base se résume à une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports bien échelonnés et assez vive à l’utilisation; un seul reproche, un sixième rapport serait apprécié. À 120 km/h sur l’autoroute, le moteur tourne à un peu plus de 3 500 tours par minute, et le ronronnement devient un peu fatiguant. La belle surprise vient sous la forme d’une toute nouvelle boîte de vitesses automatique à 6 rapports. Baptisée PowerShift, elle est offerte en exclusivité nord-américaine et allie la performance réactive et l’économie de carburant d’une boîte manuelle à la commodité d’une boîte automatique classique, dans un seul système de pointe à double embrayage « à sec ». Ford annonce une consommation de carburant de l’ordre des 6 litres aux 100 kilomètres. Dans la réalité, nous somme plus près de 7 à 7,5 litres aux 100 kilomètres, ce qui est encore excellent. Sans être réellement sportif, ce moteur, le seul offert pour le moment, est plus nerveux que la moyenne dans la catégorie des sous-compactes qui se contentent, en moyenne, de 103 à 110 chevaux. Ce petit moteur Duratec offre le calage variable des soupapes et un excellent silence de roulement une fois la vitesse de croisière atteinte.

Comportement

Maniable, agile et douce, la Fiesta avale les chemins sinueux et les petites routes de montagne avec brio. La rigidité du châssis, combinée à la fermeté de la suspension, procure une belle assurance au volant. Elle survole littéralement la concurrence. Et que ceux qui craignent une « américanisation » de la conduite se rassure. Ford, qui chausse ses Fiesta européennes sur des pneus d’été performants, a choisi des pneus quatre saisons pour l’Amérique. Pour compenser cette petite lacune, les ingénieurs ont revu le tarage un peu plus agressif de la suspension et augmenté légèrement l’épaisseur des barres antiroulis. En bout de piste, nous ne perdons pas au change; mieux encore, si vous équipez votre Fiesta de pneus de performance en remplacement des pneus quatre saisons, vous aurez un véhicule encore plus ferme que les Européens. La boîte manuelle offre une course assez courte et un guidage précis; malgré l’absence d’un sixième rapport. Pour ce qui est de la boîte automatique, elle est quasi irréprochable; seul un léger manque de vie au démarrage est à signaler, sinon, elle fait un sans-faute. Comme tous les petits 4-cylindres, le moteur fait sentir sa présence à bas régime, mais le bruit se dissipe dès qu’on atteint la vitesse de croisière. Sans être très toniques, les performances sont quand même au-dessus de la moyenne pour une sous-compacte. Dans un monde de petites voitures souvent pratiques mais inintéressantes d’un point de vue de conducteur, la Fiesta amène une grosse bouffée d’air frais.

Conclusion

Enfin, Ford a décidé de mettre à profit sa forte image européenne au service de l’Amérique. Et cela ne fait que commencer ! Nous assisterons au cours des deux prochaines années à un véritable raz-de-marée inspiré de produits issus de la filiale européenne. Si ces produits sont tous aussi beaux et originaux que la Fiesta, cela ne posera aucun problème. Grâce à son comportement routier tranchant, à son freinage mordant et à sa tenue de route enjouée, elle fera le bonheur des amateurs de conduite au budget restreint. Une réussite sur toute la ligne. Souhaitons que la prochaine Focus, elle aussi arrivant directement d’Europe, sera aussi pertinente ! Rendez-vous dans l’Annuel 2012 pour plus de détails.

Forces

Plaisir de conduire

Structure solide

Habitacle bien dessiné

Excellent confort

Faiblesses

Régime moteur élevé à haute vitesse (boîte manuelle)

Un 6^e rapport serait apprécié (boîte manuelle)

Boîte automatique un peu lente à bas régime