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Ford Five Hundred
Ingénierie de masse
Depuis plusieurs années les spéculations allaient bon train au sujet d’une nouvelle berline Ford pour le marché nord-américain. Après tout, la Taurus qui occupe le terrain depuis 18 ans est seule à tenir le fort. Avec des ventes en chute libre depuis quelques années et un design qui commence à montrer des signes de vieillesse, il était temps de présenter une nouvelle venue. Alors que le rôle de la Taurus sera essentiellement reléguée à celui de voiture de flotte, la Five Hundred se veut la réponse moderne à la berline intermédiaire. Moderne, peut-être, mais Ford semble avoir oublié la définition des mots passion et attraction quand vient le moment de dessiner une voiture.
Carrosserie
Ford défini la Five Hundred comme la première berline «crossover » de la marque. En utilisant la plateforme de la Volvo XC90 pour la Five Hundred, il est possible de greffer des gènes d’utilitaires à une berline comme une position de conduite plus élevée et l’implantation d’un système de rouage intégral. Visuellement, le grand patron du style de Ford, J. Mays, a deux sources d’inspiration : les créations de son ancien employeur Volkswagen et le pillage du patrimoine historique de Ford. Dans le cas de Five Hundred, il est clair que la Passat a servi d’inspiration. Les lignes sont fades et sans surprises et plus proche d’une berline Européenne qu’américaine. Les concepteurs présents au lancement utilisaient des termes comme une présence sur la route et de l’autorité au volant. Personne n’a parlé de la beauté des lignes ou d’un style qui a du caractère. On veut que la voiture vieillisse bien et atteigne le plus grand nombre de clients possibles d’où mon expression d’ingénierie de masse ou le nivellement par le milieu. Visuellement le résultat est mi-figue, mi-raisin. Une accumulation de compromis visuel qui donne un résultat qui ne fait place à aucune émotion, c’est dommage.
Habitacle
La première impression à l’intérieur est la même qu’à l’extérieur. Pas de véritable surprise, la planche de bord revêt une nette ressemblance avec d’autres récents produits de la famille comme la Focus ou la Freestyle. Le beige générique est à l’honneur avec quelques touches de «faux» bois dans les modèles haut de gamme. L’habitabilité est sans doute la plus grande qualité de la Five Hundred qui bat sans problème la défunte Crown Victoria pourtant plus grande. Et que dire du coffre de 600 litres qui peut accueillir huit sacs de golf ou quatre cadavres, c’est selon. Parmi les irritants, Ford souligne avec insistance, la hauteur d’assise surélevée de près de 10 cm par rapport à une berline classique, donnant ainsi un point de vue surélevé au conducteur, une caractéristique très recherchée des acheteurs de VUS. Personnellement, je déteste être assis trop haut et j’ai passé ma journée à tenter de rabaisser le siège à chaque fois que je prenais place dans la voiture. C’est vrai que les grandes surfaces vitrées procurent une excellente visibilité à 360 degrés, mais, à mon goût, la position de conduite est trop élevée. Comme le concept est inspiré de Volvo, Ford profite de l’expérience de son partenaire en matière de sécurité. Ainsi la Five Hundred propose des zones de déformation avant et arrière breveté. La berline hérite également du principe de redistribution de l’énergie dans la structure en cas d’impact latéral, baptisée SIPS chez Volvo. Et les coussins gonflables intelligents se déploient en fonction du poids des occupants.
Mécanique
Sous le capot, la Five Hundred s’en remet au V6 Duratec 30 qui occupe déjà les entrailles de la Taurus depuis quelques générations. Une décision un peu paradoxale lorsque l’on pense que Ford prône la nouveauté et l’avancement technologiques. Pour pallier la puissance un peu juste de 203 chevaux, ce moteur est associé à une transmission à variation continue CVT (de série avec les modèles AWD) ou une boîte automatique à six rapports (fourni par Aisin). Dans les deux cas, ces deux transmission extirpent le maximum de puissance disponible de ce V6. Ford a fait ses devoirs pour rendre le moteur moins rugueux et a ajouté amplement de matériaux insonorisant pour limiter l’intrusion de bruits indésirables dans l’habitacle. La puissance obtient la note de passage sans plus. Le plus gros obstacle que la Five Hundred devra surmonter provient de la concurrence comme la 300 chez Chrysler ou la Grand Prix chez GM qui offre des V8 beaucoup plus puissants. Le moteur Duratec est le seul disponible et à terme, cela va devenir un sérieux handicap si Ford ne songe pas à offrir une alternative plus puissante.
Comportement
Commençons par les bonnes nouvelles, les sièges offrent un excellent confort (même si la position de conduite est trop élevée) et la direction est très précise. La liaison au sol profite d’un empattement large et de pneus de base de 17 pouces (18 en option). Ajouter à cette recette un rouage intégrale de conception Volvo (que l’on retrouve sur la XC90 et la V70 AWD) offert en option et vous avez une voiture très sécuritaire entre les mains. Un bon mot aussi pour souligner l’excellent travail des deux transmissions disponible qui fournissent des reprises tout en douceur en éliminant les secousses des vieilles boîtes à 4 rapports. Maintenant, les moins bonnes nouvelles qui émanant de sous le capot. Je ne veux pas ici me faire le disciple des moteurs V8, mais il faut voir la réalité en face. Dans ce segment de marché des berlines pleine grandeur, la plupart des modèles offrent un V8 et pas la Five Hundred. La V6 est suffisant, mais pour ceux qui en veulent plus, il faudra aller voir ailleurs et Ford va perdre plusieurs clients si à court terme, rien n’est prévu pour bonifier la puissance moteur.
Conclusion
Ford a délibérément pris la décision de fabriquer une voiture pour la masse en prenant le moins de chance possible tant au point de vue du style que du concept en général. Mais comme l’histoire l’a trop souvent démontré : à vouloir faire trop de compromis, on finit par accoucher d’un produit qui manque de charisme et c’est malheureusement le cas de la Five Hundred. Sa conception est plus internationale, l’habitabilité est sans reproche, mais la ligne est trop «politiquement correcte» et Ford qui espère raviver l’intérêt des Américains pour les berlines a raté sa cible car cette voiture ne fait vibrer aucune corde sensible lorsqu’on la regarde, faute d’un style qui manque d’audace. Une petite réunion de remue-méninges avec Chrysler serait sûrement bénéfique. La voiture ne manque pas d’intérêt, mais comme toute première rencontre l’attirance est d’abord physique et au premier coup d’œil, la chimis de passe pas, tout simplement.
Forces
Aménagement bien pensé
Excellente boîte six vitesses
Habitacle et espace cargo généreux
Excellente direction et tenue de route
Faiblesses
Ligne anonyme
Performance timide
Aucun V8 disponible
Nouveautés 2005
Nouveau modèle
Fiche d'identité
modèle five-hundred
version(s) se, sel, limited
roues motrices avant, 4rm
portières 4
première génération 2005
génération actuelle 2005
construction chicago, illinois, états-unis
sacs gonflables 2, frontaux (latéraux et rideaux avant et arrière en option)
concurrence buick century, chevrolet malibu, chrysler sebring, honda accord, hyundai sonata, kia magentis, mazda 6, nissan altima, subaru legacy, pontiac grand , toyota camry
Fiche technique
moteurs v6 3,0 l dact 203 ch à 5750 tr/min
couple 207 lb-pi à 4500 tr/min
transmission à variation continue cvt (se et 4rm), automatique à 6 rapports (sel, limited)
0-100 km/h 9,0 s
vitesse maximale 200 km/h
consommation (100 km) 12,3 l (87 octane)
sécurité active freins abs, antipatinage
suspension avant indépendante
suspension arrière indépendante
freins avant disques
freins arrière disques
direction à crémaillère, assisté
pneus se et sel : p215/60r17, limited : p225/55r18
Au quotidien
prime d'assurance
25 ans 2400 à 2600$
40 ans 1800 à 2000$
60 ans 1400 à 1600$
garantie générale 3 ans/60 000 km
garantie groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
garantie contre la perforation 5 ans/kilométrage illimité
assistance routière 3 ans/60 000 km
collision frontale nd
collision latérale nd
ventes du modèle l'an dernier
au québec nm
au canada nm
nombre de concessionnaires
au québec 92
au canada 492
dépréciation (3 ans) nm
rappels (1999 à 2004) nm
cote de fiabilité nm
nouveautés en 2005 nm
Dimensions
empattement 2868 mm
longueur 5098 mm
largeur 1872 mm
hauteur 1527 mm
poids cvt: 1662 kg, cvt 4rm: 1730 kg, automatique: 1652 kg
diamètre de braquage 12,2 m
coffre 600 l
réservoir de carburant 72 l
capacité de remorquage 455 kg