Ford Fusion 2020

Ford Fusion

Non, elle n’est pas (encore) disparue!

À prendre ou à laisser

Dans la tourmente médiatique qui a suivi l’annonce que Ford mettrait fin à la production de plusieurs berlines, les chroniqueurs automobiles ont cru que la Fusion passerait aussi dans le tordeur. Eh non. « Elle n’est jamais partie. Les médias ont supposé, mais nous n’avons jamais donné de date », nous rappelle Christine Hollander, directrice des relations publiques du constructeur au Québec, avec, notons-le, un certain sens du suspense. En effet, Ford a bel et bien précisé quand les Taurus, Fiesta & Cie cesseraient d’être assemblées, mais s’est gardée de dater la fin de la Fusion. Cependant, s’il faut comprendre que la berline intermédiaire reste disponible pour l’année modèle 2020, bien malin qui peut deviner son sort au-delà.

Dernière en lice

La Fusion a gagné en 2012 ses premières lettres de noblesse au Salon de l’auto de Détroit quand la presse a célébré haut et fort sa silhouette élancée. Celle-ci n’a rien perdu de sa superbe, Ford se contentant de la retoucher légèrement au fil des ans. Cet élégant design ne complique que la vie des occupants de la banquette arrière qui, dans un premier temps, doivent bien pencher la tête au moment de prendre place et, dans un deuxième temps, continueront de ployer la nuque s’ils sont de grande taille, car la lunette est proche. Sinon, son habitabilité pour cinq personnes est honnête, Ford ayant conçu la Fusion pour l’immiscer entre la Focus et la Taurus. Pour enfourner plusieurs litres de marchandises, restez-en toutefois au modèle à essence et ses 453 litres, mieux qu’une Mazda6. Nous verrons plus loin que la contenance des Fusion électrifiées a tendance à se réduire comme peau de chagrin.

Les plastiques dans la SE sont légion, mais au moins, leur finition est soignée. Ford en a bavé quand elle a osé intégrer un système d’infodivertissement à commande vocale. Plusieurs années plus tard, la persistance paie des dividendes, puisque le SYNC 3 fonctionne avec beaucoup de convivialité, sans oublier le nouvel ensemble d’aides à la conduite Co-Pilot.

La berline américaine a aussi fait parler d’elle grâce à son éventail de motorisations : 4-cylindres, V6, avec ou sans turbo, hybride classique ou enfichable, c’était carrément l’embarras du choix! Aujourd’hui, dans le camp des véhicules non électrifiés, il ne subsiste chez nous que l’EcoBoost 1,5 litre de la SE. Associé à une boîte de vitesses automatique SelectShift à six rapports qui s’active soit à l’aide d’un sélecteur rotatif couché sur la console, soit avec des palettes au volant, cet engin turbocompressé développe 181 chevaux. Les accélérations sont timides, mais le comportement ouaté maintient un bel équilibre entre une insonorisation bien pensée et une suspension axée sur le confort. Par contre, ne cherchez plus l’option de la transmission intégrale.

La main gagnante

Il est clair que Ford veut jouer la carte de l’écologie en conservant au menu pas moins de cinq variantes hybrides de sa Fusion : SE, SEL et Titanium du côté de l’hybride ordinaire, SEL et Titanium dans le cas du modèle PHEV baptisé Energi. Ce dernier a été gratifié d’une nouvelle batterie de 9,0 kWh qui fait passer l’autonomie tout électrique de 35 à 42 km. Ce n’est pas encore le gros lot et c’est toujours moins que la concurrence, surtout lorsqu’on compare avec la Honda Clarity et ses 77 km mais, comme au volant des autres enfichables sur le marché, le conducteur peut faire sa part pour optimiser la distance qu’il réussira à parcourir sans une seule goutte de pétrole. Ça peut même devenir un coquin de défi quotidien, un plaisir garanti pour toute la famille!

Et puis, peu importe si on épuise tous les électrons à bord, puisque les deux hybrides se rabattent aussitôt sur l’essence pour poursuivre leur route. Sur le plan de la consommation, même avec l’hybride non rechargeable, vous ne devriez avoir aucune peine à maintenir un appétit total sous les six litres. Par contre, à cause du bloc de batteries plus volumineux et malgré les dossiers 60/40 à toute fin inutiles, les bagages écopent : 340 litres dans l’hybride et seulement 232 dans la rechargeable, soit moins que dans une Accent Rio. Remarquez, elles ne sont pas seules à vous encourager à voyager léger, puisque les Sonata et Optima PHEV ne font guère mieux.

L’arsenal mécanique consiste en un 4-cylindres de 2,0 litres à cycle Atkinson (qui favorise le rendement), un moulin électrique de 88 kW, la batterie mentionnée au lithium-ion et une boîte à variation continue. Tout ça ensemble totalise une puissance de 188 chevaux. Ça avance, ça accélère (bruyamment) dans des temps identiques à ceux du modèle SE ordinaire, mais ça n’incite aucunement à la conduite sportive. Au contraire, dans la Fusion hybride, un esprit zen cohabite avec vous.

Au moment d’écrire ces lignes, j’avais sous les yeux une publicité de Ford annonçant une Energi SEL à 75 $ par semaine sur 60 mois, incluant les 6500 $ de rabais gouvernementaux. Quand on y pense, vous obtenez en échange une berline intermédiaire spacieuse (sauf pour les bagages) et gracieuse, dotée d’une autonomie totale de 982 km qui ne vous ruinera pas à la pompe. Je ne sais pas encore s’il s’agit vraiment du chant du cygne de la Fusion, mais il se dessine certainement à son horizon d’intéressantes transactions.

Forces

Silhouette qui vieillit bien

Intérieur pratique et de bon goût

La variante Energi : tentante

Faiblesses

Banquette arrière étriquée pour les grandes tailles

Faible contenance du coffre des hybrides

Comportement sain mais peu relevé