Ford Taurus 2012

Ford Taurus

Le beau retour d’une vétérante

Je n’aurais jamais pu m’imaginer un jour en train de parler de la Taurus comme je m’apprête à le faire. Peu importe le souvenir qu’on peut en avoir, que ce soit la veille boîte de conserve rouillée des années 80, ou l’espèce de bocal à poissons sur quatre roues de la décennie suivante, ou encore la caricature ultime d’une voiture confinée à des parcs d’automobiles au tournant du siècle, la Taurus n’a jamais réussi à toucher mes cordes sensibles. Il s’agissait d’un mode de transport, un point c’est tout. Plus maintenant. De nos jours, la Taurus est une voiture pleine grandeur qui fait suer la concurrence en offrant beaucoup de bonnes choses.

Carrosserie La première chose qu’on constate quand on s’approche de cette 6^e génération de Taurus, ce sont ses dimensions. Il y a de la tôle ici, mes amis ! La calandre horizontale des Ford contemporaines se pète fièrement les bretelles en prenant la pose entre des phares effilés, contrastant avec le capot bombé et la haute ceinture de caisse. Le tout suggère à la fois le muscle et la classe. Les modèles à traction sont offerts en versions SE et SEL, tandis que la transmission intégrale peut s’immiscer dans les livrées SEL, Limited et SHO. Cette dernière variante, la plus sportive du lot, se distingue, entre autres, grâce à ses roues de 20 pouces en aluminium.

Habitacle Il y en a long à dire sur l’habitacle de la Taurus, en commençant par l’utilisation de matériaux de bonne qualité et une finition impeccable. L’instrumentation de la Taurus est facile à consulter, et les commandes s’étalent à portée de la main. Les fauteuils favorisent le confort en tout temps, et les sièges chauffants et ventilés en cuir sont même pourvus d’un dispositif de massage sur certains modèles. On s’y sent confortable, bien qu’il manque de mantien latéral, surtout sur la version SHO. Considérant sa masse extérieure, la Taurus pourrait aussi offrir un peu plus d’espace dans l’habitacle. La hauteur des sièges et l’embonpoint de la console centrale sont à blâmer. Sur une autre note, la Taurus offre une longue liste d’accessoires habituellement réservées à des voitures plus haut de gamme : l’écran pare-soleil électrique de la lunette ou le choix d’éclairage ambiant, une autre signature des Ford modernes. À noter que le système MyFord Touch n’est toujours pas offert sur la Taurus. C’est dommage car, malgré les défauts inhérents à sa jeunesse, ce dispositif brille. Pour nous consoler, Ford met son système SYNC à notre service.

Mécanique Dans le ventre de l’américaine se terre un V6 Duratec de 3,5 litres de 263 chevaux. Cette mécanique est mâtée par une boîte de vitesses automatique à 6 rapports qui peut envoyer sa puissance aux roues avant ou aux quatre, selon le modèle choisi. La version SHO profite du fameux moteur V6 biturbo à injection directe de carburant EcoBoost de Ford. Les 6 rapports de la boîte automatique peuvent être activées grâce aux leviers de sélection greffés derrière le volant pour moduler la puissance jusqu’à la traction intégrale.

Comportement La Taurus n’est sans doute pas aussi soporifique à piloter qu’une Toyota Camry mais on se tient quand même à distance respectable d’une voiture à sensations fortes. La suspension penche vers le très doux, et la direction apprécie l’hyper assistance. La version SHO propose un peu plus de piquant, non seulement grâce au surplus de puissance, mais aussi grâce à ses suspensions calibrées plus fermement et à ses plus grosses barres antiroulis. Cette SHO met aussi en évidence les qualités du châssis qui ne semble jamais broncher à mesure qu’il subit l’assaut des forces G. La seule chose qui manque vraiment à la SHO, ce sont des freins avec un peu plus de mordant, capables de ralentir la masse du bolide avec plus d’entrain.

Conclusion Après plus de 25 ans d’existence, la Taurus a finalement de quoi être fière. Elle promène une gueule qui n’a pas à avoir honte, un habitacle qui manie bien le langage du confort et du luxe, et une personnalité qui jongle sans effort avec la souplesse et le muscle.

Forces Confort généralisé – Quatre roues motrices – Performances du moteur EcoBoost

Faiblesses Espace intérieur un peu juste, surtout à l’arrière – Version SHO pas aussi sportive qu’elle pourraient l’être – Visibilité limitée par la hauteur de caisse