Honda CR-V 2020

Honda CR-V

Une formule gagnante

On ne s’attend à rien de nouveau du côté du CR-V 2020 parce que cette cinquième génération ne remonte après tout qu’à 2017. Et en plus, tel qu’il est, cet utilitaire sport compact est un hit! Troisième plus vendu de sa catégorie au Québec en 2017, tout juste derrière le Nissan Rogue et le Toyota RAV4, et premier de sa classe l’an dernier, coiffant au poteau les mêmes deux rivaux, on se l’arrache et si vous en apercevez un dans les inventaires de véhicules d’occasion, dépêchez-vous, il partira vite.

Tour du propriétaire 80 %

En le remaniant il y a deux ans, les stylistes ont conféré au CR-V une allure costaude. Et plus on monte dans la hiérarchie des déclinaisons, plus les coups de crayon prononcés sont soulignés par une abondance de chrome. La calandre d’une version Touring, par exemple, n’est pas peu fière de sa brillante moustache qui n’a rien à envier à celle d’une Acura. C’est encore plus scintillant à l’arrière où, d’un commun accord et poursuivant une vieille tradition, les feux et les enjolivures grimpent à l’assaut du pavillon avec une ostensible verticalité. Discutable mais original.

Vie à bord 90 %

Hormis le fait qu’il ne semble tolérer que le noir, difficile de prendre l’habitacle en défaut. L’écran central (emprunté à la Civic), qui « parle » désormais Apple et Android, a été déposé de manière très naturelle au sommet de la console, qui accueille le levier de vitesses et juste assez d’interrupteurs pour ne pas nous mêler. C’est d’ailleurs la principale qualité de ce tableau de bord : sa sympathique ergonomie qui minimise les recours au manuel du propriétaire.

L’autre vertu est sans contredit le dégagement pour les occupants et leurs bébelles. Une fois assis, aucun risque de donner contre le plafond surélevé, même celui percé du panneau de verre panoramique, tandis que les passagers de la banquette peuvent quasiment giguer. Quant aux bagages, menus ou gros, Honda nous facilite la vie : sous l’accoudoir central gît un compartiment d’une profondeur abyssale; le hayon s’ouvre de l’extérieur même avec les bras chargés à l’aide d’un coup de pied sous le pare-chocs; le plancher est bas, plat, large et carrément caverneux quand on rabat les dossiers 60/40; quelqu’un a eu la brillante idée d’installer le cache-bagages suffisamment haut pour qu’on n’ait pas à le démonter à chaque chargement. Bref, humains et machins sont traités aux petits oignons dans un CR-V. Le fait que le bois des garnitures soit aussi vrai que la couleur des cheveux de Trump devient secondaire.

Technique 85 %

Au moment de la refonte, Honda a décidé de remplacer le 2,4-litres de 185 chevaux par le 1,5-litre turbo déjà embarqué dans la Civic (et l’Accord), gagnant ainsi cinq chevaux. La boîte de vitesses à variation continue et la traction intégrale sont de série, sauf pour le modèle de base qui, question budget, vous permet de vous en tenir à la motricité avant.

Au volant 90 %

La conduite du CR-V n’induit aucune sensation amusante mais beaucoup de satisfaction. Elle respecte en cela la vocation familiale du véhicule. Les reprises, par exemple, nous catapultent dans le trafic autoroutier sans sueurs froides. Le mode Croisière se vit sous le signe de la douceur, à l’image de la direction et de la suspension. Une kyrielle de bidules électroniques veillent à votre sécurité et vous, en enclenchant le mode Eco, vous veillerez à consommer autour de huit litres aux 100 km. En revanche, les accélérations vives sont très bruyantes, à la limite du désagréable.

Conclusion 85 %

En conférant au CR-V l’espace de chargement le plus généreux du segment, Honda a pris la bonne décision. Car piloter une automobile qui se conduit aussi facilement qu’une Civic surdimensionnée, mais qui dépanne durant un déménagement et qui avale tous les jouets des baroudeurs urbains hyper actifs, ça vaut son pesant d’or. Sans oublier le fait que le CR-V jouit d’une longévité, d’une réputation et d’une valeur de revente qui expliquent sa clientèle loyale. À défaut de passion, la raison l’emporte.

Forces

Une réputation bonne et méritée

Habitabilité généreuse

Ergonomie et finition

Faiblesses

Moteur agaçant en accélération

Abondance de chrome discutable

Décor intérieur tristounet