Honda Clarity 2021

HONDA Clarity

La PHEV qu’on veut aimer

Rien de nouveau sous le soleil en 2021 pour la Clarity. Ce n’est pas un drame, puisque cette hybride rechargeable préoccupée d’environnement s’est présentée dès sa commercialisation comme une automobile de son temps, et même peut-être en avance.

Un détail : l’actuelle Clarity descend de la FCX Clarity à hydrogène de 2008 qu’a testée une poignée de Californiens. Honda a ensuite relâché une variante tout-électrique mais pas longtemps (2017 à 2019), se concentrant plutôt sur une version améliorée de l’ovni mû par piles à combustible et réservé à des enclaves américaines desservies par de rarissimes bornes de recharge, et sur une autre version PHEV disponible à la grandeur de l’Amérique du Nord – dont chez nous –, à la condition d’être assez chanceux pour en localiser un exemplaire. Fin du détail.

Carrosserie baroque

S’il est futile de s’étendre sur les goûts de tout un chacun, vous conviendrez avec moi que l’allure de la Clarity épouse un bizarre de moule, particulièrement à l’arrière. Il y a d’abord ces ailes qui recouvrent une partie des roues de 18 pouces, un peu à la manière de l’Insight première mouture (1999). Et puis la malle trapue qui donne l’impression d’avoir été tronçonnée.

Ce coffre surélevé oblige la présence d’une petite glace secondaire sous la lunette, un compromis qui n’a jamais remporté des concours d’élégance, mais qui parachève la singulière image de cette Accord déguisée en auto du futur.

La bonne nouvelle : malgré un fond tarabiscoté et une forme en entonnoir, ce coffre procure une capacité de chargement utile (439 litres) et même satisfaisante quand on abaisse les dossiers 60/40 de la banquette. Une fosse dans le plancher héberge proprement le câble de recharge.

Passons immédiatement au dessert : la conduite. Elle est discrète et presque soyeuse, comme il convient à une berline nourrie aux électrons. Si les VÉ sont reconnus pour leurs surprenantes accélérations, l’hybridité enfichable de la Clarity n’est pas en reste. Sans se prendre pour un missile, elle boucle le 0-100 km/h en moins de neuf secondes. Imputons cette relative léthargie à la longueur de l’auto (4,3 cm de plus que l’Accord) et à ses 1843 kilos. Le prix à payer pour traîner un 4-cylindres 1,5 litre à cycle Atkinson de 103 chevaux qui coupe le sifflet au syndrome de la panne sèche.

En effet, quand l’autre moteur, électrique celui-là, et le bloc-batterie de 17 kWh ont épuisé leurs réserves, au bout généralement de quelque 75 km de randonnée tout-électrique – ce qui n’est pas loin du score de la défunte Chevrolet Volt et qui éclipse celui de la Toyota Prius Prime –, le moteur à essence prend la relève. Exit l’anxiété, bonjour les kilomètres (environ 550 avec un réservoir de 26,5 litres plein à ras bord). Sans oublier l’aspect régénératif du freinage qui permet d’étirer la sauce.

Dans un virage négocié sec, on jurerait que les amortisseurs ont été remplacés par des oreillers tant la suspension est douce. Le coup de volant s’avère confiant mais sans âme. Bref, la Clarity vous amène lestement à bon port, mais en abandonnant l’excitation à la maison.

Salon lumineux

Qui dit PHEV dit effort louable pour dépolluer notre atmosphère. Or, ce souci d’épuration se retrouve dans l’habitacle de la Clarity. Ça commence avec la lumière qui entre à flots grâce à une fenestration généreuse (et qui avantage forcément la visibilité du conducteur). Le tableau de bord, parcouru de longs accents de (faux) bois poreux et de suédine, flirte avec le minimalisme.

Au-dessus des boutons-poussoirs qui contrôlent la boîte CVT trône un écran de huit pouces que les critiques malmènent. On lui reproche notamment ses icônes au graphisme désuet. Vrai qu’on pourrait les rendre plus jojo, mais si on se donne la peine de fréquenter toutes les fonctions, on découvre un menu fort complet. Cela dit, je suis d’accord qu’une bonne vieille molette pour régler le volume de la sono ne serait pas un luxe parce que le gradateur tactile n’est pas évident à raisonner quand le véhicule bouge. Un incitatif pour apprivoiser au plus vite le système de reconnaissance vocale.

Honda n’est pas le dernier venu dans l’univers des hybrides. Sa Clarity s’avère bien plus qu’un banc d’essai. Grâce aux subventions fédérales et provinciales qui ramènent son prix de détail dans les eaux de la Prius Prime, on obtient une automobile beaucoup plus spacieuse qui dorlote notre quotidien. Si seulement son look était plus subtil et sa disponibilité, moins problématique.

Forces

Bel équilibre essence/électricité

Habitacle spacieux et confortable

Performances honorables

Faiblesses

Allure extérieure polarisante

Accélérations bruyantes

Fonctions tactiles perfectibles