Honda Fit 2007

Honda Fit

La polyvalence en format de poche

C’est connu, les québécois ont pleuré la disparition de la Civic Hatchback, comme la mort de Dédé Fortin. Et même s’il s’agit d’un symbole mythique de l’automobile québécoise, la plus petite des Honda s’est aujourd’hui tant embourgeoisée, qu’on la compare maintenant à l’Accord des années quatre-vingt-dix. Donc, depuis six ans, Honda n’offrait plus de modèle dans la catégorie qui les a fait vivre pendant des décennies, soit celle des sous-compactes. Le constructeur a affirmé pendant des années que les petites voitures n’avaient plus la cote et qu’il n’aurait pas été financièrement viable de commercialiser un modèle à hayon au pays de l’érable. Mais voilà, Honda a vite constaté que le succès obtenu avec les Accent, Yaris, Aveo et autres « éconobox » n’était pas que passager (il représentait en 2005 10 % du marché automobile canadien). Voilà pourquoi la marque ramène en 2007 une sous-compacte déjà bien connue sur le vieux continent et en Asie, et dont le succès au Québec est garanti. D’ailleurs, même si elles sont présentes sur les routes que depuis le mois d’avril dernier, les Fit semblent se multiplier à un rythme effarant.

Carrosserie – Il faut d’abord savoir que la Fit n’est pas une voiture de conception aussi moderne que la dernière Civic (elle a vu le jour en 2001). Voilà pourquoi on lui reconnaît un air de famille avec les produits Honda de précédente génération. Néanmoins, cette voiture uniquement offerte en modèle cinq portes affiche, comme toutes les voitures de cette catégorie d’ailleurs, une bouille sympathique qui fait sourire. Les excentricités esthétiques n’y sont pas très nombreuses, mais on lui reconnaît tout de même ses petites glaces avant triangulaires, ses ailes arrière élargies et ses garnitures de phares de couleur assortie à la carrosserie. Trois versions de la Fit sont disponibles, soit les DX, LX et Sport. Les deux premières sont extérieurement indissociables sauf en ce qui concerne certaines teintes exclusives à la LX, et on ajoute à la troisième des feux antibrouillards, des jupes de bas de caisse, un aileron arrière et des jantes en alliage de 15 pouces.

Habitacle – En vous présentant chez un concessionnaire, un bon vendeur Honda devrait normalement prendre la majorité de son temps de présentation pour vanter la polyvalence de l’habitacle de la Fit. Étant le principal attrait de cette voiture, il serait effectivement ridicule de le passer sous silence. Car il faut l’admettre, les concepteurs ont véritablement effectué un tour de force en offrant un espace cargo presque trois fois plus vaste que celui d’une Yaris ou d’une Aveo à hayon. Qui plus est, en rabattant la banquette, on obtient 1186 litres de volume de chargement (300 litres de plus qu’une Mazda3 Sport) avec un plancher extrêmement bas et totalement plat, en raison d’un réservoir de carburant situé sous les sièges avant. Note : Antoine a oublié de parler des différents modes de banquettes (mode hauteur, mode repos). Ça fait un peu marketing mais c’est l’aspect le plus distinctif de la voiture. A revoir?

Derrière le volant, le conducteur devra composer avec un siège qui n’est malheureusement pas réglable en hauteur, mais qui propose un bon confort et un excellent soutien. Le dégagement pour la tête et les jambes ne pose aucun problème, et la position de conduite se veut nettement plus intéressante que celle de la Yaris. La planche de bord s’illumine par une instrumentation bleutée très tendance et se démarque par une chaîne audio qui, à défaut d’offrir une qualité sonore notoire, propose un style très moderne. À ce propos, Honda a choisi de faire de l’économie de bouts de chandelles en n’offrant que deux haut-parleurs sur la version DX. Ai-je besoin de vous dire qu’il est presque nécessaire d’en ajouter deux autres à l’arrière ? On complète le tout avec des touches de faux aluminium brossé et un agencement de différentes teintes de gris ou de noir, selon s’il s’agit ou non d’une version Sport. Naturellement, l’assemblage et la finition sont sans reproche, les cliquetis et craquements étant donc inexistants.

Mécanique – Sous le capot de la Fit, Honda propose une motorisation très similaire à celle de la Yaris. Un quatre cylindres de même cylindrée, avec calage variable des soupapes et avec seulement trois chevaux de plus, pour un total de 109. On obtient donc des performances et une consommation de carburant très comparables, ce qui tout compte fait, est loin d’être une mauvaise nouvelle. Fait intéressant, on a délaissé la courroie de distribution (qu’il faut normalement remplacer à chaque 100 000 kilomètres) pour une chaîne, ce qui fera économiser au propriétaire quelques centaines de dollars en frais d’entretien. Côté boîtes, Honda propose cinq rapports sur la manuelle et l’automatique, cette dernière pouvant être dotée de palettes, pour les changements de vitesse au volant, sur la version Sport. Lors de la présentation technique, on a d’ailleurs porté une attention particulière à cette caractéristique, en tentant de nous convaincre de ses bienfaits. Malgré cela, ma constatation demeure la même que celle obtenue avec toute autre système du même type. C’est inutile, et pour éprouver réelles sensations, rien ne vaut une boîte manuelle.

Comportement – Moins agile qu’une Civic, la Fit n’est pas une voiture qui fera l’unanimité chez les tuners. Toutefois, face à ses rivales, elle se débrouille drôlement bien sur le bitume. D’abord, quelques kilomètres sur la route suffisent pour constater que la Fit est une voiture pourvue d’une structure très rigide, capable d’encaisser les chocs causés par notre pitoyable réseau routier. D’ailleurs, le constructeur ne tarit pas d’éloges à propos du fait que le châssis de la Fit soit composé à 36 % d’acier à haute teneur en carbone. Voilà, messieurs de chez Honda, je l’ai dit ! La suspension, malgré un pont rigide arrière, se veut très efficace et juste bien dosée pour offrir un bon compromis entre confort et tenue de route. Naturellement, la version Sport, avec ses pneus de 15 pouces, affiche un roulis légèrement moins prononcé. Sur autoroute, la voiture étonne par une tenue de cap très honnête et par une faible sensibilité aux vents latéraux, compte tenu de sa forme. La direction à assistance électrique est rapide, précise et juste bien dosée, histoire de transmettre un bon feeling de la route au conducteur. Quant au freinage, il représente l’une des belles surprises de la Fit. Il est non seulement hautement efficace et plus endurant que la moyenne, mais s’accompagne en équipement de série de l’antiblocage avec répartition de force de freinage, ce qui n’est pas commun dans cette catégorie. D’ailleurs, côté sécurité, la Fit est l’unique sous-compacte à offrir six sacs gonflables en équipement de série sur toutes les versions. Comme quoi la sécurité n’est vraiment plus réservée qu’aux mieux nantis.

Conclusion – Même s’il s’agit d’une nouveauté chez nous, la Fit entreprend en 2007 sa sixième année d’existence. On nous a d’ailleurs confirmé que la voiture allait faire l’objet d’une refonte complète d’ici deux ou trois ans. Qu’à cela ne tienne, Honda a finalement répondu à l’appel des Québécois et propose désormais un produit d’entrée de gamme se situant dans le peloton de tête de la catégorie. Et n’oublions pas qu’elle offre l’avantage d’un habitacle extrêmement logeable, qui la place loin devant au chapitre de la polyvalence.

Forces

Capacité de charge et modularité de l’habitacle

Comportement routier remarquable

Très bonne qualité de construction

Voiture sécuritaire

Faible consommation d’essence

Faible dépréciation prévue

Faiblesses

Changement de vitesse au volant inutile

Certains détails d’équipement

Choix de couleurs (DX)