Honda Insight 2021

Honda Insight

Laissée pour compte

L’Insight a débarqué dans les salles d’exposition sur la pointe des pneus. La firme Honda a-t-elle vraiment la volonté de l’imposer ? La question se pose.

Quand on se compare, on se désole ou on se console ? Hormis les déclinaisons de modèles existants, les hybrides conçues par Honda ne passaient pas inaperçues. La très cérébrale Insight avait ses détracteurs mais aussi ses inconditionnels. Un cran en dessous, la Clarity, modèle classique mais typé, représentait un juste milieu. 

Alors, autant être franc et direct : l’Insight, troisième du nom, nous plonge dans un abîme de perplexité. L’Insight est une voiture délibérément transparente qui, encore une fois, prend certaines distances face à la Prius, sa concurrente directe – de crainte de l’affronter directement ? 

Honda propose deux déclinaisons de ce modèle. La version d’entrée se révèle la plus homogène, mais on regrettera tout de même le choix très limité de teintes intérieures et extérieures. 

Dès lors, la Touring, plus coûteuse et mieux équipée, apparaît immédiatement comme la déclinaison la plus alléchante, mais la place en concurrence avec des véhicules (Hyundai Ioniq, Toyota Prius) dotés d’une technologie plus évoluée.

Un soupçon de Guerre des étoiles

L’habitacle fait moins vieux jeu avec des matériaux plus clairs (déclinaison Touring seulement), des commandes correctement disposées, une console partiellement redessinée et un bloc d’instrumentation à la Star Wars. 

On trouve aussi de l’espace à revendre et des sièges garantissant un maintien agréable pour abattre de longues distances. La position de conduite semi-haute en raison de l’implantation plutôt basse du tableau de bord est rassurante et les passagers arrière, installés sur une banquette légèrement surélevée – la batterie du système hybride loge dessous –, jouissent d’une visibilité plaisante. 

Quant au coffre, il offre un volume concurrentiel, une large ouverture et, surtout, la possibilité de rabattre en tout ou en partie les dossiers de la banquette arrière pour augmenter la surface de chargement. 

Agréable tout de même

Du côté de la tenue de route et du confort, l’Insight était évidemment attendue au tournant, et on constate avec plaisir qu’elle est épatante. Réalisée sur une plateforme technique semblable à celle de la Civic, l’Insight a su en préserver toutes les qualités, et ce, malgré un gain de poids significatif, certes, mais mieux réparti. En outre, le centre de gravité, légèrement abaissé, permet à cette Honda d’afficher de brillantes prestations routières. 

Au volant, on s’amourache très vite de l’Insight. Collée à la route et bien vissée sur son train avant, elle vire à plat et ne souffre d’aucun mouvement de caisse désagréable, contrairement à certaines de ses concurrentes. L’assistance de la direction est bien dosée et donne un bon ressenti. En outre, son freinage, parfois délicat sur une hybride, est ici facile à doser et à moduler. 

Après les fleurs, le pot. Le 4-cylindres qui l’anime manque de tonus et sans l’apport d’un moteur électrique, la critique serait plus cinglante encore. Les lamentations du moteur à essence quand il est fortement sollicité exaspèrent et troublent la quiétude qui normalement règne dans l’habitacle. Si le 2-litres n’est pas toujours à la hauteur de ses promesses, son niveau de consommation n’en est pas moins convaincant. Et n’est-ce pas la raison première pour se la procurer ? Et pour la préférer aux versions les plus huppées de la Civic ? La proposition soumise par Honda paraît cependant plus difficile à endosser face à une concurrence qui propose non seulement une carrosserie plus polyvalente (hayon), mais aussi une technologie plus avant-gardiste (prise rechargeable). 

Forces

Agrément de conduite 

Économie de carburant additionnelle (par rapport à une Civic) 

Aucun compromis nécessaire à part le prix 

Faiblesses

Choix de la carrosserie 

Moteur bruyant lorsque sollicité 

Volonté réelle d’Honda de l’imposer ?