Honda Odyssey 2005

Honda Odyssey

Toujours devant

Honda dévoile sa troisième génération de fourgonnette. Si du premier coup d’œil vous trouvez qu’elle ressemble à celle de l’année dernière, vous n’avez pas tort. L’allure de L’Odyssey demeure presqu’inchangée, même si le constructeur a créé une nouvelle plateforme de camion léger pour développer cette nouvelle génération. L’attention particulière portée à l’aménagement intérieur, au confort et à la sécurité des passagers et au rangement démontre que la firme japonaise se hisse à la tête de ce marché en matière de design intérieur. Elle a également conçu un nouveau moteur V6, aussi puissant que l’ancien, mais plus économique; de plus, on a mis au point une version iVTEC de ce moteur qui lui permet de fonctionner alternativement de 6 à 3 cylindres, le rendant plus pingre à la pompe à essence. Malheureusement, on a confiné ce dernier à la version la plus chère.

Carrosserie

Ce chapitre devrait s’intituler sécurité plutôt que carrosserie, car on note peu de changements de l’extérieur. Lors de la présentation de la nouvelle Odyssey, les ingénieurs nous ont illustré, à l’aide d’une carcasse de la fourgonnette, les nouvelles composantes de la structure de cette dernière. Le résultat étonne. Tout l’avant, maintenant en forme de cage, a été repensé pour mieux faire face aux collisions, qu’elles soient contre un plus gros ou plus petit véhicule, peu importe l’angle d’impact. Ils appellent cela ACE ou Advanced Compatibility Engineering. De plus, l’arrière peut absorber une collision d’un véhicule la frappant à 80 km/h. L’Odyssey satisfait déjà aux normes de collisions frontales et latérales de 2008. Pour les occupants, on a placé 9 capteurs qui déclencheront au besoin les sacs gonflables avant (2), latéraux (2), et les rideaux qui couvrent les occupants des 3 rangées. Et en cas de capotage, ces rideaux demeureront gonflés de 3 à 5 secondes, le temps de faire la pirouette, quoi! Tous les sièges sont munis de ceinture à trois points. Que demander de plus? C’est bien beau les passagers, mais que fait-on pour ces piétons et ces cyclistes qui se jettent sur la voiture? Honda a changé l’angle du capot avant, rendu les charnières de ce dernier déformables et celles des essuie-glaces capables de se rompre ou de se détacher selon l’angle d’impact de la personne. On est en train de vous bâtir un char d’assaut urbain…

Si on revient sur terre, la firme japonaise maintient sa version LX (de base) à un prix raisonnable et concurrentiel, mais met l’accent sur les versions EX, EX-L (avec cuir) et produit une super luxueuse, la Touring sur laquelle elle concentre la plupart de ses innovations technologiques. Il semble que le marché des fourgonnettes évolue dans ce sens où les familles et les baby-boomers se tournent davantage vers des versions chics ou huppées de fourgonnettes.

Habitacle

Les ingénieurs de l’Odyssey ont mis le paquet sur l’aménagement intérieur, à la suite de consultations avec leur clientèle. Je n’ai pas assez de cette page pour tout couvrir. On a apporté une attention particulière aux portières avant en redessinant les charnières pour varier les angles d’ouverture, notamment dans les espaces serrés. L’accès aux deuxième et troisième rangées demeure facile, grâce à la largeur des portières et aux sièges de la deuxième rangée qui peuvent se glisser latéralement et s’avancer. Privilégiant des sièges capitaines pour la deuxième rangée, Honda a conçu un petit siège baptisé « Plus un » qui s’insère entre ces deux sièges; on peut également le plier ou retirer le dossier pour le transformer en table de rangement ou d’activités. On peut le ranger sous le plancher entre les deux premières rangées. Ce siège est pour l’instant réservé aux versions EX et EX-L. On a allongé l’espace dans l’habitacle pour offrir un meilleur dégagement des jambes au niveau des deuxième et troisième rangées. Cette dernière demeure conçue pour de jeunes enfants.

Au chapitre du rangement, on compte de 15 à 17 porte-gobelets, judicieusement placés tout autour des passagers de l’avant à l’arrière, dans les portières, les accoudoirs et les sièges. À l’avant, on compte trois coffrets de rangement en plus de la tablette pliable entre les sièges. Outre cet espace de rangement sous le plancher, une innovation de série dans toutes les Odyssey, on pourra se procurer un plateau Lazy Suzan (EX +) qui s’intègre dans cet espace de 2,8 pi.cu pour faciliter le rangement de jouets, de caméras ou autres bébelles. À l’arrière, on compte cette fois sur une banquette divisible 60/40 et rabattable séparément, sans devoir enlever les appuis-tête : brillant et pratique, d’autant plus qu’on a revu les mécanismes pour rendre les processus plus aisés pour une seule personne. Les versions Touring profitent d’un système d’audio et DVD de haute gamme, ainsi que d’un système de navigation : mais cette fois, Honda surpasse la concurrence en créant son système « pour les nuls » : j’ai été capable de le programmer en quelques secondes à l’écran tactile, chose que je ne parviens jamais à faire. De plus, il est bilingue pour le Canada et à reconnaissance vocale. Chapeau Honda. Le « NAV » comprend également un sonar et une caméra de recul : tout vraiment pour les nuls, dans un seul ensemble.

Du point de vue du conducteur, de gros progrès : le levier de vitesse est intégré merveilleusement bien au tableau de bord et s’utilise aisément pour rétrograder au besoin. Les sièges et le volant assurent une meilleure position de conduite et l’instrumentation est mieux centrée, sauf le contrôle du toit ouvrant. La Touring vient avec un pédalier ajustable électriquement. Je regrette que Honda limite le rétroviseur intérieur convexe aux seules versions EX+. On a nettement amélioré l’insonorisation de la fourgonnette, rendant les conversations à timbre normal aux vitesses d’autoroute.

Mécanique

Honda a repensé son V6 de 3,5 litres et lui a donné 15 chevaux de plus. Dans la version Touring, il a poussé plus loin en créant un système de gestion des cylindres (VCE) dit intelligent, qui coupe trois cylindres dès que le moteur n’est plus à l’effort. Ingénieux et économe sur la route, le changement n’est pas perceptible au volant. Peu importe la version, ce moteur peut tracter 3500lbs avec l’option remorquage. Honda a intégré, cette fois de série, un système de contrôle de stabilité et de traction : lui aussi est peu perceptible, mais efficace.

Comportement

Fidèle à sa réputation, l’Odyssey se conduit comme un charme et tient bien la route. Son freinage est très efficace, même en situation d’urgence, sur des surfaces glissantes. De plus, lors de nos essais, un collègue a frappé une roche en courbe, provoquant une crevaison double du même côté à plus de 65 km/h et l’Odyssey a maintenu le cap jusqu’à l’arrêt sur le bas côté. La direction est précise, mais s’avère trop isolée à mon goût. Dans notre bref essai, nous avons noté des accélérations de 0-100 km/h 11,2 secondes, dans la bonne moyenne; au chapitre des dépassements, je recommande d’enlever la surmultiplication, pour gagner plus d’une demi-seconde de 80 à 120 km/h soit 8,6 secondes.

Conclusion

Cette nouvelle génération d’Odyssey mérite ses galons pour son habitabilité et sa tenue de route, son confort; elle établit de nouveaux standards en matière de sécurité passive. Sa version de base demeure très intéressante. Je déplore qu’on ait concentré plusieurs innovations et accessoires (NAV, pédalier, DVD, audio Premium, V6 iVTEC) sur une seule version, l’alléchante Touring.

Forces

Aménagement intérieur

Rangement

Banquette rabattable divisée

Tenue de route

V6 économique (iVTEC)

Sécurité passive

Aisance de conduite

Faiblesses

Équipement (LX)

Options trop concentrées (Touring)

Nouveautés

Moteur iVTEC

Cage protectrice à l’avant

Système de navigation simple et bilingue

Banquette rabattable divisée

Cache de rangement sous le plancher avec Lazy-Suzan