Honda Odyssey 2013

Honda Odyssey

Par ici les enfants !

J’ai peut-être passé l’âge d’élever des enfants, mais à peu près au moment où sera mise en vente cette édition 2013 de L’Annuel de l’automobile, ma fille Emmanuelle aura accouché. Et plein d’autres jeunes comme elle sont sur le point de l’imiter ou le planifient. Bref, pendant qu’une ex-marmaille se rapproche des résidences Soleil, une nouvelle couvée, toute pimpante, s’en vient en renfort ! Or, il faudra bien la transporter. Certes, nous vivons à l’ère des multisegments. Mais une fourgonnette ne donne pas sa place quand vient le temps de déménager une tribu. La Honda Odyssey en fait même une spécialité.

Carrosserie Certains objets se réinventent mal. Un beurrier, par exemple. On peut en trouver un rond… mais le beurre se vend en rectangle. Dans le cas d’une fourgonnette, pareil : les tâches qu’on lui confie la destinent à un format familier. On peut toujours s’amuser avec les feuilles de métal pour essayer de sculpter une silhouette audacieuse, comme Nissan l’a tenté avec sa Quest. Chez Honda, sans s’en tenir à un conservatisme inébranlable, la 4^e génération d’Odyssey, introduite en 2011, ne bouscule pas vraiment les traditions, mais signe quelques efforts d’originalité. Le museau pointu qui prolonge le pare-brise, la calandre stylisée et la découpe hachurée des glaces concourent à donner du style à un véhicule qui, pour bien des parents, correspond à un mal nécessaire.

Habitacle C’est ici que le génie japonais s’exprime ! Farcir un intérieur de gadgets, ça le connaît. C’est donc en pensant aux jeunes affamés de pixels que les stylistes de l’Odyssey ont fixé au plafond un écran vidéo assez géant pour servir deux maîtres à la fois, comme celui qui souhaite écouter un film et l’autre qui veut jouer avec sa PlayStation. D’autres exemples de détails qui font la différence : une glacière bonne pour six cannettes, 15 porte-gobelet, un panier à déchets articulé, un disque dur pour numériser la discothèque familiale et une reconnaissance vocale trilingue. Du côté des places assises, le nerf de la guerre chez toute fourgonnette, on en dénombre huit. On peut les espacer, les rabattre, modifier un dossier en console ou, même, les dissimuler dans le plancher (seulement la banquette arrière) en un tour de main. La capacité de chargement passe du simple au quadruple en jonglant avec les sièges, panneau de contreplaqué inclus. Ce qui manque ? Des sièges centraux aussi facilement escamotables que ceux du fond et un régulateur de vitesse qui s’adapte à la distance du véhicule devant.

Mécanique Le V6 de 3,5 litres de la nouvelle Odyssey n’a pas cassé la baraque par rapport à l’ancien moteur : un gain de seulement quatre chevaux ! Mais ces 248 chevaux suffisent pour propulser une Odyssey (vide) de 0 à 100 km/h en moins de 9 secondes et même plus rapidement avec la Touring. Les jours où vous serez zen, essayez de décrocher les 7,1 litres aux 100 kilomètres que Honda fait miroiter en roulant dans des conditions qui permettent au Variable Cylinder Management (VCM) de désactiver deux ou trois cylindres. Toutes les Odyssey utilisent une boîte de vitesses automatique, la Touring étant toutefois la seule à compter un 6^e rapport.

Comportement La douceur de maniement l’emporte sur le reste. Douceur qu’on retrouve dans la direction et dans la suspension. Douceur qui se dégage de l’atmosphère ouatée que confère la qualité de l’insonorisation. Dommage que cette sainte paix soit menacée par une demi-douzaine de petits démons en route pour leur pratique de soccer… Sérieusement, on perçoit la solidité, la fiabilité et la praticabilité tout autour de nous. Comme, en plus, la nouvelle Odyssey a gagné de précieux centimètres tous azimuts, même cinq sièges de bébé cordés n’étouffent pas.

Conclusion Les Japonais excellent dans la science de faire cohabiter plusieurs individus dans un espace restreint. L’Odyssey leur a donné l’occasion de créer une nacelle familiale mobile. Vrai que plus on l’équipe, plus les trajets deviennent encore plus sympathiques, et plus notre portefeuille s’amincit. Mais il y a de l’espoir : peut-être que tous ces enfants que vous aurez trimbalés dans un véhicule supérieur se montreront reconnaissants et vous assureront une retraire dorée. Dit autrement : offrez une Odyssey à votre progéniture, investissez dans votre futur !

Points positifs:

Véhicule superbement conçu pour la famille

Huit places à la configuration ingénieuse

Agrément de conduite indéniable

Points négatifs:

Pas de transmission intégrale comme la Toyota Sienna

Les sièges centraux ne se cachent pas dans le plancher

Toutes ces qualités se monnayent…