Honda Ridgeline 2007

Honda Ridgeline

La camionnette des cols Bleus

Qui aurait cru que les mots Honda et camionnette allaient un jour s’amalgamer? Et de belle façon, s’il vous plaît : la première incursion de Honda dans le segment des pick-up, pourtant chasse gardée des Américains, lui a valu récompenses sur récompenses. Celles du Camion de l’année au Canada et en Amérique du nord, entre autres.

CARROSSERIE

D’abord, soulignons le fait que le Ridgeline soit assemblé à Alliston, en Ontario. Puis, louangeons le risque qu’a couru Honda; au lieu de faire comme la concurrence, ses ingénieurs ont utilisé une structure monocoque. Ce qu’on retient du Ridgeline, c’est ce cargo dissimulé sous la boîte de composite (241 litres ou trois sacs de golf). Parfait pour verrouiller les effets personnels à l’abri des intempéries et des regards indiscrets. Autre belle innovation? La portière de caisse à double ouverture : vers le bas bien sûr, mais aussi vers la gauche, question de faciliter le chargement. Lorsque rabattu à l’horizontale, le plateau soutient deux ‘motocross’ ou un véhicule tout-terrain. De marque Honda, bien sûr…

HABITACLE

En théorie, le Ridgeline s’inscrit avec les camionnettes compactes (Toyota Tacoma, Nissan Frontier, Dodge Dakota). En pratique, son habitacle est si vaste, même pour les passagers arrière, qu’il pourrait s’afficher avec les camionnettes pleine grandeur.

On ne grimpe pas à bord du Ridgeline, on glisse sur les sièges. La visibilité est excellente, l’aménagement intérieur très réussi. Les commandes sont instinctives et les compartiments de rangement foisonnent. Bravo pour cette méga console centrale avec plateaux coulissants. Et re-bravo pour cette assise de banquette qui se relève d’un clic, dévoilant encore plus de rangement. Si vous manquez d’espace à bord du Ridgeline, achetez-vous un Winebago… Le Ridgeline propose une charge utile de 1550 livres, soit 1100 livres dans la caisse.

MÉCANIQUE

Les puristes crient au scandale parce que le Ridgeline n’offre pas de moteur V8 et que seul un V6 de 3,5 litres figure au catalogue. Jumelé à une boîte automatique cinq rapports, il permet le 0-100km/h en neuf secondes.

Personnellement, l’absence d’un V8 m’indispose beaucoup moins que celle d’un véritable système quatre roues motrices. Vous avez bien lu : le Ridgeline n’est muni que d’une traction intégrale automatique. Pas de gamme basse à passer en conditions délicates. Tout au plus l’essieu bénéficie d’un verrouillage du différentiel arrière (à moins de 30 km/h).

Rien ne manque à la liste d’équipements de sécurité de série : rideaux gonflables aux deux rangées, contrôle d’antipatinage et de stabilité. Le système de navigation est proposé en option.

COMPORTEMENT

Se glisser derrière le volant du Ridgeline revient à oublier que l’on pilote une camionnette – on croit plutôt diriger le Honda Pilot. La suspension indépendante (non, pas d’essieu rigide à l’arrière!) assure une balade tout en douceur. La tenue de route est solide en virage et même de bons mouvements brusques dans la direction (au demeurant un brin trop assistée) n’entraînent aucune valse impromptue. Surprenant.

Aussi, comme les roues avant reçoivent 100% de la traction en conditions normales, la caisse n’a pas envie de passer en tête lors de démarrages appuyés. Fiou.

Le freinage est efficace, on n’a pas l’impression de devoir immobiliser un autobus. Le V6 de 255 chevaux suffit pour décoller sans demander son reste ou encore doubler allègrement sur l’autoroute. Là où l’absence d’un V8 se fait sentir, c’est en capacité de remorquage : 2268 kilos au maximum. Les camionnettes équipées d’un V8 peuvent remorquer le double.

CONCLUSION

Le Ridgeline n’attirera pas les purs et durs des chantiers de construction. La camionnette Honda séduit davantage ceux qui n’avaient pas pensé « pick-up », mais qui, tout à coup, se laissent tenter par l’allure masculine du véhicule, sachant qu’ils n’auront pas à sacrifier le confort et le comportement routier auxquels ils sont habitués.

Le Ridgeline demande 35 000$ pour la version de base et 45 000$ pour la version de luxe. C’est cher, pour une camionnette sans moteur V8 et système 4×4…

NOUVEAUTÉS : À VENIR

FORCES :

Belles innovations : rangement verrouillé sous la caisse, entre autres

Habitacle spacieux

Comportement routier rassurant

Éléments de sécurité de série

FAIBLESSES :

Aucun V8

Pas de véritable système quatre roues motrices

Prix de base élevé