Honda Ridgeline 2020

Honda Ridgeline

 

En attendant la compétition…

  

Ce bon vieux Ridgeline! Né en 2005 (millésimé 2006), refondu récemment (2017), il aurait normalement dû poursuivre son chemin vers 2020 sans trop de soucis existentiels. Après tout, si les camionnettes intermédiaires classiques sont assez nombreuses pour obliger le client à se livrer à de sérieux exercices de comparaison, il n’y a qu’un véhicule comme le Ridgeline sur le continent nord-américain. Mais, hélas pour Honda, ça ne durera pas! Plusieurs constructeurs s’apprêtent à jouer du coude avec le vétéran. Sa réplique? 

 

Tour du propriétaire 80 %

 

La recette n’est absolument pas secrète comme pour la Caramilk : le Ridgeline, c’est un Pilot qui a échangé sa soute fermée en faveur d’une caisse de camion. Du coup, ça ne donne pas une silhouette pâmante mais un utilitaire très original, ça oui. À commencer par sa benne qui se rabat ou pivote, au goût de l’utilisateur. La caisse elle-même regorge d’astuces telles qu’une carapace quasi indestructible, huit taquets d’arrimage et un compartiment à serrure sous le plancher. Sa contenance de 207 litres avale des machins pour le boulot, mais se transforme aussi en glacière (avec drain au fond) pour un « tailgate party » ou en « boom-box » grâce aux haut-parleurs et à la prise 110 volts (versions haut de gamme).

Contrairement aux pick-up traditionnels qui offrent deux longueurs de lit, celui du Ridgeline est unique et carré (5,4 pi x 5 pi), donc accueillant pour un panneau de 4 x 8 (reste deux pouces entre les puits de roue). Le nouveau Ford Ranger accuse une charge utile légèrement inférieure à celle du japonais, mais l’éclipse au chapitre du remorquage, une différence qui n’est pas vraiment une lacune compte tenu des besoins réels des disciples du Ridgeline, lesquels peuvent toujours se tourner vers la livrée Black Edition pour impressionner les chums.

 

 Vie à bord 85 %

 

Ici encore, contrairement aux « vraies » camionnettes, une seule cabine, toujours à quatre portes. Et l’intérieur du Pilot, donc sans excentricités, est embelli d’une ergonomie pratico-pratique, sauf pour l’écran, dont l’interface nous laisse souvent dubitatif. À un prix de départ de 41 000 $, nous ne sommes pas surpris de constater que même une version de base (la Sport, qui a chassé la LX) débarque bien garnie. Dans la Black Edition, l’éclairage ambiant vire au rouge pour pimenter la sauce.

 

Technique 87 %

 

Sous le capot, nouveau coup de chapeau au Pilot en vertu des 280 chevaux du V6 3,5 litres jumelé à une boîte de vitesses automatique à six rapports (neuf à bord des Pilot huppés). Ce n’est pas une tortue, en plus d’afficher une traction intégrale à répartition variable du couple qui sait distinguer entre la neige, le sable et la boue, tandis que la consommation s’en tire très honorablement grâce au mode ECON, à la désactivation des cylindres en mode croisière qui se satisfont de surcroît d’essence ordinaire.

Attention : pour affronter la prochaine déferlante de concurrents, les rumeurs jasent d’une version électrifiée à partir du système du MDX hybride d’Acura (plus puissant que celui de l’Accord) et d’une autre badgée Type R pour peler l’asphalte. Définitivement à suivre!

 

Au volant 85 %

 

Vous ne trouverez pas camion plus doux. L’architecture monocoque du Ridgeline n’est pas étrangère à son confort de roulement. Ses manières onctueuses l’éloignent encore plus de la camionnette, même s’il en trimbale plusieurs attributs. S’il n’a pas été conçu pour jouer rudement hors route, il a été pensé pour filer, déménager, remorquer à partir d’un fauteuil digne de salon. Mission accomplie.

 

Conclusion 84 %

 

La direction de Honda est parfaitement consciente que son gros couteau suisse mobile ne séduit pas les purs et durs amateurs de pick-up. Mais elle a défriché un terreau prometteur puisque la compétition veut désormais sa part de récolte : Jeep Gladiator, Ford Courier, Hyundai Santa Cruz, l’héritier du prototype Atlas Tanoak de VW et même les futures offrandes à électrons de Tesla et Rivian. Elle est solide, la réputation du Ridgeline, mais essentiellement au sein des initiés. Il faudra que les rumeurs de tantôt se concrétisent pour éviter qu’il ne soit relégué au fond du peloton.

 

 

Forces

Conduite aisée

Confort

Nombreux aspects pratico-pratiques

 

Faiblesses

Design quelque peu anonyme

Trop tributaire du Pilot

Prix d’entrée élevé