Hyundai Accent 2006

HYUNDAI ACCENT

Bouille et tenue sympathiques

Des consommateurs ont beau se demander si Hyundai propose des automobiles seulement bon marché ou franchement bonnes, toujours est-il que les Québécois, bon an, mal an, achètent plus de la moitié des Accent allouées au Canada. Le défi du constructeur sud-coréen ne change pas : offrir une compacte abordable mais de qualité. L’Accent 2006 est entièrement renouvelée et l’arrivée de cette 3^e génération est l’occasion idéale de mettre en pratique l’enseignement des dernières années, d’autant plus que les rivales (Echo, Rio & Cie) ont allongé leurs dents !

CARROSSERIE

La nouvelle coque a adopté de coquettes rondeurs. À d’autres, les angles torturés. L’Accent 2006 se présente comme une fève sur quatre roues. Le capot plongeant est nervuré sur les rebords pour insinuer une impression de muscle, tout comme la calandre, davantage ramassée. Les phares respirent le modernisme grâce aux lentilles cristallines. La bonhomie de l’Accent est le mieux exprimée par l’arc du toit qui chute de manière identique aux deux extrémités. La généreuse surface vitrée est mise en relief par un pourtour noir, tandis que les flancs sont striés de larges baguettes de protection de la couleur de la carrosserie. En fait, outre le chrome de la calandre et des badges, la forme ovale de l’Accent profite de ces teintes monochromes. La silhouette est ainsi habillée de pied en cap d’une homogénéité de bon aloi. À noter la petite antenne flexible plantée au sommet de la lunette, à l’européenne.

La section arrière incorpore un couvercle de coffre très court et orné d’un semblant d’aileron. Il s’ouvre bien droit, découvrant un espace cargo qui profite d’un accès maximal malgré la grosseur des réflecteurs.

Au moment d’écrire ces lignes, nous apprenions que les consommateurs américains ne recevraient qu’une seule version, la GLS toute équipée, alors que l’équipe de Hyundai Canada se demandait encore si elle allait offrir deux ou trois versions de la berline.

Une configuration 3 portes (hatchback) est aussi en préparation mais ne se pointera pas sur nos rivages avant l’an prochain, et on ignore encore pour quelle saison. Et point de 5 portes pour le moment.

HABITACLE

La première chose qui frappe, c’est le sentiment d’espace. La nouvelle Accent a gagné de précieux centimètres dans toutes les directions. De plus, ses designers ont convenu d’un intérieur sobre mais de bon goût qui accentue cette habitabilité. Un décor bicolore permet de séparer visuellement l’instrumentation du reste. On a également créé une façade qui forme deux nacelles, l’une pour le conducteur, l’autre pour son passager.

Le look pourrait être considéré minimaliste, je préfère noter le positionnement judicieux de l’instrumentation. Et, ce qui ne gâte rien, son aspect est plaisant. Remarquez, j’ai testé en primeur pour L’Annuel de l’automobile une version de pré-production « all dressed ». Les modèles moins étoffés feront peut-être ressortir l’aspect économique de l’auto.

Au fond de la moitié supérieure du volant inclinable se détachent nettement les deux cadrans principaux, à chiffres classiques. Ensuite, plus rien avant que le regard ne se pose exactement au centre, où nous attend un deuxième ensemble d’instruments. Il s’agit essentiellement de la sono intégrant un lecteur CD. Dans ma voiture, elle était cerclée d’un plastique imitant un aluminium gaufré. S’il y en avait trop, on crierait au rococo mais on ne répète la touche qu’au niveau du sélecteur de vitesses.

Immédiatement en dessous se profilent les molettes de la climatisation, très faciles d’usage. La console se poursuit au plancher, incluant porte-gobelets et interrupteurs pour les sièges chauffants, sans envahir le pédalier. En d’autres termes, l’ergonomie de l’Accent 2006 est exemplaire.

Les baquets et la banquette sont recouverts d’un tissu à motifs distincts et d’aspect très résistant. Le rembourrage est satisfaisant. Le conducteur dispose de huit positions de réglages, incluant un support lombaire ajustable.

À l’arrière, la banquette prévoit un espace suffisant pour les jambes. En revanche, les personnes de grande taille frôleront le pavillon à cause de sa courbure prononcée vers l’arrière. Le dossier recèle un appui-bras escamotable qu’on s’attendrait plutôt à trouver à bord d’une voiture plus coûteuse. Abaissé, il révèle un porte-gobelet double, soit un compartiment pour un contenant rond, un autre pour un contenant carré. On n’arrête pas le progrès…

Il est possible d’agrandir l’espace cargo en rabattant les sections 40/60 du dossier. Le coffre offre déjà un volume de 12,4 pieds cubes, alors que l’habitacle en dispose de 92. Additionnez les deux et on obtient plus de 104 pieds cubes, faisant de l’Accent la championne de sa catégorie.

MÉCANIQUE

Les ingénieurs ont doté le 4-cylindres Alpha à double arbre à cames en tête de 1,6 litre d’un dispositif de calage variable des 16 soupapes, permettant ainsi à l’engin de gagner six gros chevaux (de 104 à 110 chevaux), tout en épargnant de l’essence et en polluant moins (ULEV). L’acheteur aura le choix entre une transmission manuelle 5 à 5 rapports ou automatique à 4 rapports. La suspension demeure indépendante aux quatre roues, avec des fusées MacPherson à l’avant et des barres de torsion à l’arrière. Le freinage arrière continue de s’en remettre à des tambours, bien que le choix de l’ABS optionnel les remplace par des disques. J’oubliais : on recense pas moins de six coussins gonflables, incluant deux rideaux latéraux provenant du plafond.

COMPORTEMENT

L’Accent 2006 nous entraîne du point A au point B avec une fraîcheur renouvelée. Dans un premier temps, elle est relativement silencieuse. Je m’en suis douté dès que j’ai saisi les portières qui, en plus de pivoter généreusement, émettent un bruit rassurant en se fermant. La direction n’est pas vilaine, assez directe, bien qu’un resserrement au centre serait le bienvenu. Les freins s’activent rapidement et mordent mieux que sur l’ancienne voiture. Dans le fond, le poids léger de l’auto (aucune aide électronique, aucun luxe superflu), ça aide et ce même poids raisonnable permet à la suspension de travailler de façon alerte. En effet, l’Accent a le jarret athlétique, qui vient à bout sans sourciller des mauvais revêtements.

Tout est beau ? Bien sûr que non. Le hic dans le comportement routier de l’Accent survient quand vous souhaitez accélérer avec ferveur. Il sort alors du capot un mugissement horrible, sans doute comparable à celui qu’on obtiendrait en marchant sur la queue d’une vache qui ne demandait qu’à brouter paisiblement. La plainte donne froid dans le dos. D’abord un infime délai, l’instant que la commande du pied droit parvienne jusqu’aux papillons des gaz, puis le vacarme. Heureusement, ça ne dure que deux ou trois secondes. Dès que la transmission automatique retrouve son bon rapport, on réintègre un mode croisière serein. Ce n’est finalement qu’un mauvais moment à passer. Bien entendu, avec la boîte manuelle, cette explosion de décibels hérétiques se contrôle mieux, donc surprend moins.

CONCLUSION

Si on fait exception du vagissement durant les accélérations intempestives, la conduite de la nouvelle Accent m’a procuré beaucoup de plaisir. L’auto est autant homogène de l’extérieur qu’à l’intérieur. On ne dupera personne, il ne s’agit pas d’une auto pour épater la galerie ou gagner des courses. Mais même si notre objectif numéro un consiste à se déplacer en toute liberté, rien n’interdit de le faire au volant d’une voiture honnête et agréable. L’Accent 2006 propose exactement cela, en plus d’une excellente garantie.

FORCES

• Apparence et habitacle améliorés
• Ergonomie quasiment parfaite
• Suspension vive

FAIBLESSES

• Un moteur qui hurle en accélération
• Dégagement pour la tête trop juste à l’arrière
• Fiabilité inconnue