Hyundai Accent 2020

Hyundai Accent

L’Accent québécois en déclin

Le marché québécois a longtemps été perçu comme l’eldorado de la sous-compacte. Les consommateurs de la Belle Province embrassent ce format économique à la pompe, agile et peu coûteux à entretenir. Mais, même les Québécois ont le droit de changer d’avis. La championne de la catégorie, la Hyundai Accent, a elle aussi été frappée de plein fouet par l’invasion utilitaire. Tellement en fait que le constructeur prépare une riposte attendue à la fin de 2019. Le Hyundai Venue, une réplique directe au Nissan Kicks, aura comme tâche de ramener les clients dans les salles de montre de la marque, une besogne que l’Accent accomplit avec brio depuis son lancement en 1995. Mais bon, la sous-compacte, malgré son déclin, a été révisée d’un bout à l’autre pour 2018, ce qui signifie qu’elle est encore dans le coup.

Tour du propriétaire 80 %

Plus grande à tous les niveaux par rapport à sa devancière, la Hyundai Accent est toujours disponible en livrée berline ou cinq portes, un format particulièrement intéressant compte tenu des centimètres gagnés ici et là. D’ailleurs, l’agence américaine EPA considère désormais l’Accent comme une voiture compacte. On reconnaît tout de suite le design familier à l’avant avec cette grille de calandre pleine hauteur et ces blocs optiques pincés. On remarque aussi la présence de feux de position aux diodes électroluminescentes à l’arrière sur les livrées plus cossues, une belle signature pour une voiture de ce prix. L’Accent peut être équipée de roues de 15 ou 17 pouces, tandis que les versions économiques comprennent des roues avec enjoliveurs.

Vie à bord 75 %

Évidemment, avec des dimensions accrues, l’habitacle est lui aussi plus vaste, tant à l’avant qu’à l’arrière. Les plus grands seront malheureusement à l’étroit à la deuxième rangée, surtout au niveau de la tête, le toit fuyant étant en cause ici. À l’avant, les deux sièges baquets ne gagneront pas de prix pour le support. En revanche, leur mollesse devrait convaincre ceux qui passent beaucoup de temps au volant. La planche de bord est plus fonctionnelle qu’impressionnante. La majorité des touches du tableau de bord sont regroupées au centre des deux passagers de la première rangée. L’omniprésence de plastique dur à l’intérieur est une évidence, surtout dans ce créneau, même si un peu de rembourrage serait souhaitable dans les accoudoirs des portières. L’Accent utilise d’office passablement d’équipement, et la livrée GL est assurément la plus intéressante avec ses sièges chauffants, les systèmes Apple CarPlay ou Android Auto, un écran tactile de sept pouces et deux prises USB.

Technique 75 %

Ici, pas de surprise. Les ingénieurs ont préféré miser sur du solide, soit le petit 4-cylindres à injection directe de 1,6 litre de cylindrée. Le moulin est moins puissant que par le passé. En revanche, son couple est plus généreux à bas régime. Autrement dit, ceci devrait se traduire par une meilleure réponse sous le pied droit à l’accélération. En bonne sous-compacte, la Hyundai Accent est toujours disponible avec une boîte manuelle à six rapports ou une automatique (avec mode manuel) qui compte également six rapports.

Au volant 70 %

La refonte de 2018 ne s’est pas contentée de changer la silhouette de la voiture. Grâce à l’utilisation de plus d’acier haute résistance, la caisse est plus rigide que jamais, surtout avec les roues de 17 pouces qui viennent d’office sur la livrée GLS fournie pour l’essai. Le premier constat après seulement quelques kilomètres, c’est que l’Accent ne donne plus l’impression d’être une sous-compacte. Malgré une insonorisation insuffisante et une mécanique poussive à l’accélération – deux traits de caractère associés à cette catégorie –, la sous-compacte négocie les virages avec aplomb malgré son gabarit un peu plus petit que les compactes d’aujourd’hui. La direction ne donne pas vraiment l’heure juste sur les irrégularités du bitume et je trouve même qu’elle est un brin lourde, mais au-delà de ce détail, l’Accent demeure saine à n’importe quelle vitesse.

Conclusion 75 %

Malheureusement, au moment d’écrire ces lignes, le sort de l’Accent était inconnu. Le trouble-fête Hyundai Venue va certainement faire fondre les chiffres de ventes de la sous-compacte, même au Québec, où elle domine le créneau depuis des lunes. Pourtant, le diminutif utilitaire ne va que reprendre les points forts de l’Accent, notamment sa mécanique, mais avec un prix plus élevé, une recette observée ailleurs dans l’industrie. On peut au moins prédire quelques supplémentaires à la Hyundai Accent, puisque son architecture est récente. En fait, l’Accent est probablement le meilleur achat de la catégorie en attendant le déclin du segment d’ici quelques années.

Forces

Dimensions accrues – Conduite rassurante – Équipement généreux

Faiblesses

Insonorisation insuffisante – Beaucoup de plastique à bord – Berline moins attrayante