34 000 $
Hyundai Azera
L’important, c’est la robe
Chez Hyundai, l’Azera représente la troisième voiture issue du programme 24/7, qui consiste à introduire pas moins de sept nouveaux modèles en 24 mois. Le tout a débuté l’an dernier avec l’utilitaire Tucson et se terminera avec l’Elantra en 2007. Digne remplaçante de la XG 350, l’Azera est une berline sur laquelle les dirigeants de Hyundai comptent énormément pour rehausser l’image de la marque. Elle se veut non seulement le porte-étendard de la marque, mais aussi la Hyundai la plus puissante jamais vendue en Amérique. Avec elle, le numéro 1 coréen désire bien sûr obtenir un succès plus important que les chiffres de vente récoltés auparavant, mais aussi prouver que Hyundai se compare aujourd’hui aux meilleures marques japonaises.
Baptisée Grandeur en Asie, la voiture traverse l’océan avec une nomenclature différente. Inspiré de la phrase « the era of A to Z », son nom dérive aussi du mot francophone azur, désignant le bleu du ciel – une couleur qui évoque, selon les gens de Hyundai, la vision du futur de la marque. Voilà le genre de poésie que l’on retrouve dans les communiqués de presse des constructeurs… D’accord, cette approche racoleuse aux accents « nouvelâgeux » peut sembler ridicule aux yeux de certains, mais il faut tout de même admettre que le nom Azera est plus original que celui qui était indiqué sur le coffre de sa devancière.
Carrosserie – À défaut d’être laide, la XG était d’une banalité consternante, qui la condamnait à un total anonymat. Pour preuve, c’est la voiture qui dormait toujours au fond des salles de montre, plantée là comme un bibelot, et qui ramassait plus souvent qu’autrement la poussière. Il est encore trop tôt pour savoir si l’Azera peut véritablement connaître un grand succès, mais chose certaine, sa ligne sera remarquée par tous ceux qui franchiront les portes d’une concession. La ceinture de toit très arrondie, la calandre et les feux avant profilés, ainsi qu’un coffre surélevé par rapport à la ceinture de caisse, sont des éléments qui contribuent à la grande élégance des lignes. Bien sûr, les nombreux accents de chrome et les jolies jantes de 17 pouces viennent habiller le tout, mais il faut admettre que les designers de Hyundai, une fois de plus, ont eu la main heureuse.
Habitacle – Ouvrir la portière d’une Azera, c’est découvrir un habitacle sobre, élégant, et qui respire le bon goût. Les matériaux utilisés ne sont évidemment pas aussi raffinés que ceux qu’on retrouve dans une BMW, mais la qualité est là, et drôlement plus que chez certaines japonaises de renom. Notre voiture d’essai proposait un environnement vêtu de trois différentes teintes de beige, qui faisait oublier l’allure trop souvent bon marché de certains autres habitacles des produits de la marque. Une fois à bord, le conducteur prend place sur un siège moelleux et revêtu d’un cuir souple, mais qui manque visiblement de support. Par leur étroitesse, les sièges avant peuvent aussi s’avérer désagréables pour des personnes, disons, bien enveloppées. Heureusement, l’espace accordé aux jambes et à la tête est fort généreux et ce, même à l’arrière.
La planche de bord, avec une console centrale inclinée vers l’avant, allie élégance et ergonomie. On y retrouve un heureux mélange de fausse boiserie et d’aluminium brossé, venant accompagner un éclairage électroluminescent, qui rappelle notamment celui des produits Lexus. Il en résulte une allure riche et moderne, drôlement moins kitsch que celle de la Kia Amanti. Naturellement, l’équipement de série proposé est toujours aussi généreux, surtout lorsqu’on considère une facture oscillant entre 33 000 et 37 000 dollars. En plus du bataclan habituel, on y retrouve une sellerie de cuir avec sièges chauffants, une pare-soleil de lunette arrière et une pédalier à commande électrique, le siège du conducteur avec mémoire de position, huit sacs gonflables et plus encore. Cependant, aucun système de navigation et de commande téléphonique Bluetooth n’est encore disponible.
Mécanique – Un tout nouveau moteur, appelé Lambda, vient se glisser sous le capot de l’Azera. Entièrement construit en aluminium, ce V6 de 3,8 litres offre beaucoup de couple à bas régime, permettant de bonnes reprises. Le moteur est souple et très silencieux, ce qui plaira aux conducteurs pour qui le confort prime. Toutefois, les 265 chevaux estimés par Hyundai sont très mal exploités par cette nouvelle boîte automatique à cinq rapports. D’une désolante lenteur, elle diminue considérablement les performances de la voiture, au point de se demander si elle est plus puissante que la XG 350. Soit elle prend un temps fou à rétrograder, soit elle ne rétrograde tout simplement pas, ce qui oblige le conducteur à utiliser le système Shiftronic. Alors que je roulais à une vitesse de 95 km/h, j’ai même remarqué, en appuyant à fond, que la boîte avait passé les vitesses une à une, pour se rendre au second rapport. C’est dire à quel point cette transmission est désastreuse. Mince consolation, le conducteur patient peut apprécier des passages de vitesses imperceptibles, ainsi qu’un régime très bas à vitesse de croisière, diminuant ainsi la consommation d’essence.
Comportement – Celui qui possède actuellement une XG 350 ne sera pas dépaysé en prenant la route avec l’Azera. Tout est conçu afin d’offrir un confort à l’américaine, se comparant à celui que procurent une Buick LeSabre, une Toyota Avalon ou une Kia Amanti. La suspension, relativement souple, absorbe efficacement les chocs, sans pour autant donner cette impression que l’on navigue en haute mer. Toutefois, et malgré la présence de pneus de 17 pouces, la prise de roulis en virage est importante, ce qui oblige le conducteur téméraire à calmer ses ardeurs. Et s’il en est incapable, le système de contrôle dynamique de stabilité offert de série, entre en jeu pour corriger le tir. Toujours dans l’optique d’offrir un confort optimal, la voiture propose de surcroît une direction sensible au régime du moteur, légèrement surassistée, et qui ne transmet que peu de sensations au conducteur. Le faible diamètre de braquage facilite toutefois les manœuvres en milieu urbain. En fait, la grande amélioration de l’Azera se situe au niveau du châssis. Non seulement, la voiture semble plus solide, mais les bruits de caisse et autres craquements sont totalement absents. Voilà une preuve que la qualité de construction est aujourd’hui une norme chez Hyundai, et qu’il n’y a plus lieu de craindre quoi que ce soit à ce sujet.
Conclusion – L’élégance des lignes, la garantie en béton et la richesse de l’équipement sauront certainement convaincre plusieurs acheteurs qui se seraient autrement tournés vers des produits américains. L’Azera ne possède pas le raffinement d’une Toyota Avalon, et offre un comportement se situant aux antipodes de celui d’une Acura TL; en revanche, sa construction sérieuse et son prix alléchant font d’elle une excellente valeur dans cette catégorie, où la concurrence n’est pas aussi coriace que dans le segment de la Sonata. Il s’agit d’ailleurs d’un signe que les acheteurs souhaitent peut-être de moins en moins acquérir ce genre de voiture. Mais ça, c’est une autre histoire…
Forces
Élégance des lignes
Qualité de construction
Richesse de l’équipement
Confort à l’américaine
Garantie sérieuse
Faiblesses
Boîte automatique à revoir
Agrément de conduite mitigé
Roulis en virage
Nouveautés en 2006
Nouveau modèle
– 30 –
Fiche d'identité
modèle azera
version(s) gls, lx
roues motrices avant
portières 4
première génération 2001 (xg)
génération actuelle 2006
construction ulsan, corée du sud
sacs gonflables 8, frontaux, latéraux avant et arrière, rideaux latéraux
concurrence acura tl, buick allure/lesabre, chrysler 300, ford five-hundred, kia amanti, lexus es, nissan maxima, toyota avalon
Fiche technique
moteurs
v6 3,8 l dact 263 ch à 6000 tr/min
couple 257 lb-pi à 4500 tr/min
transmission automatique à 5 rapports, séquentielle
0-100 km/h 8,6 s
vitesse maximale 200 km/h
consommation (100 km) 11,4 l (octane: 87)
sécurité active freins abs, antipatinage, contrôle de stabilité électronique
suspension avant indépendante
suspension arrière indépendante
freins avant disques
freins arrière disques
direction à crémaillère, assisté
pneus gls: p225/60r16, lx: p235/55r17
Au quotidien
prime d'assurance
25 ans 2500 à 2700 $
40 ans 1700 à 1900 $
60 ans 1500 à 1700 $
collision frontale nd
collision latérale nd
ventes du modèle l'an dernier
au québec 194 (xg)
au canada 625 (xg)
dépréciation (3 ans) nm
rappels (2000 à 2005) nm
cote de fiabilité nm
nouveautés en 2006 nouveau modèle remplaçant la xg350
Dimensions
empattement 2780 mm
longueur 4895 mm
largeur 1850 mm
hauteur 1490 mm
poids 1620 kg
diamètre de braquage nd
coffre 450 l (estimé)
réservoir de carburant 75 l