Hyundai Genesis 2013

Hyundai Genesis

Le bœuf est lent, mais la terre est patiente

La berline Genesis a posé le premier jalon de la montée en grade de Hyundai, en 2009. Il reste maintenant à convaincre une clientèle sensible au prestige des marques de débourser 40 000 $ ou plus pour une Hyundai. Qu’importe, le conglomérat sud-coréen a les reins solides et il peut se permettre d’avancer lentement, mais sûrement. « Le bœuf est lent, mais la terre est patiente ».

CARROSSERIE

Pour le PDG désireux de garder un profil bas, la Genesis est un bon choix. Cela dit, elle affiche tout de même une certaine prestance, ne serait-ce que par son design qui s’inspire de celui d’une BMW ; ça frise même la copie. Ne dit-on pas que l’imitation est l’hommage ultime ?

HABITACLE

L’ambiance, la déco, tout cela est très proche de Lexus. Encore une fois, comme inspiration, il y a pire. Si la finition s’inspire des japonaises, la qualité d’assemblage, aussi, ce qui est une bonne chose. L’ergonomie se place à l’abri des reproches : les commandes sont simples, bien placées et conviviales. Recouverts de cuir perforé, les sièges procurent le degré de confort auquel on s’attend d’une voiture de luxe, mais ils manquent le maintien latéral. Bien sculptée, la banquette arrière brille elle aussi par son confort, et l’accès aux places arrière est facilité par la grande ouverture des portes. Il y a aussi beaucoup d’espace pour les jambes, mais, pour la tête, ce sera un peu juste pour les passagers plus grands. La capacité du coffre, elle, est directement proportionnelle au format de la voiture.

MÉCANIQUE

Le nouveau V8 de 5 litres n’a pas de complexe : sa puissance et son raffinement n’ont rien, mais alors là rien à envier aux V8 allemands. Oui, je parle bien d’une Hyundai et, non, je n’ai rien fumé… Le problème, c’est que le V6 offert en entrée de gamme est tellement compétent qu’il enlève sa pertinence au V8. Il est aussi onctueux, presque aussi rapide et consomme moins. Toutefois, la différence n’est pas énorme : quand on s’en tient à une conduite bien sage, le V8 a un appétit raisonnable. Autre bon point pour ces deux moteurs : ils se contentent d’essence régulière. La boîte de vitesses automatique à 8 rapports contribue, elle aussi, à diminuer la consommation de carburant.

COMPORTEMENT

La Genesis est dans la lignée des berlines de luxe japonaises et américaines en matière de comportement. Ce n’est pas un reproche ; cela signifie plutôt que la priorité, c’est le confort. Et à ce chapitre, c’est, ma foi, franchement réussi. La douceur de roulement, l’insonorisation, tout cela est très zen et, encore une fois, j’aurais pu me croire dans une Lexus.

Malgré ce roulement confortable, les trains roulants constituent le maillon faible de la Genesis (et de la plupart des Hyundai). D’abord, la suspension a tendance à talonner ; sur les petites aspérités du revêtement, ça va, mais dès qu’il s’agit d’une bosse ou d’une fissure un peu plus grosse, ça cogne dur. Et puis, la Genesis n’est pas une gazelle ; elle est plutôt pataude et montre une forte propension au roulis. En plus, sa direction déphasée et floue au centre ne la prédispose pas à la conduite sportive. C’est un peu dommage, parce que cette berline repose sur un châssis très sain qui lui procure une tenue de route très sûre.

CONCLUSION

Après avoir conduit les deux versions de la Genesis dans toutes les conditions (hiver comme été), une conclusion s’impose : Hyundai a gagné son pari avec la Genesis. Certes, ce n’est pas un best seller, mais ses roues motrices arrière rebutent bien des acheteurs en raison de l’hiver. Une version à transmission intégrale donnerait sans doute un coup de pouce aux ventes. Sinon, les qualités intrinsèques de cette berline de luxe font taire les sceptiques : ce constructeur sud-coréen est passé à l’échelon supérieur. Depuis son introduction, la Genesis affiche aussi un excellent bilan au chapitre de la fiabilité.

FORCES :

• Habitacle cossu
• Qualité de construction
• Mécanique de haut rang
• Insonorisation
• Douceur de roulement
• Bon bilan fiabilité

FAIBLESSES :

• Sièges qui manquent de maintien latéral
• Pertinence du V8
• Suspension à revoir
• Direction floue
• Pas de transmission intégrale
• Prestige à bâtir