Hyundai Palisade 2020

Hyundai Palisade 2020 

La grande séduction

Les constructeurs qui souhaitent dominer le marché doivent proposer un véhicule dans tous les créneaux existants. Hyundai a beau être devenue un acteur majeur de l’industrie, elle travaille toujours à remplir quelques « trous » au sein de son alignement. Avec le Palisade, elle vient en combler un gros, et ce, dans tous les sens du terme. La plus récente recrue du groupe vient se positionner au sommet de la hiérarchie devant le Santa Fe, le Tucson, le Kona ainsi que l’autre grosse (!) nouveauté de l’année 2020, le Venue.

Et comme avec tout ce que nous propose Hyundai depuis quelques années, la qualité y est. La question est de savoir si l’ensemble est intéressant et pertinent. Ça, c’est une autre paire de manches, comme on dit.

Tour du propriétaire 80 %

Le Palisade a été vu pour la première fois l’automne dernier au Salon de l’auto de Los Angeles. Voilà qui nous en disait beaucoup sur le rôle qu’il serait appelé à jouer. Ce produit, à l’instar de son cousin Telluride chez Kia, a pour mission de séduire l’acheteur nord-américain. D’ailleurs, il a été conçu dans les bureaux américains de la firme coréenne. Il s’agit du plus gros véhicule jamais suggéré par l’entreprise. Et de la place, le Palisade en propose. À bien des égards, la comparaison avec les Honda Pilot, Toyota Highlander et Ford Explorer lui est favorable.

Et en matière de style, il s’inscrit dans une nouvelle philosophie qui veut que chaque produit de la marque soit identifiable à celle-ci mais différent. Pas question de confondre le museau d’un Palisade avec celui d’un Kona ou d’un Venue, par exemple.

Au menu, cinq déclinaisons. Quatre avancent de série une configuration à huit places. En fait, seule la version Luxury, qui repose au sommet de la gamme, compte d’office sept places, elle qui propose des sièges de type capitaine à la deuxième rangée. Et comme c’est son habitude, Hyundai a noirci la liste d’équipement de toutes les variantes, si bien que chacune est bien servie. Voilà de quoi faire avaler la facture, car on ne se gêne plus pour exiger la totale ici.

Vie à bord 85 %

Dès qu’on prend place à bord, on note le sérieux de l’affaire. L’exécution est sans faille apparente. Les sièges offrent un bon confort, mais peu de soutien. De la présentation, j’ai particulièrement apprécié l’intégration de l’écran du système multimédia au tableau de bord. Votre humble serviteur fait de l’urticaire à la vue de ces écrans flottants de type tablette qui sont à la mode à travers l’industrie. Ils se répandent comme la peste!

L’équipement, d’une variante à une autre, est généreux. En lever de rideau, on trouve le modèle Essential, livrable en configuration à traction ou avec la transmission intégrale (option à 2000 $). Ces versions servent les sièges avant et le volant chauffants, le régulateur de vitesse adaptatif, la suite de sécurité SmartSense, de même que les applications Apple CarPlay et Android Auto.

En passant au modèle Preferred, vendu 45 499 $, on ajoute des roues de 20 pouces, le toit ouvrant, d’autres caractéristiques de sécurité comme la détection des angles morts et la circulation transversale arrière, une clé de proximité et le démarrage à bouton-poussoir. La climatisation à deux zones et les sièges chauffants à la deuxième rangée sont aussi de la partie.

Avec la livrée Luxury, exigée en échange de 50 199 $, on trouve un écran de 10,25 pouces à la hauteur du système multimédia, le hayon sans main, une chaîne audio Harman/Kardon, une caméra à 360 degrés et des sièges ventilés à l’avant, entre autres. Pour 500 $, la configuration à sept places est livrable. Enfin, pour 53 999 $, Hyundai sert un tout-inclus qui comprend notamment l’éclairage d’ambiance, la recharge sans fil pour cellulaire et des sièges ventilés à la deuxième rangée.

Hyundai a ajouté quelques touches intéressantes comme un système qui permet de parler aux occupants de la troisième rangée au moyen des haut-parleurs du véhicule. Il est aussi possible de couper le son aux deuxième et troisième rangées si la progéniture y roupille après une longue journée.

Enfin, un système de surveillance d’angles morts par caméra est avancé sur les modèles plus haut de gamme. Avec le tableau de bord numérique, les cadrans peuvent chacun afficher une image de l’action du côté où le clignotant est activé. On n’est pas à la hauteur du système LaneWatch de Honda, mais il est exclusivement offert des deux côtés ici.

Technique 80 %

Hyundai a joué la carte de la prudence ici avec un acteur connu, soit son V6 de 3,8 litres. Ce bloc s’est montré fiable au fil des années et sa puissance annoncée à 291 chevaux nous a toujours semblé inférieure à ce qu’elle était vraiment. Quant au couple, sa capacité maximale est de 262 lb-pi de couple. Au final, on découvre un véhicule qui se déplace bien et qui avance une capacité de 5000 livres pour le remorquage, le seuil de la respectabilité dans cette catégorie. Œuvrant de concert avec cette mécanique, une boîte de vitesses automatique à huit rapports se fait oublier. Je le dis souvent, mais une boîte qu’on ne remarque pas est une bonne boîte.

Quant à la traction intégrale HTRAC, elle est de série. Quatre modes de conduite sont également présents. Trois autres servent à gérer des surfaces comme la neige et la boue. Pour la neige, par exemple, 50 à 80 % de la force peut être envoyée aux roues avant et le passage au deuxième rapport se fait plus rapidement pour éviter le patinage. Dans la boue, la distribution est de 50-50 et les différentiels se verrouillent.

Au volant 75 %

Aux commandes du Palisade, on ne trouve rien à redire, ce qui peut être vu de deux façons. Positivement, disons que Hyundai a fait du bon travail. Son produit livre exactement ce à quoi on s’attend d’un véhicule du genre. La rigidité du châssis est bonne, même supérieure de 40,4 % à celle du Santa Fe XL, qui tire sa révérence cette année. La douceur de roulement est excellente, tout comme la tenue de cap. En somme, l’expérience est rassurante. Sur une note plus négative, il faut cependant oublier toute notion d’agrément; la conduite du Palisade est d’une neutralité déconcertante.

Quant à l’insonorisation, on nous a dit avoir mis beaucoup d’accent de ce côté. La cabine est en effet silencieuse, mais sur une des deux versions essayées, un agaçant bruit de vent provenait de l’avant gauche. À surveiller.

Conclusion 80%

Hyundai nous a fait part d’un objectif que l’on pourrait qualifier de modestement ambitieux, soit celui d’écouler 7000 unités annuellement au pays. Le produit va plaire, mais son prix va faire réfléchir. Surtout, la concurrence est féroce et déjà bien établie. Et c’est sans compter que la maison voisine, Kia, commercialise un véhicule jumeau.

Conséquemment, une pente abrupte attend le Palisade. L’espoir du constructeur repose dans le fait que les gens sont plus prêts à payer pour ses propositions qu’ils ne l’étaient il y a 10 ans, soit à l’époque du Veracruz. L’avenir nous le dira. Personnellement, malgré ses qualités, il ne serait pas mon premier choix.

Forces

Confort et douceur de roulement

Organes mécaniques bien rodés

Caractéristiques de sécurité complètes

Accès facile à la troisième banquette

Faiblesses

Il n’est pas donné

Une conduite qui endort plus qu’elle ne réveille

Sièges peu enveloppants