Hyundai Sonata 2013

Hyundai Sonata 

Mangeuse de japonaises

Introduite en 1989, la berline intermédiaire Sonata a été la première à recevoir des récompenses pour sa fiabilité, faisant jeu égal avec les meilleures berlines intermédiaires japonaises. Le mandat de la Sonata de 6^e génération est clair : surpasser les Honda Accord, Nissan Altima et Toyota Camry.

CARROSSERIE

Le design de la Sonata fait l’unanimité : avec sa ceinture de caisse haute et sa ligne de toit surbaissée, son profil évoque la Mercedes-Benz CLS. Comme comparaison, il y a pire. Elle ne se décline qu’en une seule configuration, mais les livrées sont nombreuses (sept), et il y a une version hybride dans le lot.

HABITACLE

Pour la première fois, on peut dire que la finition d’une Hyundai égale les standards japonais. Tant la qualité des matériaux que la rigueur de l’assemblage se comparent à Honda, Toyota ou Mazda. Cela dit, comme dans les nippones, ce n’est pas parfait non plus : la planche de bord est recouverte de plastique, et de petits craquements se font parfois entendre.

La décoration est plutôt réussie, sobre sans être terne, l’instrumentation est claire, et les commandes sont simples et bien placées. Ce bel exercice d’ergonomie est complété par de nombreux espaces de rangement. Du travail impeccable : 10 sur 10.

Les sièges mériteraient, eux, une meilleure note s’ils procuraient un meilleur maintien latéral. Rien à redire côté confort, cependant, et ce, tant pour les baquets à l’avant que pour la banquette à l’arrière. Ceux qui y prennent place disposent, par ailleurs, d’un très bon dégagement pour les jambes, mais pour la tête, c’est un plus serré, la faute à cette ligne de toit fuyante. De l’espace, il y en a à revendre dans le coffre arrière; même la version hybride, avec sa batterie géante logée à l’arrière, n’écope pas trop.

MÉCANIQUE

Fini, le V6 ! C’est le 4‑cylindres de 2 litres suralimenté par un turbocompresseur qui le remplace. Plus puissant que le V6, il consomme moins. La clé de ce tour de force, c’est l’injection directe de carburant. Moins véloce que sa puissance le laisse entrevoir, ce moteur compense par son couple, en plus de briller par sa douceur et son silence de roulement. En entrée de gamme, le 4‑cylindres atmosphérique de 2,4 litres est loin de démériter : ses performances sont supérieures à celles de plusieurs de ses rivales, américaines et japonaises, et il affiche lui aussi une belle souplesse.

La version hybride est ma préférée : encore plus silencieuse, elle rend l’expérience de conduite carrément relaxante tout en procurant la satisfaction de rouler vert. En conduisant de façon normale, j’ai obtenu une moyenne d’environ 7 litres aux 100 kilomètres, ville et route. Pas mal, tout de même, pour une berline intermédiaire. Rouler vert ne veut pas dire avancer comme une tortue non plus, et les performances de la Sonata hybride sont plus que respectables, son moteur thermique de 2,4 litres à cycle Atkinson d’une puissance de 166 chevaux et son moteur électrique de 40 chevaux alimenté par un bloc-batterie lithium-polymère procure une puissance combinée de 206 chevaux. Cette belle motorisation est bien gérée par une boîte manuelle ou automatique, toutes deux à 6 rapports. Leur rendement est à l’abri des reproches, tout comme le freinage.

COMPORTEMENT

Le roulement un peu bruyant des pneus est la seule perturbation à la quiétude qui règne à bord, sans conteste l’une de ses forces. Et encore, cette critique ne vaut pas pour toutes les versions car les pneus à faible friction de la Sonata hybride procurent une douceur de roulement exceptionnelle, tout en étant d’une discrétion absolue. Tant mieux, parce qu’il n’y a rien de sportif dans le comportement de cette placide berline. Si on décide de la brusquer un peu, le roulis et le sous-virage ont tôt fait de nous rappeler que là n’est pas la vocation de cette voiture. Même chose pour la direction, calibrée pour une conduite en douceur.

CONCLUSION

Pour la première fois, on peut dire qu’une voiture sud-coréenne se situe au même niveau que les meilleures japonaises en matière de qualité, de raffinement mécanique et de confort. Quant à la fiabilité, c’est le temps qui donnera la réponse, mais le bilan des générations précédentes à ce chapitre a de quoi rassurer. Cette « mangeuse de japonaises » donne par ailleurs une leçon de design à ses fades rivales nippones, aussi inspirantes à regarder qu’une chaise droite. Et sur une note plus rationnelle, il y a la garantie de base (5 ans/100 000 kilomètres), sans égale dans l’industrie de l’automobile.

FORCES :

• Design qui fait l’unanimité
• Finition et ergonomie
• Trois excellents moteurs
• Version hybride attrayante
• Grande douceur de roulement
• Rapport qualité-prix-équipement, toujours…
• Garantie, toujours…

FAIBLESSES :

• Petites imperfections dans l’assemblage
• Encore beaucoup de plastique à l’intérieur
• Dégagement pour la tête serré à l’arrière
• Mollesse généralisée (suspension, direction)