Hyundai Vera Cruz 2008

Hyundai Veracruz 2008

D’économique à exclusif

En entendant le mot Hyundai, les gens associent généralement la marque à une gamme de véhicules économiques. Avec le nouveau Veracruz, la compagnie coréenne démontre clairement qu’elle peut se frotter aux meilleurs utilitaires de luxe de l’heure. Avec un prix qui valse entre 40 000 $ et 45 000 $, le nouveau vaisseau amiral de Hyundai ne laisse pas de doutes sur ses intentions. Reste à savoir si le public est prêt à suivre la marque dans son aventure.

Carrosserie

Avec son allure, le Veracruz vise des compétiteurs haut de gamme comme l’Acura MDX ou le Lexus RX 350, duquel il tire une certaine inspiration. Hyundai a même mentionné le BMW X5 comme cible potentielle. Pour être honnête avec vous, je crois… non, je suis convaincu que la clientèle de BMW et d’Acura n’ira pas magasiner chez Hyundai. Je crois plutôt qu’il faut regarder du côté du Mazda CX-9, du Honda Pilot, du Toyota Highlander ou du Suzuki XL7 pour envisager une véritable compétition. Admettez quand même que le Veracruz a fière allure. Après plusieurs séances avec des groupes cibles, les concepteurs ont voulu la ligne discrète, car selon les commentaires recueillis, les gens aiment de moins en moins s’afficher avec de gros véhicules. C’est pourquoi celui-ci adopte des lignes fuyantes qui camouflent son format. Le Veracruz montre un profil épuré, à la fois esthétique et fonctionnel. La calandre chromée, inhabituelle chez le constructeur coréen, ajoute une touche d’élégance. Plus gros qu’un Santa Fe avec qui il partage sa plateforme, le Veracruz devient le plus imposant véhicule commercialisé par la marque en Amérique. Il offre une véritable troisième banquette pour deux adultes, contrairement à la banquette dépanneur du Santa Fe.

Habitacle

La première chose qui frappe en entrant dans le Veracruz est la qualité de fabrication digne d’une voiture de luxe. Que vous optiez pour la version GLS ou Limited, vous êtes accueilli avec classe. Les indicateurs, commandes et boutons avec contours en métal brossé et rétroéclairage bleu ajoutent au style contemporain de l’habitacle. Même les porte-gobelets sont dotés d’un anneau illuminé en bleu pour bien les voir la nuit. Le Veracruz offre véritablement de l’espace pour sept adultes. Avec mes 6 pieds et 225 livres, j’ai pu prendre place à l’arrière sans trop de difficultés et avec un certain confort. L’accès à la troisième rangée est grandement facilité par un simple levier qu’il suffit de basculer afin de faire glisser la deuxième rangée vers l’avant. Les passagers des deuxième et troisième rangées profitent également d’un grand confort avec des commandes indépendantes de chauffage/climatisation et des bouches de ventilation réglables intégrées aux piliers B et au pavillon. Le souci du détail est évident dans tout l’habitacle: les rangements de la console et la boîte à gants sont recouverts d’une étoffe, les points d’ancrage et boucles des ceintures de sécurité, de même que les empiècements des porte-gobelets, sont de couleur assortie. Les matériaux sont de grande qualité, doux au toucher, les surfaces sans reflets et la finition impeccable. Parmi les autres caractéristiques pratiques offertes en option, mentionnons la commande électrique du hayon, les clés avec capteur de proximité, les essuie-glaces à détection de pluie, le système de protection contre la décharge de la batterie, l’éclairage d’ambiance et le centre de divertissement pour les passagers arrière. Dommage que Hyundai n’offre pas, même en option, de système de navigation. La compagnie évaluera la demande et révisera sa position pour l’an prochain. Hyundai a aussi omis d’installer une prise auxiliaire pour les iPod ou les lecteurs MP3 (qui se retrouve pourtant dans une Accent). Les concepteurs soulignent que cet «oubli» devrait être corrigé au courant de l’année 2007.

Mécanique

Pour l’heure, une seule mécanique. Hyundai fait confiance au V6 tout aluminium développé pour l’Azera. Utilisant un entraînement par chaîne sans entretien et fonctionnant au sans plomb ordinaire, ce moteur de 3,8 litres développe 260 chevaux. Afin de réduire les vibrations au minimum, le moteur repose sur de nouveaux supports semi-actifs, réduisant ainsi le bruit de 5 à 10 décibels provenant des vibrations du moteur tournant au ralenti et de 3 décibels provenant du moteur lui-même. Pour tirer profit de cette puissance dans un gant de velours, le Veracruz est doté de la toute première boîte automatique séquentielle Shiftronic^MD à six rapports de Hyundai. Cette boîte mise sur la douceur et la fluidité pour des changements de rapports sans heurt. Vous avez aussi le choix, en glissant le levier de boîte dans le guidage du mode séquentiel, de changer les rapports manuellement. Les ingénieurs de Hyundai ont certainement démonté plus d’un Lexus RX pour pouvoir restituer avec succès cette sensation de fluidité mécanique.

Comportement

Lors de ma première rencontre avec le véhicule sur l’île de Vancouver, la journée d’essai a été marquée par le silence du roulement et la fluidité des opérations, les deux plus grandes qualités de ce véhicule. Tout se fait doucement dans le Veracruz. Les passages des rapports de la boîte à six vitesses sont imperceptibles. Le moteur se fait oublier; il faut tendre l’oreille pour l’entendre fonctionner. Il faut tout de même souligner que Hyundai a mis le paquet pour rendre l’habitacle feutré. Le tout commence avec une mousse de plastique dans les portières et le châssis, ainsi qu’une plaque d’acier sous le moteur et un sous-tapis à quatre couches au plancher. Les bruits du compartiment moteur ont été réduits également grâce à des supports de moteur contrôlés électroniquement. Le châssis est d’une belle rigidité et la géométrie de la suspension favorise une conduite coulée, sans pour autant être molle. Sans être une voiture sport, le Veracruz est assez agile pour se faufiler n’importe où et les gros disques de freins assurent des freinages francs. Pour les sensations de conduite, il faut se référer à Lexus pour avoir une bonne idée de l’accomplissement de Hyundai en matière d’expérience au volant. Les deux modèles de Veracruz (GLS et Limited) sont équipés de jantes de 18 pouces en alliage d’aluminium avec pneus radiaux Michelin P245/60R-18. Ajoutez à cela un système de traction intégrale (quatre roues motrices) de type «couple à la demande» qui peut être verrouillé en appuyant simplement sur un bouton, procurant ainsi une répartition fixe 50/50 entre les roues avant et arrière si la situation l’exige. Comme tout véhicule de luxe qui se respecte, le contrôle électronique de la stabilité (ESC) avec antipatinage et un système de protection contre le renversement viennent de série.

Conclusion

Le Veracruz démontre bien, si cela était encore nécessaire, que la plus grande compagnie automobile coréenne n’a plus de leçon à recevoir de ses voisins japonais. Pourtant, il manque à ce Hyundai quelques éléments qui distinguent habituellement les véhicules haut de gamme des autres. L’absence de système de navigation, de prise auxiliaire ou de la technologie Bluetooth fait en sorte qu’il n’y a pas ce petit plus, important dans le segment. Bien des gens préféreront mettre quelques milliers de dollars de plus pour une marque établie. Le Veracruz est comparable à la plus belle maison d’un quartier modeste… mais elle en vaut la peine!

Forces

Grand silence de roulement

Souci de la qualité de fabrication

Troisième banquette réellement utilisable

Confort général appréciable

Faiblesses

Perception de la marque ne colle pas au prix demandé

Absence de système de navigation

Absence de technologie Bluetooth