Infiniti FX 2011

Infiniti FX35 / FX50

Concentré d’énergie

Puisque la refonte de la deuxième génération remonte tout juste à 2009, le duo de luxueux multisegments poursuit son discret chemin.

Carrosserie Les proportions sont harmonieuses, et les détails affirment l’unicité. Le nez est classique, mais les phares brillent d’une géométrie complexe; les ouïes, qui épousent les ailes avant, ajoutent une touche de sportivité. J’aime les saillies qui bornent le capot et l’arc audacieux du pavillon. Le résultat donne une machine qui chasse la grisaille du parc d’automobiles et qui semble conçue pour l’autobahn. Bonne chance si vous essayez de noter les différences visuelles entre les modèles 35 et 50 (qui a succédé au 45 en 2008), hormis les badges.

Habitacle Je suis un fanatique du régulateur de vitesse intelligent et du bidule qui semonce ma conduite erratique (un signal sonore résonne quand je piétine la ligne blanche sans raison autre qu’une dangereuse fatigue). Ces trouvailles m’émeuvent autant que quand Skype m’autorise à voir ma sœur à Stockholm ! Que voulez-vous, le progrès, moi, ça me captive ! Au lieu de dire « Mais où s’en va-t-on ? », je clame « Emmenez-moi ! ». J’essaie de me contrôler, comme la fois où j’ai refusé de coucher devant une boutique Apple pour me procurer un iPad avant tout le monde. Quoi de mieux que la cabine d’un FX pour calmer la fièvre des gadgets : système de navigation dernier cri doublé d’un disque dur pour emmagasiner votre discothèque, caméra qui ceinture tout le véhicule, Bluetooth, sono Bose qui accepte les clefs USB, ensembles d’accessoires (Techno ou Sport) qui en jettent encore plus. Le seul petit péché commis par les FX serait l’exiguïté relative de la banquette arrière.

Mécanique Le V6 de 3,5 litres a reçu 28 chevaux de plus l’an dernier pour hausser sa puissance à 303. La boîte de vitesses automatique à 7 rapports a remplacé la boîte à 5 rapports avec laquelle le FX est venu au monde en 2003. Boîte identique pour le FX50, avec leviers de sélection au volant, mais puissant V8 de 5 litres dont les 390 chevaux sont capables de peler l’asphalte tout en émettant un étonnant rugissement. Aux États-Unis, on peut commander un FX35 à propulsion, alors que, chez nous, seule la transmission intégrale est standard sur les deux modèles, un dispositif dit « intelligent », en mesure d’envoyer ce qu’il faut de couple aux roues avant pour aider la motricité.

Comportement Parce que les FX partagent leur plateforme avec la sportive G37, on comprend mieux d’où vient le plaisir qu’on extirpe du volant. Le confort de l’habitacle ne brime pas le comportement d’athlète. Seul un centre de gravité élevé nous rappelle dans les courbes serrées que nous conduisons une variante d’utilitaire. Cela dit, la prise en virage du FX50 est facilitée par un système qui fait pivoter très légèrement les roues arrière (en option). Ajoutez-y les pneus de 21 pouces et l’AWD et vous roulez sur du ruban gommé. La suspension adaptative (en option) se comporte comme celle de la Porsche Panamera en tentant de constamment marier les désirs du pilote avec l’état de la chaussée. Le prix à payer pour une coque joliment tourmentée est une visibilité arrière médiocre et un espace de chargement réduit. Et si l’accélération sous les 6 secondes réjouit, la consommation supérieure à 15 litres aux 100 kilomètres refroidit. L’acheteur un tantinet moins porté sur le grand jeu se contentera du FX35, qui fait tout aussi bien mais sans débauche.

Conclusion Le FX50 riposte aux BMW X6 et Porsche Cayenne de ce monde. À mon avis, il est plus raffiné que le premier et plus original que le second. Les deux FX promènent une allure remarquable (mais que Nissan commence à surexploiter au sein de sa propre famille); leur technologie comble le disciple de Star Trek, tandis que leur sportive docilité ne fait pas regretter tant que ça son ancien coupé sport au nouveau père de famille.

Forces

Silhouette qui ravit l’œil

Accessoires avant-gardistes de série et en option

Deux bons moteurs au diapason de notre budget

Faiblesses

Visibilité, dégagement et chargement arrière limités

Délai d’apprentissage pour la complexité des commandes

D’aucuns trouveront un peu raide la suspension du FX50.