Infiniti G35 2004

INFINITI G35

L’une enchante, l’autre déchante !

La division de prestige de Nissan a réussi avec la G35 ce qu’elle n’est jamais parvenue à faire avec sa devancière, la défunte G20 : se tailler une place dans le créneau des voitures de luxe compactes. À voir le nombre de berlines et de coupés G35 qui circulent sur nos routes, on ne peut que constater leur popularité. Chose certaine, c’est exactement ce dont avait besoin cette marque pour sortir de l’ombre de Lexus et d’Acura.

CARROSSERIE

Même si l’exercice n’a rien de scientifique, la G35 semble faire l’unanimité, si l’on en juge par les commentaires reçus lors de nos essais. L’auteur de ces lignes a une préférence pour le coupé, dont la partie arrière est mieux réussie que celle de la berline.

HABITACLE

En s’installant à bord, on apprécie d’emblée le confort des baquets, à l’avant, ainsi que l’excellente position de conduite. Quand on veut régler le volant, on constate que c’est le bloc au complet qui bouge, tableau de bord inclus. Que voilà une bonne idée !

À l’arrière, dans le coupé, la forte inclinaison du toit limite considérablement le dégagement pour la tête. La berline se montre plus généreuse, tant pour la tête que pour les jambes, tout en étant mieux garnie en espaces de rangement. Dans le coupé comme dans la berline, le dossier de la banquette peut s’incliner, mais le volume de chargement du coffre de la berline est nettement supérieur.

Le rendement de la chaîne stéréo comblera les mélomanes, avec une qualité sonore comparable à celle des berlines allemandes de cette catégorie. Mais celles-ci surclassent cependant la G35 en matière de finition. On y retrouve notamment des plastiques d’une qualité douteuse, qui évoquent davantage l’habitacle de certaines voitures américaines. Dans une voiture de ce prix (et de ce rang), c’est encore moins acceptable. Le coupé mérite également le bonnet d’âne pour sa piètre insonorisation, qui se situe une bonne coche en dessous de la berline.

MÉCANIQUE

Qu’on se le dise : le coupé n’est pas un clone de la berline. Ces deux configurations diffèrent à plusieurs égards, à commencer par leur motorisation. Bien qu’il s’agisse du même V6 de 3,5 litres, la puissance n’est pas la même, ni le caractère. Le moteur de la berline se distingue par ses bonnes manières. Silencieux et onctueux, il brille également par sa plage de puissance, qui autorise des performances musclées et des reprises très franches. Voilà un moteur qui ne souffre d’aucun complexe. La boîte de vitesses automatique à 5 rapports l’exploite avec doigté, tandis que le mode manuel brille par sa rapidité d’exécution.

De son côté, le coupé G35 emprunte son moteur et sa boîte manuelle à la sportive de la famille, la Nissan 350 Z. Ce qui se traduit par une vingtaine de chevaux supplémentaires et un tempérament plus sportif. Trop, même, si l’on tient compte que la clientèle visée n’est pas la même que celle de la Z. Ce qu’il gagne en muscles, ce V6 le perd en souplesse, tandis que sa boîte manuelle récalcitrante vous arrachera quelques jurons bien sentis en conduite sportive.

COMPORTEMENT

En matière de freinage, de direction et de tenue de route, les allemandes demeurent la référence. La G35 soutient la comparaison, sans cependant faire mieux. Le freinage manque de progressivité; mais pour freiner, ça freine ! Quant à la direction, elle est très précise, incisive même, mais on souhaiterait avoir une meilleure sensation de la route.

La différence entre le coupé et la berline est encore plus marquée au chapitre du comportement. Chaussée de pneus plus performants, le coupé G35 se montre très agressif en virage, mais les pneus en question sont bruyants, et la dureté du roulement risque d’en indisposer plus d’un. En langage populaire, on dirait que « ça porte dur ». Très dur, même.

Ceux qui privilégient le confort devront se tourner vers la berline, qui brille par cette douceur de roulement qui a forgé la réputation des japonaises. Autant l’amortissement du coupé est trop dur, autant celui de la berline pèche par sa trop grande souplesse, qui ne permet pas d’exploiter pleinement les qualités dynamiques de cet excellent châssis. L’idéal, ce serait de trouver un juste milieu !

CONCLUSION

La berline m’a plu autant que le coupé m’a déçu. Ce qu’il gagne en performances et en tenue de route, il le perd en confort et en raffinement. Beaucoup plus équilibrée, la berline fait amende honorable; mais dans un cas comme dans l’autre, on ne peut que déplorer la finition bon marché. Heureusement, il y a la fiabilité, qui est une marque de commerce japonaise. Mais pour rivaliser avec les allemandes de cette catégorie, il faudra plus.

FORCES

Une réussite esthétique

Un excellent moteur

Une direction précise

La douceur de roulement (berline)

Un prix concurrentiel

FAIBLESSES

Sa finition bon marché

Un amortissement trop souple (berline)

Un roulement trop dur (coupé)

Sa boîte manuelle récalcitrante (coupé)

Des pneus bruyants (coupé)

NOUVEAUTÉS

Aucun changement majeur