Infiniti JX 2013

Infiniti JX 2013

La fourgonnette déguisée

Je reviens souvent sur le fait qu’il y a trop de véhicules sur le marché. Ironiquement, chaque fois que cette impression m’envahit, un constructeur introduit un nouveau produit. C’est comme s’ils le faisaient exprès. Avez-vous l’impression, vous aussi, que l’offre commence à être sérieusement saturée ? Quantité de modèles peinent à trouver preneur. Pourtant, encore cette année, les essais de plus de 260 véhicules vous sont présentés dans les pages de l’Annuel. Comme le dit l’expression, ça commence à faire du monde à la messe.

En contrepartie, peut-on empêcher ou critiquer un constructeur de vouloir faire des affaires, surtout s’il croit avoir en main un produit capable de mater la concurrence ? Bien sûr que non. Et avec son nouveau bébé, Infiniti croit dur comme fer que sa dernière création va faire la barbe aux autres qui osent proposer un véhicule dans le segment des utilitaires de luxe.

La marque de luxe de Nissan a-t-elle accouché d’un filon ?

Carrosserie

Vous n’aurez aucune difficulté à reconnaître le JX. En termes de style, ce dernier porte fièrement les signes distinctifs de la marque, que ce soit à la hauteur de la calandre, des phares profilés ou de la coupe arrière. Bref, on nage en terrain connu. L’ensemble a de la gueule, nul doute là. Proposé en version unique, le JX35 vient se positionner entre le FX et le QX dans la gamme du constructeur. Il offre l’espace qui manque au FX et comble les acheteurs qui trouvent que le QX est un peu trop massif. Trop massif, le QX ? Voyons !

En vérité, le JX possède dans son jeu deux cartes intéressantes. D’abord, parce qu’il propose de la place pour sept, il fait la barbe à certains de ses concurrents. Ensuite, parce que son prix, fixé à 44 900 $ en version de base, le positionne avantageusement face à cette même concurrence, sans compter que par rapports aux produits allemands, sa fiabilité le place loin en avant.

L’offre avancée par Infiniti se résume en cinq ensembles d’options qui peuvent être ajoutés au modèle de base. Ainsi, l’acheteur peut opter pour l’ensemble Premium (5 000 $), l’ensemble Théâtre (2 300 $), l’ensemble Assistance à la conduite (2 200 $), l’option Touring (2 700 $) ainsi que l’ensemble Technologie (3 500 $). Oui, on parle d’une possibilité d’ajouter 15 700 $ en option. Enfin presque…

Il faut comprendre que chacun de ces ensembles peut être ajouté au modèle initial individuellement. En prime, quand l’acheteur opte pour l’ensemble Technologie, il profite, du coup, de tous les gadgets inclus dans l’ensemble Assistance à la conduite.

Bref, un degré de personnalisation qui plaira et permettra aux familles le respect d’un certain budget.

Habitacle

Si la conception d’habitacle a longtemps été le talon d’Achille d’Infiniti, ce temps est bel et bien révolu. L’enveloppe du JX respire la qualité, et la présentation intérieure, copiée sur celle des autres produits de la marque, est réussie. Au chapitre de la position de conduite, par contre, un bémol; on se trouve assis haut, un peu trop haut, même. La faute revient peut-être au constructeur et à sa stratégie concernant ce véhicule. J’y reviens.

L’équipement qui peut être monté à bord est substantiel. Je vous évite ici à une fastidieuse énumération de ce dernier pour me concentrer sur trois innovations intéressantes offertes par ce JX.

D’abord, offert avec l’ensemble Assistance à la conduite, un dispositif, le premier du genre, qui détecte la présence d’un véhicule ou d’un piéton à l’arrière et qui est capable d’appliquer les freins automatiquement si le conducteur ne le fait pas. Le système agit tant et aussi longtemps que la vitesse du véhicule est inférieure à 8 km/h. Ce mécanisme évitera sans doute à des enfants de terminer écrabouillés sous le poids d’un véhicule qui fait marche arrière.

Voilà une innovation qui fera des petits.

Ensuite, l’acheteur peut profiter du module Infiniti Connection. En gros, ce dernier permet au propriétaire de transformer son JX en complice. Par exemple, le système est capable d’accéder au calendrier Google du propriétaire et de l’avertir d’un rendez-vous imminent. Il peut même déterminer le trajet si une adresse a été inscrite au calendrier. Aussi, l’Infiniti Connection peut prévenir le propriétaire, s’il a prêté son véhicule, qu’il se situe hors d’une zone prédéterminée ou circule à une vitesse non autorisée par le propriétaire. Dans ces derniers cas, un message texte est envoyé au téléphone pour l’en avertir.

Les ados, finies les folies !

Enfin, les concepteurs ont fait preuve d’ingéniosité en trouvant un moyen de faciliter l’accès à la troisième banquette. Ainsi, les sièges de la deuxième rangée sont à la fois coulissants et inclinables vers l’avant, ce qui libère plus d’espace pour l’accès. Un siège pour enfant peut même y être installé sans que cela handicape l’exécution de la manœuvre.

Mécanique

Pour animer son JX, Infiniti mise sur une valeur sûre, soit son fameux V6 de 3,5 litres. Son travail se jumelle à celui d’une boîte CVT. Notez que des leviers de sélection au volant permettent la simulation de changements de rapports. C’est efficace, mais personnellement, vivre dans le déni… Autrement, on a préféré la souplesse à la fermeté en travaillant les suspensions, un élément qu’on apprécie lors des longues randonnées. En outre, quatre modes de conduite sont proposés au conducteur, soit Normal, Eco, Sport et… Neige. On sélectionne ces derniers au moyen d’une molette placée dans la console centrale, et les dispositifs du véhicule font le reste.

Comportement

J’ai plus tôt fait allusion à une stratégie du constructeur concernant le JX. En fait, c’est qu’on croit chez Infiniti que ce seront les femmes qui le conduiront majoritairement. Ironiquement, on nous dit que ce ne sont pas nécessairement elles qui l’achèteront.

Ça explique la présence de la boîte CVT qui, ordinairement, fait moins triper les hommes. Le confort a beau être roi à bord, la direction n’est pas très communicative, et les réglages de la suspension sont plus mous que fermes. Bref, après avoir conduit le JX, force est de constater que monsieur n’aura pas trop de difficulté à laisser sa place à madame.

Conclusion

Le JX, de toute évidence, s’adresse aux familles qui ne paniquent pas avec leurs obligations de fin de mois. Infiniti fonde beaucoup d’espoir sur ce produit qui a profité de la plus grande campagne promotionnelle de l’histoire du fabricant.

Reste à savoir si le constructeur convaincra les acheteurs d’Audi Q7 et d’Acura MDX, deux des ennemis identifiés, à changer de camp. Ça, c’est moins sûr.

Forces

• Sept vraies places
• Accès facile à la troisième banquette
• Confort et douceur de roulement
• Système de détection de collision arrière avec freinage automatique
• Banquettes arrière divisibles (60/40 et 50/50)

Faiblesses

• Direction lourde et peu communicative
• Puissante un peu juste
• Sièges peu enveloppants
• Prix avec tous les ensembles d’options