52 400 $ à 73 400 $
Infiniti M
Castrante
À défaut de ne pas avoir été des championnes du « box-office », les berlines M d’Infiniti ont connu un succès critique. De l’avis de plusieurs (dont l’auteur de ces lignes), c’était la première fois qu’une voiture de luxe japonaise affichait un aplomb comparable à celui des allemandes. On y était presque, ce qui était déjà un exploit en soi. La troisième génération, introduite l’année dernière, devait forcément faire mieux, c’est-à-dire se montrer l’égale des Audi, BMW et Mercedes-Benz.
CARROSSERIE
Ici, il faut aimer les rondeurs. Ne cherchez pas d’angles, il n’y en a pas ! Les stylistes disent s’être inspirés des poissons; moi je vois plutôt un cétacé. Cette voiture n’a ni la grâce d’une Jaguar, ni la prestance d’une allemande, ni une gueule d’enfer comme la Cadillac CTS. Sur une note plus rationnelle, ses formes tourmentées et la hauteur de la ceinture de caisse affectent grandement la visibilité vers l’arrière. La caméra de vision arrière s’impose !
HABITACLE
La finition s’améliore de génération en génération. La rigueur de l’assemblage impressionne également. Cet habitacle cossu propose un confort à l’avenant ainsi qu’une grande habitabilité. Les sièges offrent aussi un bon maintien latéral et un soutien lombaire, et ce, à l’avant comme à l’arrière. Au chapitre de l’équipement, l’Infiniti est moins chiche que ses rivales germaniques qui ont des listes d’options sans fin.
Le soin apporté à l’ergonomie se vérifie non seulement par l’espace dont bénéficient les occupants, mais aussi par la disposition des commandes, irréprochable, et leur facilité d’utilisation. Le coffre, lui, est vaste, profond et d’accès facile. Il peut recevoir quatre sacs de golf, assure-t-on, et cela semble tout à fait crédible.
MÉCANIQUE
En entrée de gamme, le V6 de 3,7 litres n’a plus besoin de présentation. Cet excellent moteur mérite toutes les louanges qui lui sont adressées; mais il faut aussi admettre qu’il n’a pas la noblesse ni le raffinement des 6-cylindres de BMW, de Mercedes-Benz ou de Lexus. Pas aussi souple ni aussi onctueux… Par contre, ses performances se situent au même niveau, et la consommation est plus que raisonnable.
Le V8 de 5,6 litres, lui, n’a rien à envier à personne. Quand on enfonce l’accélérateur, la sonorité laisse pantois : on croirait entendre le V8 d’un bolide de la série NASCAR ! Disons que, dans une voiture de luxe, ça surprend. Ses 420 chevaux se montrent dociles en conduite normale; le moteur tourne alors dans le plus grand silence et cache bien son tempérament orageux. Mais si vous pesez un tantinet sur la pédale, cela lui fait le même effet que le pistolet de départ sur un sprinter. L’envers de cette médaille, c’est que, comme tout bon athlète, plus il dépense d’énergie, plus il a soif. Ouch !
Pour limiter les dégâts, il y a l’injection directe de carburant, la boîte de vitesses automatique à 7 rapports et, surtout, le mode Économie; mais il faut alors s’habituer aux modulations de la pédale, très dérangeantes, ainsi qu’à l’extrême lenteur des accélérations et des reprises. La version hybride, qui s’ajoute cette année, permet d’obtenir des cotes de consommation moins surréalistes. Contrairement aux deux autres versions, elle ne peut recevoir la transmission intégrale, et ses roues motrices arrière vont assurément lui coûter des ventes chez nous.
COMPORTEMENT
Si vous espérez retrouver le même aplomb et le même plaisir qu’au volant d’une Audi, une BMW, une Mercedes-Benz ou une Jaguar, vous serez déçu. Le problème vient de l’électronique, plus précisément des systèmes d’aide au pilotage, trop nombreux et trop intrusifs. Antipatinage, antidérapage, anti par ci, anti par là… Le résultat, c’est une voiture qui semble vouloir conduire à votre place. Entre vous et moi, c’est franchement castrant.
L’autre problème, c’est le poids, et il affecte surtout la M56. Plus légère, la M37 procure une expérience de conduite plus agréable, en raison d’un meilleur équilibre. Côté confort, cependant, toutes les versions se valent, et leur douceur de roulement est celle qu’on s’attend à retrouver quand on achète une berline de luxe.
CONCLUSION
Disons-le tout net, l’Infiniti n’est pas au niveau de ses rivales européennes en matière de prestations routières. La japonaise lamine cependant ses adversaires au chapitre de la fiabilité, en plus de proposer un rapport qualité/prix nettement supérieur. Ce sont là de grandes qualités, certes, mais qui plairont avant tout aux acheteurs cartésiens; or, dans ce créneau, l’émotion pèse souvent lourd dans la balance au moment de la décision, tout comme le prestige. Et force est d’admettre que celui de la marque Infiniti ne se mesure pas encore à celui de ses rivales européennes, ni même à celui de Lexus.
FORCES :
- Finition soignée
- Habitacle cossu et spacieux
- Ergonomie exemplaire
- Bon trio de moteurs
- Rapport qualité/prix supérieur aux allemandes
- Fiabilité qui fait partie de l’ADN de la marque
FAIBLESSES :
- Style controversé
- Piètre visibilité arrière
- Consommation (V8)
- Réactions de la pédale d’accélération sur le mode Économie
- Dispositifs d’aides à la conduite castrants
- Déficit de prestige
La cote Verte
consommation (100km) 6,8 l
émissions polluantes co2
empreinte écologique (nombre d?arbres à planter par année): indice d?octane: 91
autre motorisation non
coût du carburant moyen par année
nombre de litres par année
(source infiniti)
Fiche d'identité
versions 37, 37x, 37 sport, 56, hybride, 56x, 56 sport
roues motrices arrière, 4
portières 4 nombre de passagers 5
première génération 2003
génération actuelle 2011
construction tochigi, japon
sacs gonflables 6 (frontaux, latéraux avantrideaux latéraux)
concurrence acura tl, audi a6, bmw série 5cadillac sts, jaguar xf, lexus gs, lincoln mksmercedes-benz classe e, saab 9-5, volvo s80
Fiche technique
moteur
transmission automatique à 7 rapports avec mode manuel
0-100 km/h
vitesse maximale
(m56)
v8 5,6 l dact, 420 à 6000 tr/min
couple 417 lb-pi à 4400 tr/min
transmission automatique à 7 rapports avec mode manuel
0-100 km/h 5,6 s
vitesse maximale 250 km/h
consommation (100 km) 2rm 10,5 l, 4rm 11,0 l (octane 91)
émissions de co2 2rm 4922 kg/an 4rm 5152 kg/an
litres par année 2rm 2140 l 4rm 2240 l
coût par an 2rm 2842$ 4rm 2957$
empreinte écologique
autres composantes
sécurité active freins abs, assistance au freinage, répartition électronique de force de freinage, antipatinagecontrôle de stabilité électronique
suspension avant indépendante
suspension arrière indépendante
freins avant disques
freins arrière disques
direction à crémaillère, assistée (4 roues actives avec groupe sport modèle: s 2rm)
pneus p245/50r18 m37 sport/m56 sport p245/40r20
Au quotidien
prime d?assurance
25 ans 2700 à 2900 $
40 ans 1500 à 1700 $
60 ans 1300 à 1500 $
collision frontale
collision latérale
ventes du modèle de l?an dernier
au québec 96
au canada 550
dépréciation 40,8%
rappels (2006 à 2011) 1
cote de fiabilité
garantie générale 4 ans/100 000 km
garantie motopropulseur 6 ans/110 000 km
perforation 7 ans/kilométrage illimité
assistance routière 4 ans/kilométrage illimité
nombre de concessionnaires
au québec 6
au canada 29
nouveautés en 2012 version hybride
Dimensions
empattement 2900 mm
longueur 4945 mm
largeur 1845 mm
hauteur 1500 mm, m37x/hybride/m56x 1515 mm
poids m37 1750 kg m37x 1815 kg m56 1827 kg hybride 1873 kg
m56x 1881 kg
diamètre de braquage m37/hybride/m56 11,2 m m37x/m56x 11,4 m
coffre 422 l hybride 320 l
réservoir de carburant 76 l hybride 67 l avec moteur v6 de 3,7 l hybride
Transport et préparation
1950$