Infiniti Q45 2007

Infiniti Q45

C’est fini

J’avais conclu ma chronique de l’an dernier dans l’Annuel de l’Automobile 2006 en soulignant que malgré les efforts de Nissan, l’Infiniti Q45 n’était plus dans le coup. Il fallait complètement repenser le modèle ou l’abolir. Infiniti a choisi la deuxième solution, la Q45 ne revient pas pour 2007. Nous lui consacrons ses quelques lignes car les concessionnaires possèdent encore quelque 2006, si la chose vous intéresse.

Carrosserie

Il y a eu trois générations distinctives de Q45. La première est arrivée fin 1989 comme une énigme. La publicité ne montrait pas la voiture et personne ne connaissait Infiniti à cette époque. Son allure anonyme et surtout sa boucle de ceinture en guise de calandre en a laissé plusieurs perplexes. La deuxième génération est arrivé en 1997. Malgré une ligne moins tarabiscotée, on sentait que Nissan n’avait pas trouvé une identité propre à son vaisseau-amiral. Elle ressemblait encore trop à une grosse Nissan. Finalement, la dernière mouture est arrivé en 2002. Une voiture plus aboutie, certes, mais une ligne qui n’avait rien de noble, ce qui est un pré requis pour une voiture de près de 90 000$. La silhouette peu convaincante aux fils des générations est en grande partie responsable du manque d’intérêt des acheteurs.

Habitacle

L’intérieur a toujours été richement décoré. Les boiseries, spécialement ceux de la dernière génération offraient de belles nuances et de jolis assortiments de couleur. Malheureusement, le plastique du tableau de bord semblait provenir directement de la Sentra, insultant pour une voiture de ce prix. Comme toute grande berline, les places arrière sont généreuses et le coffre large et facilement accessible. Malgré de nombreux ajustements, je n’ai jamais été capable de trouver une position de conduite idéale et le support n’était pas idéal. Sur les routes en lacets, votre corps se promenait facilement de gauche à droite sur le siège. Au centre du tableau de bord règne un écran de contrôle inutilement complexe qui est censé répondre à une série de commandes vocales pour éviter de manipuler l’écran en conduisant. Il faut cependant articulé comme un professeur de diction pour se faire comprendre, le système n’était pas au point.

Mécanique

La Q45 n’a jamais été chiche en puissance moteur. À ses débuts, le V8 offrait déjà 267 chevaux à une époque ou bien des voitures concurrentes en offraient à peine 200. La dernière génération de V8 de 4,5 litres offrait 340 chevaux couplés à une boîte automatique à 5 rapports complétée par un différentiel arrière autobloquant et l’antidérapage VDC, avec antipatinage intégré. Ce V8 avait été élaboré à partir du V6 3,5 litres de Nissan. Les gens d’Infiniti avaient aussi ajouté quelques raffinements techniques comme des soupapes en titane, des culasses modulaires à 4 soupapes/cylindre, un vilebrequin à polissage fin, des pistons allégés et un ventilateur de refroidissement à entraînement hydraulique. Résultat un moteur d’une souplesse étonnante qui ne laissait jamais sentir sa mauvaise humeur.

Comportement

Le moteur n’émet à peine plus que sifflement feutré à vitesse de croisière. Contrairement à Lexus, Jaguar ou Mercedes qui misent avant tout sur le confort et la complète isolation de la cabine face aux intrusions de la route, l Q45 a toujours fait une place de choix à une conduite plus sportive. La puissance arrive tôt et de manière un peu brusque si vous ne connaissez pas la voiture. Il faut à peine plus de 7 secondes pour boucler le 0-100 km/h. La direction répond très vite à la moindre sollicitation, ce qui est inhabituel pour une voiture de cette taille. Le seul ingrédient qui a toujours fait défaut à cette belle harmonie est le châssis qui ne suivait pas les prouesses dont étaient capables le moteur et les suspensions.

Conclusion

Les ventes plus que discrètes, la forte compétition auront finalement eu raison de cette voiture que Nissan a bien tenté de faire aimé, mais sans succès. Aura-t-elle un successeur ? Pour le moment Infiniti a d’autres priorités, mais il leur faudra éventuellement un porte-étendard, alors restez à l’écoute.

Forces

Conduite sportive

Moteur inspirant

Finition de qualité (sauf plastique)

Faiblesses

Manque de style (carrosserie)

Roulis important en courbe