Infiniti Q50 2015

Infiniti Q50

Regarde ! Sans les mains !

Infiniti soigne sa réputation de division de luxe intéressée à perfectionner des laboratoires roulants dont vous êtes le technicien, le sarrau blanc en moins. La nouvelle berline Q50 s’inscrit dans ce courant. Elle déborde de gadgets, pour le meilleur et pour le pire…

Carrosserie

La Q50 représente en fait une G37 de nouvelle génération. L’héritière a plutôt conservé les proportions de l’aïeule, étant à peine plus courte et plus large. L’espace entre les roues et les ailes a rétréci pour projeter une image plus dynamique, même sur l’hybride. Ah oui, car la gamme Q50 comporte désormais un modèle hybride, ce qui manquait à la G37. L’aérodynamisme affiche un excellent coefficient de traînée de 0,26. Les jantes de 17 ou de 19 pouces chaussent des pneus à flancs renforcés, mais les modèles canadiens héritent tout de même d’une roue de secours compte tenu des aléas plus rigoureux de notre climat. Y aura-t-il une version coupé, comme ç’a été le cas pour la G37 ? Nissan joue encore la carte du mystère.

Habitacle

Pas moins de trois écrans : celui de 8 pouces, en haut, dessert la navigation; celui de 7 pouces. en bas. aligne les menus de programmation; enfin, celui de 5 pouces, au cœur des cadrans, rappelle l’info cruciale sous nos yeux. On a voulu réduire le nombre de boutons, mais on a cru sage de conserver les plus communs pour ne pas désorienter les moins technos d’entre nous. L’intérieur a gagné des millimètres pour améliorer le confort des passagers, mais le tunnel de la transmission continue d’accuser une largeur qui, à l’avant, empiète sur le périmètre des jambes et qui, à l’arrière, finit par rendre impraticable une 5^e place déjà problématique en raison de l’accoudoir central. Une fois l’auto programmée selon vos goûts (siège, volant, boîte de vitesses et, même, direction adaptative si l’auto en est dotée), la clef enregistre ces réglages. Bizarrement, la mémoire retient les préférences de quatre conducteurs différents, mais ne peut pas encore gérer plusieurs téléphones à la fois…

Mécanique

La Q50 reprend le V6 de 3,7 litres de 328 chevaux de la G37. L’hybride, pour sa part, dispose d’un total de 360 chevaux grâce à la combinaison d’un V6 de 3,5 litres et d’un moteur électrique de 67 chevaux (50 kilowatts) alimenté par une batterie au lithium-ion. Ironiquement, ce modèle est le plus puissant de la famille mais aussi le plus frugal avec une consommation moyenne de 7 litres aux 100 kilomètres. La boîte de vitesses automatique à 7 rapports est, bien sûr, programmable, et l’hybride ne peut s’offrir la transmission intégrale comme le modèle régulier.

Comportement

Vous ne le saviez peut-être pas, mais le quadruple champion du monde de formule un, Sebastian Vettel, arrondit ses fins de mois en agissant comme directeur de Performance au sein d’Infiniti. Ses commentaires, jurent le constructeur, ont servi à peaufiner la Q50. Résultat ? Une berline très sophistiquée mais qui dégage un léger parfum d’artificialité à cause de toute la technologie embarquée. D’accord, plusieurs fonctions de l’auto sont réglables selon nos préférences, mais le comportement général se vautre dans le confort et le luxe avant de nous plaquer à notre siège. Une expérience, d’ailleurs, que seule l’hybride délivre et, encore, d’une manière moins intense que l’ancienne G37, réputée pour son dynamisme à peine tamisé.

Même si la voiture n’affiche pas de performances sidérantes, le volant intelligent de la Q50 utilise caméras et capteurs pour rester au centre de la voie… sans intervention humaine ! Dès qu’elle détecte les lignes blanches de la chaussée, on peut croiser les bras, ce n’est pas grave, la Q50 conduit à notre place. Du moins, tant que le chemin est droit. Dans un virage, le système perd ses moyens. Mais ne nous leurrons pas, la Q50 n’est pas la voiture autonome dont les manchettes proclament la venue imminente. Même Nissan n’a pas cette prétention. L’idée est seulement de contrecarrer la fatigue qui guette tout conducteur. Si la somnolence s’installe, la direction adaptative garde le cap. Si jamais cette direction drive-by-wire venait à faire défaut, un lien mécanique traditionnel reprendrait du service. Sinon, tout se passe par impulsions électriques. Naturellement, quand les lignes blanches disparaissent sous la neige, vous devez vous résoudre à conduire vous-même. Hé misère…

Conclusion

Si les gadgets vous tombent sur les nerfs, si une auto à vos yeux devrait se limiter à franchir une distance un point c’est tout, la Q50 n’est pas la berline qu’il vous faut. En revanche, si vous êtes avide de bébelles dernier cri, elle vous comblera.

Forces

Modèle hybride qui a du cœur au ventre si nécessaire

Intérieur luxueux

Confort de roulement

Faiblesses

Comportement parfois artificiel

Lignes extérieures trop sobres

Tunnel central encombrant