Infiniti Q60 2020

Infiniti Q60

Aguichante et quasiment méchante

La Q60, c’est la version deux portes de la berline Q50. Infiniti la décline en trois variantes : Luxe, Sport et I-LINE. Rien de vraiment neuf à l’horizon pour 2020, ce qui n’étonne guère, puisque le coupé s’est offert une révision il y a deux ans à peine. Il faut quand même prendre le temps de la détailler, car la concurrence qui l’encercle est tellement menaçante qu’elle n’a pas droit à l’erreur.

Tour du propriétaire 85 %

Par définition, un coupé a des bonnes chances de susciter plus d’enthousiasme qu’une berline dans le département des « wow! ». La Q60 ne fait pas mentir cette lapalissade. Sa silhouette basse est mise en valeur par un cocktail d’arêtes et de courbes sensuelles soulignées par de savantes lisières de chrome. Permettez une analogie : que font plusieurs adeptes de la musculation durant la belle saison? Ils s’en vont en camisole sur la Sainte-Catherine promener leurs pectoraux. La Q60 échappe à ce narcissisme mais de peu. Parlons plutôt d’un m’as-tu-vu retenu. Bien sûr, lorsqu’on s’arrête sur l’édition I-LINE (Inspired Line), la nomenclature qui remplace la Red Sport 400, la discrétion s’étiole pour de bon alors que des signaux élèvent les promesses de sensations fortes à un autre niveau : grille en treillis noir, rétroviseurs et roues de 20 pouces également assombris, aileron en fibre de carbone, étriers de frein rouge et des badges qui annoncent la bête. Bref, le message passe.

Vie à bord 80 %

On ne s’installe pas dans une Q60 après une séance de jardinage. Il faut être propre, voire aseptisé, pour ne pas craindre de souiller cette cabine tirée à quatre épingles. On est à la fois subjugué et intimidé par le blanc immaculé des sièges sport à appuie-tête intégré drapés d’un cuir semi-aniline (du vrai mais recouvert d’une couche protectrice). Les garnitures en fibre optique argentée (ou alors de carbone) qui zèbrent la console centrale et qui montent à l’assaut du tableau de bord et des longues portières renforcent le sentiment de s’insérer dans une page du magazine Architectural Digest. La disposition couchée des interrupteurs donne l’impression d’une cabine fuselée qu’on enfile comme un gant. En revanche, on se demande pourquoi un bel écran unique, avec icônes tactiles plus sensibles, ne remplacerait pas les deux écrans superposés qui datent. L’accès ardu aux deux places arrière ne fait rigoler que les enfants, les seuls à pouvoir en plus endurer l’oppressante lunette de verre. Aussi bien rabattre d’un bloc le dossier et ainsi accroître la contenance du coffre, au départ honnête pour un coupé.

Technique 80 %

On dit bye-bye au 4-cylindres et on conserve les V6 de 3,0 litres biturbo, l’un de 300 chevaux, l’autre de 400, tous deux complices d’une boîte de vitesses automatique à sept rapports et de la traction intégrale. Une direction adaptative de deuxième génération sans aucune connexion mécanique et une suspension numérique chargée de mater le roulis et les rebonds confirment le culte à la techno que voue l’auto.

Au volant 80 %

Dès que résonne le double pot d’échappement de la machine à 400 chevaux, on se sent investi d’une mission. Là où la route le permettra, faudra aller vite. Comment faire autrement quand ce vrombissement vous chatouille les entrailles? Surtout que l’on peut programmer à profusion la manière de s’éclater grâce au sélecteur de modes : Standard, Neige, Eco, Sport, Sport+ et Personnalisé. Vous dictez donc vos goûts à la direction, au moteur et à la suspension. La transmission intégrale fait valoir son intelligence en distribuant le couple selon les conditions routières. Si les capteurs ne détectent aucun souci, la puissance se concentre 100 % à l’arrière. Cela dit, concrètement, la direction induit une communication artificielle avec la route et les larges semelles ne favorisent pas les braquages fluides. On se retrouve très souvent à valser avec les sillons du chemin et à sans cesse corriger. La Q60 se prête aux excès, l’AWD et l’arsenal de sécurité passive et active veillant au grain, mais elle ne déteste pas non plus se pavaner, finalement.

Conclusion 80 %

La Q60 accroche l’œil, ce qui est le but premier d’un coupé; elle le ravit aussi grâce à son poste de pilotage manucuré. Son comportement est truffé de qualités. Elle doit néanmoins s’incliner face à la puissance et à la dextérité de plusieurs rivales, la plupart allemandes. Mais comme l’Infiniti coûte moins cher que ces maestros du piston, la somme de ses arguments finit par justifier son magasinage.

Forces

Silhouette séduisante

V6 de 400 chevaux convaincant

Design de la cabine impressionnant

Faiblesses

Direction artificielle

Écrans tactiles perfectibles

Places arrière étriquées