Infiniti QX30 2019

Infiniti QX30

Le spaghetti oublié

Voilà déjà trois ans que le QX30 est présent au catalogue Infiniti. Le saviez-vous? Cette discrète proposition qui œuvre dans le très populaire segment des VUS compacts de luxe est un clone du Mercedes-Benz GLA. Le hic, c’est que ce dernier s’écoule à un rythme trois fois plus important que ne le fait le soldat d’Infiniti chez nous. La chose n’est pas tant attribuable à une qualité ou à une exécution déficiente qu’à une offre mal adaptée.

Tour du propriétaire : 80 %

La signature des produits Infiniti, qu’on l’aime ou non, est réussie. Pourquoi? Parce qu’à l’image de celle de Lexus, par exemple, elle est facilement identifiable. C’est le premier pas vers la reconnaissance dans le marché du véhicule de luxe. Sur un diminutif comme le QX30, tous les traits qui s’étirent davantage sur un modèle comme le QX50 sont plus concentrés; ça demande à l’œil une période d’adaptation. Quant à la dotation, elle se joue en trois temps. Il y a la proposition de base, livrée avec ou sans la traction intégrale, puis la variante Sport, à traction. Chacune repose sur des roues de 18 pouces, sauf cette dernière, qui reçoit des roues de 19 pouces. Le design varie d’une livrée à l’autre. D’ailleurs, chaque déclinaison profite d’un traitement unique à l’avant et à l’arrière et chacune possède sa propre garde au sol.

Vie à bord : 70 %

Un véhicule a beau être luxueux, si son format est celui d’une boîte de sardines, son niveau de confort va demeurer une notion abstraite. En se glissant à bord, on prend place dans des baquets accueillants. Jusque-là, ça va. La présentation passe le test, la qualité des matériaux aussi, mais ce n’est rien qui chatouille nos tripes. Personnellement, je me suis senti un peu prisonnier à l’intérieur. C’est attribuable aux dimensions du QX30 et à l’aspect sombre de l’habitacle, résultat d’une fenestration peu abondante dont la conséquence directe est une visibilité réduite. Parlant d’éléments réducteurs, l’espace consacré aux places arrière nous catapulte dans l’univers des Schtroumpfs; même le grognon du groupe trouverait le moyen de ronchonner en disant : « Moi, je n’aime pas… »

Technique : 75 %

Sous le capot, le mariage Infiniti-Daimler force le premier à utiliser l’outil du deuxième. C’est donc le bloc 4 cylindres de 2,0 litres de la GLA que l’on trouve entre les arches de roue. Son rendement est efficace et, grâce au turbo qui lui est greffé, ses prestations sont fort acceptables. Une boîte automatique à sept rapports lui est jumelée et, encore là, le travail se fait dans les règles de l’art. Il est clair qu’une offre plus étoffée ne nuirait pas au QX30. Par exemple, la variante Sport pourrait profiter d’une mécanique plus allumée; sinon, pourquoi payer 8000 $ de plus pour de meilleurs freins, une suspension abaissée, des babioles et du flafla esthétique? 8000 $!

Au volant : 80 %

Il est clair qu’aux commandes, la version Sport nous en donne un peu plus, mais c’est à l’accélération que j’aimerais le ressentir, notamment en étant plaqué de force à mon siège. Autrement, le format compact du QX30, pour une fois, le sert très bien alors qu’on découvre à l’usage un élève docile et facilement manipulable (attention aux interprétations ici). Direction précise, freinage mordant, roulis limité, on peut s’éclater au volant de ce puceron dont le tempérament rappelle davantage celui d’une voiture que d’un VUS. Ça, c’est peut-être la meilleure nouvelle.

Conclusion : 75 %

Je mentionnais en introduction que cette offre du QX30 était mal adaptée. En fait, elle me fait penser à ce plat de spaghetti qui est inscrit au menu d’un steak house; on le considère, mais on finit par manger autre chose. Et le jour où on succombe, c’est qu’on a tout essayé sur ledit menu. Or, dans l’univers automobile, un produit ne peut se permettre ce rôle de figurant. Le QX30 aura besoin, tôt ou tard, d’une injection quelconque pour ressortir du lot et se retrouver sur la table d’hôte.

Forces

• Signature forte
• Conduite engagée
• Qualité de construction

Faiblesses

• Visibilité arrière et trois quarts atroce
• Espace limité aux places arrière et au coffre
• Prix qui flirte bien trop avec le QX50