Infiniti QX60 2014

Infiniti QX60

Virage familial

Notre première réaction lorsque Infiniti nous a présenté le JX35, maintenant rebaptisé QX60, a été de nous demander pourquoi la division de luxe de Nissan nous offre un second véhicule à sept passagers dans sa gamme alors que le QX56 (maintenant appelé QX80) était déjà là. C’est sans doute parce que les responsables de la marque en avaient plein le dos de voir sa clientèle aller faire l’achat de l’Acura MDX, du Lexus RX ou du Buick Enclave. Le QX est un camion pour les hommes, le JX, pardon le QX60, est une voiture visant la maman qui envisage un véhicule pour la famille.

Carrosserie

J’ai des doutes sur l’approche stylistique préconisée par Infiniti. Le QX60 est en tous points semblable, pour ne pas dire identique, au Nissan Pathfinder. Il y a bien quelques traces de chrome ici et là, mais franchement qui serait tenter d’aller payer plus pour un véhicule qui n’offre rien d’exclusif au chapitre du style. En plus de cette ressemblance frappante avec son cousin le Pathfinder, le QX repose sur la même plateforme que l’Altima, la Maxima et la Quest. C’est vrai que l’allure de modèle familial haut perché lui va assez bien. Les lignes tout en nuance n’ont rien de dynamique, ce qui plaira aux femmes. Toutefois, cette retenue dans l’approche manque de conviction, et le style demeure quelconque.

Habitacle

L’intérieur est clairement pensé pour la famille, et Nissan a pris le soin de regarder les caractéristiques des fourgonnettes pour l’inclure dans un multisegment. Plusieurs détails ne mentent pas. Le volume habitable global est le plus important de sa catégorie, le volume de chargement arrière est généreux, et l’accès à la 3^e rangée se fait sans qu’il soit nécessaire de retirer le siège pour enfant fixé à la 2^e rangée. Tous les modèles QX60 (y compris le nouveau modèle hybride) sont munis d’une plateforme pour le plancher, ce qui permet d’offrir plus de place aux passagers de la 3^e rangée et de fournir une capacité de glisser le siège de la 2^e rangée de 14 centimètres vers l’avant et l’arrière. Ce sont là des caractéristiques empruntées directement aux fourgonnettes. Pour le prix supérieur demandé, vous obtenez des sièges chauffants garnis de cuir à 8 réglages électriques pour le conducteur et à 6 réglages pour le passager. Les sièges de 2^e rangée sont aussi chauffants. Vous avez aussi un écran de visualisation du périmètre, un système de téléphonie à mains libres Bluetooth, une sonorisation Bose à 13 haut-parleurs avec radio AM/FM et lecteur de CD, connexion USB pour iPod et autres appareils compatibles. Une atmosphère douillette et une bonne insonorisation complètent le décor.

Mécanique

C’est ici que les conducteurs un peu plus enthousiastes seront déçus. Infiniti a pris exemple sur Nissan en introduisant sa première boîte à variation continue dans le QX60. C’est le même groupe motopropulseur que le Nissan Pathfinder. En deux mots : c’est plate. La boîte CVT castre littéralement tout le plaisir de conduire. Le V6 de 3,5 litres de 265 chevaux est sans vie. La puissance n’est pas mauvaise, mais cette boîte paresseuse déteste se faire brusquer, et on a constamment l’impression de conduire avec un œuf sous le pied. Sous le capot de la version hybride, on trouve un moteur à 4 cylindres de 2,5 litres turbocompressé développant 230 chevaux et un moteur électrique de 20 chevaux, le tout animé par la même boîte pour un total de 250 chevaux. Un système hybride plus simple que celui de la M35h, qui conduit tout de même à des économies de carburant de 24 % (selon Infiniti) par rapport au moteur V6 : la marque visée est de 9 litres aux 100 kilomètres contre 11,2 pour le V6. Quatre modes de conduite sont proposés (Standard, Sport, Eco et Neige) associés à la transmission intégrale.

Comportement

Si vous avez conduit une fourgonnette, vous savez ce qui vous attend avec le QX60, c’est aussi ennuyeux que cela. La direction est approximative, la suspension, trop molle, le tangage, trop prononcée. C’est mou, imprécis, vous avez l’impression de conduire un volant pris dans la guimauve. Bref, c’est aussi excitant qu’une Dodge Grand Caravan. Et pour ajouter la cerise sur le sundae, la boîte CVT ne donne aucune joie supplémentaire. Les nombreux aides électroniques à la conduite tiennent toutefois le véhicule bien planté sur la route.

Conclusion

Si vous voulez un véhicule sécuritaire, confortable et bien de son temps, vous êtes au bon endroit. Demeurez réaliste dans votre demande en équipements qui fait rapidement grimper la facture à plus de 60 000 $ et laissez vos ambitions de conduite de côté.

Forces

• Sept vraies places
• Bonne insonorisation
• Tenue de route confortable
• Détecteur de collision arrière

Faiblesses

• Direction lourde et peu communicative
• Boîte CVT
• Beaucoup d’options
• Sièges trop évasifs