Infiniti QX60 2018

Infiniti QX60

Performance (peu) inspirée

Charles René

Il n’est pas facile de manœuvrer dans les segments de luxe. La clientèle est exigeante, la concurrence est féroce. Additionnez cela avec les coûts faramineux en recherche et développement ainsi qu’en dépenses publicitaires pour nourrir la notoriété de la marque, et les marges de profit peuvent rapidement fondre comme neige au soleil. Les constructeurs usent donc de diverses stratégies pour diminuer ces coûts, dont l’utilisation de plates-formes et de groupes motopropulseurs communs. Le QX60, proche parent du Nissan Pathfinder, en est l’exemple parfait.

Tour du propriétaire (80 %)

Le QX60 jongle ici avec les codes esthétiques bien connus d’Infiniti pour cacher ses modestes origines. On observe donc à l’avant un capot assez long pour la configuration mécanique convergeant vers une calandre en rectangle aux côtés cintrés. Les minces phares qui s’étirent sur les ailes avant permettent un coup d’œil somme toute intéressant dans un segment qui ne valorise pas toujours les qualités esthétiques. La ligne latérale fait aussi très Infiniti, avec un toit s’abaissant progressivement vers l’arrière et des piliers arrière à angles obtus. On sent une belle fluidité dans l’ensemble, ce qui peut certes avantager le QX60.

Vie à bord (75 %)

En comparaison du Pathfinder, le QX60 relève évidemment la barre d’un cran par rapport au choix des matériaux et au soin apporté à l’assemblage. On a donc droit de série à des garnitures intérieures rehaussées de cuir et à des sièges également drapés de cuir d’excellente qualité. Malgré une disposition des commandes centrales calquant les autres modèles de la marque, difficile de ne pas poser les yeux sur les divers éléments partagés avec les modèles Nissan. Le bloc d’instrumentation en est le parfait exemple. Sur le plan de l’espace, il n’y a rien à redire, sauf à la troisième banquette, réservée aux jeunes enfants ou aux amis qu’on aime moins, c’est selon. Sur le plan technologique, le système de navigation, qui montre son âge avec une présentation cartographique datée, est en option, tout comme la toujours excellente chaîne audio Bose proposée en configuration de 13 ou 15 haut-parleurs. On peut également obtenir en option des écrans arrière intégrés aux appuie-têtes pour divertir la marmaille.

Technique (70 %)

L’offre mécanique du QX60 se déploie sous deux volets distincts : un V6 de 3,5 litres de série et une livrée hybride composée d’un 4-cylindres de 2,5 litres suralimenté. Réglons d’abord le cas de ce dernier. La surprime associée à son achat n’est pas justifiable. Son efficacité énergétique est à peine supérieure à celle du 6-cylindres et le raffinement général est loin d’être convaincant. Le V6 de 3,5 litres, le vénérable VQ35, a fait l’objet d’un rajeunissement pour l’année modèle 2017 avec l’ajout de l’injection directe. Sa puissance est poussée à 295 chevaux, 11 chevaux de plus que dans le Pathfinder. Pas trop gourmand, sa prestation le place au centre du peloton avec une sonorité un peu intrusive. La boîte CVT, bien qu’assez compétente, montre à certains moments de légères hésitations. Cette transmission est d’ailleurs difficilement justifiable pour un véhicule de ce prix. Côté capacité de remorquage avec le V6, ce QX60 arrive 454 kilos derrière le Pathfinder.

Au volant (75 %)

Malgré le positionnement d’Infiniti concentré autour d’une image de dynamisme et étroitement lié à la Formule 1 avec sa participation dans l’écurie Red Bull, le QX60 n’est aucunement le prolongement de cette pensée. Bien flegmatique, il expose des manières plutôt pataudes dont les références siéent beaucoup mieux au monde de la fourgonnette. La direction, extrêmement légère, n’est pas un exemple de précision et les amortisseurs, bien qu’excellents pour isoler l’habitacle des bosses, font très peu pour contenir le roulis. Le freinage reste somme toute à la hauteur. Bref, c’est un véhicule construit pour un mandat familial sans avoir véritablement d’autres aspirations. La transmission intégrale est néanmoins proposée de série.

Conclusion (70%)

Sans pouvoir le considérer comme un véhicule à proscrire, le QX60 offre de faibles arguments face à une concurrence très bien organisée. On pourrait évidemment avancer le fait que le prix de base est alléchant, mais ce QX60 a un équipement de série un peu ténu, n’incluant pas de système de navigation ni même d’éléments de sécurité comme l’assistance au freinage d’urgence. Bref, il y a mieux ailleurs.

Forces

– Espace intérieur

– Confort de roulement

– Design extérieur

Faiblesses

– Mécanique dépassée

– Promiscuité trop grande avec le Nissan Pathfinder

– Faible agrément de conduite

Feu jaune

-30-