Infiniti QX80 2016

Infiniti QX80

Surréaliste

Daniel Rufiange

Il me semble que c’est toujours la même rengaine à propos du QX80 et des véhicules qui œuvrent dans ce segment. On vous raconte à quel point ils sont peu populaires, à quel point leur taille est plus un handicap qu’un avantage et à quel point leurs chiffres de ventes sont pathétiques. Pourtant, année après année, ils sont inscrits au catalogue. Dans le cas du QX80, le millésime 2016 marque son 13^e passage et, bien qu’Infiniti n’en écoule qu’une poignée chez nous, 48 l’an dernier au Québec, il est toujours là.

Tour du propriétaire

La dernière refonte du QX80 date de 2011. L’an dernier, on a eu droit à des retouches de mi-parcours. Rien de substantiel, toutefois, qui aurait justifié l’écriture d’une lettre à sa mère. En fait, qu’importe l’approche de son créateur, le QX80 n’a toujours pas les outils pour remporter un concours de beauté. Le faciès, pour un, est un exemple de ce qu’il ne faut pas faire lorsqu’on veut séduire; c’est à la fois disproportionné et caricatural. La signature des produits Infiniti n’est pas laide; elle a été seulement très mal adaptée à ce véhicule.

À l’index, vous retrouverez trois déclinaisons, soit Base, Tech et Limited. Cette dernière, avec ses roues de 22 pouces, ajoute à l’effet bling-bling que peut produire ce véhicule, si la chose vous allume.

Vie à bord

Si vous souffrez de claustrophobie, vous ne ressentirez aucun symptôme en prenant place à bord du QX80. L’espace disponible est ce qui retient d’abord l’attention. Une fois bien installé, on découvre un environnement où rien n’a été laissé de côté en matière de luxe. Tout y est pour séduire une clientèle à la recherche d’une sensation exclusive. Les matériaux qui décorent les surfaces sont d’excellente facture, le partenariat d’Infiniti avec Bose pour la chaîne audio porte ses fruits et, sur le plan de l’insonorisation, on est coupé de la réalité à la fermeture des portières.

Si vous avez besoin de huit places, le QX80 demeure l’un des véhicules à vous proposer une telle configuration, en option. Notez que la version Limited est… limitée à sept places.

Concernant les fauteuils situés à l’arrière, il faut avouer qu’ils procurent un niveau de confort décent et qu’ils bénéficient même de leur propre zone de climatisation. C’est vrai que c’est long, un QX80.

Technique

Pour déplacer un tel mastodonte, une seule solution dans le coffre à outils de la compagnie, soit le V8 de 5,6 litres que l’on retrouve aussi dans le Titan et le fourgon NV. Dans le compartiment mécanique du QX, sa configuration lui permet de libérer 400 chevaux et 413 livres-pieds de couple, le tout administré par une boîte automatique à sept rapports.

En matière de sécurité, il n’y a rien que vous ne trouverez pas sur ce QX, de l’aide au départ en pente à l’avertisseur de changement de voie en passant par l’intervention en cas de collision arrière. Il ne se conduit pas tout seul, mais ça viendra, sûrement.

Au volant

Si vous détenez un permis de classe 1, la conduite du QX80 ne vous intimidera pas. En revanche, si votre dernier véhicule était une smart fortwo, une période d’ajustement sera nécessaire pour trouver vos repères au volant de ce monstre. Par contre, sa taille ne rend pas sa conduite difficile. La direction est légère, la réponse obtenue à la pression de l’accélérateur est bonne et le freinage demeure efficace, malgré l’embonpoint du véhicule. Une fois lancé, le QX80 se conduit tout seul, enfin, comme le dit l’expression.

Sa qualité principale demeure son niveau de confort, irréprochable. Autre compétence : sa capacité de remorquage, évaluée à 8500 livres. En revanche, vous le devinez, sa maniabilité n’est pas enviable et à la pompe, c’est apocalyptique.

Conclusion

Avec une note d’environ 80 000 $, une consommation qui rejoint facilement les 20 litres aux 100 kilomètres et une taille encombrante, on comprend pourquoi le QX80 demeure un véhicule de niche. Disons que pour le pratico-pratique, on regarde ailleurs.

Forces

• Niveau de confort
• Idéal pour les familles reconstituées très fortunées (!)
• Capacité de remorquage
• Exclusif!

Faiblesses

• Consomme comme un Sherman (char d’assaut de la Deuxième Guerre mondiale)
• Esthétiquement très discutable
• Vos amis vont vous demander : pourquoi?
• Prix