Infiniti QX80 2022

Infiniti QX80

Moins cher qu’un quatre et demi

Daniel Rufiange

La pandémie a modifié beaucoup de choses dans nos univers. Ça varie d’une personne et d’un secteur à l’autre, mais en gros, les transformations sont nombreuses. C’est le cas dans le domaine automobile, où la liste des bouleversements reliés à la COVID-19 est longue comme… le QX80. Certaines choses n’ont pas changé, non plus, comme les ventes de ce véhicule, à peine touchées par le virus et sur le rebond jusqu’ici en 2021. L’histoire devrait se répéter en 2022, mais Infiniti aura avantage à agir plus tôt que tard; la concurrence est déjà ailleurs. Ah oui, autre changement : il est désormais moins cher de louer un QX80 qu’un quatre et demi à Montréal. Misère.

Stratégie « casse-tête »

Lorsqu’on essaie de comprendre la stratégie derrière les générations et les mises à jour du QX80, le mal de bloc guette. Le modèle a vu le jour en 2004 comme version de luxe du Nissan Armada avec qui il partageait ses assises. Lors de son renouvellement, en 2011, il passait à l’architecture du Nissan Patrol européen de 2020, coupant les liens avec l’Armada. Ces liens allaient être retrouvés en 2017 à la refonte du VUS Nissan, qui empruntait à son tour la structure du Patrol. Le QX a subi de petites retouches pour 2014, puis de plus importantes en 2018, rendant désormais impossible la comparaison de son style avec celui d’un cachalot. Ironiquement, l’année précédente, en 2017, la compagnie dévoilait le concept QX80 Monograph, qui préfigurait le modèle de prochaine génération. Quatre ans plus tard, on l’attend toujours! Pendant ce temps, au début de 2021, une version rafraîchie du Nissan Armada voyait le jour.

Tout cela brouille les prévisions. Si une quelconque logique s’applique, le concept de 2017 devrait représenter la prochaine génération d’ici deux ans, surtout qu’Infiniti a introduit cette année le QX60 Monograph. Dans le fond, je me plains pour rien; pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?

Les valeurs sûres

Un petit calcul nous fait réaliser que grosso modo, ça fait 12 ans qu’on vous décrit le même véhicule dans ces pages. Je le faisais l’an dernier, d’ailleurs, d’où une approche quelque peu différente pour vous le présenter cette année. En fait, mon message cette année, c’est que malgré ses défauts gros comme la pandémie, le QX80, et tous les autres de sa horde, se veulent d’intéressants modèles pour les besoins de certains particuliers. Que ce soit le volume de chargement qui frise les 2700 litres, la capacité de remorquage qui se pavane à 8500 livres, les configurations à sept ou huit places, et tout le confort d’un véhicule de luxe, ce type de modèle répond à des attentes.

Seulement, oui, on peut vraiment souhaiter une approche plus verte sous le capot, surtout que la technologie est là. Si GMC est capable de nous proposer des Hummer électriques, on ne voit pas pourquoi le groupe Nissan ne pourrait pas le faire avec ses gros VUS. Une question d’argent? De priorités? Au poker, si on veut remporter la mise avec sa main, il faut avancer ses jetons sur la table.

Goliath

Je faisais référence à Goliath l’an dernier en décrivant ce véhicule. C’est qu’on a tellement l’impression d’être en présence d’un monstre en grimpant à l’intérieur qu’il est difficile de voir ce produit autrement. Sa conduite reste unique en raison de son format, car on a la sensation de survoler la route en empoignant le volant. Le luxe est omniprésent et les ajouts apportés aux caractéristiques de série l’an dernier rendent l’offre plus… acceptable. Le moteur V8 demeure un modèle d’efficacité, mais il renifle les stations-service comme un chien l’urine d’un rival.

Conclusion

Mais tout ça, l’acheteur d’un QX80 le sait et ça lui demeure secondaire, car le modèle répond à ses besoins. Seulement et tristement, le segment évolue trop lentement. Quant à l’acheteur, Infiniti devra faire gaffe, car si elle ne renouvelle pas son produit pronto, il va aller ailleurs, là où on lui offre des solutions plus modernes, à tout le moins.

Forces

Puissance et capacité de remorquage

De l’espace à revendre

Sensation de dominer la route

Confort au poil

Faiblesses

Le litre d’essence n’affiche plus son prix « pandémie »

Sa conception a plus de 10 ans

Une concurrence en avance