Jaguar F-type 2014

Jaguar F-Type

La Boxster de Jaguar

Ce titre en dit long sur le plaisir que j’ai eu au volant de la plus récente Jaguar qui remet un pied dans le monde des voitures sport. Le dernier modèle qui pouvait prétendre à telle prouesse est sa lointaine aïeule, la E-Type, il y a plus de cinquante ans. Et attention, je n’ai mis la main que sur le modèle V6 de 340 chevaux. Il existe aussi un modèle V8 de 495 chevaux.

Carrosserie

Jaguar a toutes les raisons de garder le concepteur Ian Callum qui, une fois de plus, a réussi un véritable chef-d’œuvre. Construite sur un châssis raccourci de la XK, la F-Type est belle, peu importe de quel angle vous la regardez. Les proportions sont justes. Elle est musclée, sans excès. Ses lignes rappellent volontairement celles de la E-Type. Il y a aussi un heureux mélange de style. La calandre moderne des produits Jaguar à l’avant et un arrière qui rappelle des modèles plus anciens. Le tout dégage une belle harmonie. Comme c’est maintenant la tradition chez Jaguar, la firme a recours à une construction tout en aluminium. Son châssis collé-riveté ne pèse que 261 kilos, et ses trains roulants sont également en alliage léger. Néanmoins, son poids d’homologation ressort à 1 597 kilos en V6, alors que la Boxster en acier fait 1 310 kilos. Le poids du luxe pèse lourd dans la Jaguar. L’attention toute particulière portée à la répartition des masses permet d’obtenir un équilibre optimal entre les essieux avant et arrière, en plaçant les composants comme la batterie, le circuit électronique et, même, le réservoir de liquide lave-glace à l’arrière de la voiture. 

Habitacle

Comme toutes les voitures de luxe, l’ambiance à bord évolue au rythme des options proposées. Notre voiture d’essai était un modèle de base qui offre de série des phares au xénon, un volant réglable électriquement, des sièges en cuir et suédine et une chaîne audio de 180 watts avec écran tactile de 8 pouces. Le même genre d’écran qui se trouve déjà dans les autres modèles de la famille. Il semble que les concepteurs anglais aient un faible pour l’équipement télescopique. Dans les berlines de la marque, c’est le sélecteur de vitesses qui sort de la console centrale. Dans le roadster F-Type, ce sont les aérateurs centraux qui émergent de la planche de bord. Plus important, les sièges autant que le volant possèdent une grande amplitude de réglage. Enfin, la boîte auto propose un mode manuel à partir d’un levier à impulsions qui infuse un réel plaisir de conduire. Le dessin de la cabine est conçu pour entourer le conducteur. La très belle conception du poste de conduite offre une excellente visibilité, un degré minimal de distraction et une assise près d’un centre de gravité bas qui accentue l’effet sportif. Le tableau de bord a été maintenu aussi bas que possible, et une configuration épurée a été adoptée, pour favoriser la clarté à l’avant. Les doubles commandes manuelles rotatives de la climatisation bizone sont d’utilisation très intuitive. Nous profitions sur notre voiture d’une des deux chaînes audio Meridian offertes en option. Le son est réparti dans 10 haut-parleurs, dont 2 caissons de graves, 380 watts en sortie et 12 voies. Deux styles de sièges sont offerts sur tous les modèles. Sur la F-Type et la F-Type S, les sièges sport en suédine et cuir sont proposés de série. Les modèles F-Type V8 S bénéficient des sièges sport en cuir. Tous les modèles peuvent également recevoir les sièges Performance en option, qui offrent un meilleur maintien latéral en virage et sont habillés de cuir. Raffinement supplémentaire, la ceinture de sécurité se décline en coloris Jet, Red ou Camel (en option) à la manière de la Boxster.

Mécanique

La puissance chez Jaguar commence là ou s’arrête la Boxster. C’est vrai que l’anglaise a quelques kilos supplémentaires à traîner, mais avec un compresseur qui respire fort, on oublie vite le poids croyez-moi. Pour les 76 900 $ de base, vous avez droit à une F-Type avec moteur V6 compressé de 340 chevaux. C’est le même moteur que les Jaguar XF et XJ AWD. La F-Type S offre le même moteur V6 avec une puissance portée à 380 chevaux. Pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux, la F-Type V8 S offre le même V8 de 5 litres des versions R de la famille Jaguar. Pas moins de 495 chevaux de furie contrôlée qui vous soulagera de plus de 100 000 $. Le V6 est très musical. Même si je trouvais qu’il sonnait un peu faux à mes premières minutes au volant, j’ai ensuite enclenché l’échappement actif (en option) de l’habitacle et passé sur le mode conduite avec leviers de sélection au volant. Je suis tombé amoureux à ce moment précis. Il ne faut que 5,3 secondes pour atteindre les 100 km/h, et le compresseur répond présent à tous les régimes aidé dans sa tâche par la magnifique boîte de vitesses à 8 rapports. Non, il n’y a pas de boîte manuelle, Jaguar a laissé depuis longtemps cette pratique, mais le mode manuel me l’a fait oublier. La version S va encore plus vite à 4,9 secondes pour un 0 à 100 km/h, et le V8 règle l’exercice en 4,3 secondes. Comme chez Porsche, le chant du V6 devient particulièrement ludique à haut régime et prend des intonations de moteur de course, ce qui, naturellement, vous donne constamment le goût de tourner à des régimes de plus de 6 000 tours par minute. Il est très facile de perdre la tête au volant de cette voiture. Le V8 est plus proche dans sa symphonie du Nascar américain.

Comportement

C’est la première fois en quinze ans que je conduis une voiture qui m’a donné autant de plaisir qu’une Porsche Boxster et je pèse bien mes mots. Avec deux personnes à bord, la répartition des masses est de 50/50. Son comportement est neutre, équilibré, son freinage est aussi puissant qu’endurant. La relance des accélérations sur le mode manuel est jouissive, et il y a un petit plus. Le mode Dynamique reprogramme le logiciel embarqué pour renforcer le caractère sportif de la F-Type. Il accentue la réaction de l’accélération, augmente l’effet de la direction et change les rapports plus rapidement et à des régimes plus élevés. La sélection du mode Dynamique empêche également le passage automatique des rapports quand la boîte est utilisée sur le mode manuel. Tout cela en enfonçant un petit bouton. Ajoutez à cela l’échappement actif qui ajoute la sonorité à la puissance et vous avez un jouet démoniaque entre les mains. J’avais presque oublié la fonction Décélération Spontanée du Véhicule qui permet à la voiture de rétrograder rapidement, pour se trouver dans le rapport correct pour le virage, on en vient à se prendre pour un vrai pilote. Si vous voulez roulez tranquille, le toit se baisse en 12 secondes, vous placez ensuite la boîte automatique sur le mode D et le bouton de sélection de conduite sur le mode Eco, et le V6 vous offrira 7 litres aux 100 kilomètres si vous roulez tranquille. Si vous recherchez plus de confort, l’amortissement pilotée (offert en option) sera un plus. Il y a tout de même quelques petits irritants qui ont surgi lors de notre randonnée de près de 900 kilomètres. Le premier est le coffre, réellement trop petit, qui ne servira pas à autre chose qu’une rapide escapade de fin de semaine. Seulement 200 litres de rangement et pas de hauteur, cela frise le ridicule. L’autre vient des remous crée par le vent quand vous roulez sans toit à plus de 115 km/h. Même avec l’écran antiremou, il y a encore pas mal de vent dans l’habitable.

Conclusion

Belle, agréable à conduire, elle procure un effet de dépendance immédiat. Chapeau à Jaguar qui a réussi à remettre de l’âme dans un petite sportive et à donner une sonorité aussi grandiloquente à un V6 que tous croyaient sans conviction.

Forces

Équilibre de conduite quasi parfait

Elle est très belle

V6 musical

Superbe boîte à 8 rapports

Faiblesses

Pas de coffre

Petit réservoir (72 litres) pour un V8 très gourmand

Trop de vent dans l’habitacle