Jaguar XJ 2004

Jaguar XJ8

Le silence est d’or

La nouvelle Jaguar XJ8 se veut une automobile de luxe performante, plus spacieuse que ses consœurs des générations précédentes. Jaguar voulait une voiture à la fine pointe de la technologie, toujours aussi raffinée, moins énergivore, recyclable et respectueuse des normes environnementales. Tout un défi pour Coventry !

Carrosserie

À ce chapitre, la nouvelle XJ8 mérite une attention particulière. Pour atteindre les objectifs de la firme, David Scholes, ingénieur en chef du projet, et son équipe ont choisi de développer une voiture dont la construction se révèle des plus modernes. Pour ce faire, ils ont misé sur une structure monocoque en aluminium. Réduire le poids de cette grosse berline de luxe constituait un enjeu de taille. Avec Alcan comme partenaire, Jaguar a mis deux ans à développer la technologie nécessaire. Malgré une auto plus longue et plus large, elle se révèle 40 % plus légère et 60 % plus rigide qu’une voiture en acier de mêmes dimensions. Selon les dires du fabricant, cette rigidité assure à la nouvelle XJ8 une carrosserie exempte de vibrations et une résistance exceptionnelle à la corrosion. Les pièces d’aluminium pressées, forgées et profilées de la carrosserie sont liées grâce à des rivets autoperceurs et à de l’adhésif à base d’époxy, une technologie d’assemblage utilisée en aérospatiale. Près de 3200 rivets et 120 mètres d’adhésif sont utilisés par des robots sur chacune des Jaguar XJ. Ainsi la nouvelle XJ a perdu 580 kilogrammes par rapport à la version précédente.De plus cette technique de construction facilite les réparations à la suite d’une collision; en effet, l’avant de la voiture peut être déboulonné et remplacé. De plus, les panneaux de carrosserie ont été traités à chaud pour une résistance accrue aux rayures et aux bosses.

Gardant un air de famille, les lignes de cette septième génération de XJ se sont effilées à l’avant et ont repris du coffre à l’arrière, ce qui lui donne un aspect plus moderne, plus joli. Jaguar a même redessiné son emblème pour projeter une image plus agressive de son félin. Trois versions sont vendues sur le marché canadien : la XJ8, la Vanden Plas, la plus luxueuse du groupe et la XJR, la plus sportive, dont on a redessiné la calandre et sur laquelle on a ajouté des roues chromées de 19 pouces. C’est elle qui a la plus belle gueule.

Les ingénieurs ont porté une attention particulière au coffre. Plus profond, plus large, on peut y loger quatre sacs de golf. Mais le dégagement en hauteur limité vous obligera à utiliser des valises de taille moyenne.

Habitacle

Vous ne serez pas dépaysé dans cette nouvelle XJ8. L’intérieur demeure de facture classique avec ses cuirs souples et ses bois de qualité. La disposition des commandes demeure fidèle à la tradition Jaguar.

Vous serez agréablement surpris de l’habitabilité de cette XJ qui peut accueillir confortablement quatre adultes de bonne taille.

Jaguar a pris grand soin d’insonoriser la XJ et a réussi. Elles est tellement silencieuse qu’on se retrouve aisément à des vitesses élevées sans s’en rendre compte. Assis à l’arrière, on profite de la vie de pacha avec l’excellente chaîne audio de la XJ Vanden Plas. Je ne sais pas si Jaguar pensait aux petits enfants ou peut-être aux présidents ou aux sénateurs actifs ou retraités, mais elle a doté la XJ d’un système de divertissement, en option, bien pensé et efficace. Chaque appui-tête compte un écran et des commandes indépendantes à infrarouge. Les sièges avant et le volant chauffants de série conviennent bien à notre climat canadien, alors que les sièges arrière chauffants sont de série dans la Vanden Plas et la XJR. Les commandes simples et ergonomiques tombent dans la main et ne demandent aucun effort d’utilisation. On pourra passer des commandes vocales pour l’audio, la climatisation, le téléphone et le système de navigation. Ce dernier se révèle facile à consulter, mais comme tous les autres, demandent trop d’attention au volant.

À l’avant comme à l’arrière, on trouve des espaces de rangement utiles et bien pensés, sauf celui de l’accoudoir central arrière où nous aurions inversé le casier de rangement et les porte-gobelet.

Mécanique

La nouvelle XJ abandonne le 12-cylindres au profit d’un V8 éprouvé et performant. Les versions XJ et Vanden Plas comptent sur une puissance de 294 chevaux, alors que la XJR possède un V8 suralimenté de 390 chevaux. Jaguar a revu son V8 pour le rendre moins polluant et, surtout, moins énergivore. Conventry annonce une consommation de 11,5 L/100 km, et nous croyons que ce sera très près de la réalité. Les deux moteurs bénéficient d’une boîte de vitesses automatique ZF à 6 rapports d’une grande souplesse à l’accélération. Une suspension pneumatique à correction automatique d’assiette équipe toutes les nouvelles XJ.

Comportement

Au volant, on adopte une bonne position de conduite après avoir utilisé les nombreuses commandes de réglage des sièges et du pédalier (Vanden Plas). Au chapitre de l’instrumentation, par ailleurs, on déplore l’absence d’un indicateur des rapport de boîte au tableau de bord et la difficulté de lire l’odomètre avec des verres fumés. Malgré un pilier avant (A) large, la visibilité est bonne tout autour. Nous avons nettement préféré la tenue de route de la XJR, plus ferme que ces deux jumelles. Mais comme nous le confiait David Scholes, ces dernières se révéleront plus confortables que la XJR dans les rues de New York et de Montréal, avec leurs nombreux trous et bosses, et il n’a pas tort. On doit souligner le silence et la motricité des pneus Pirelli qui chaussaient les XJ et Vanden Plas. Le freinage se révèle excellent en tout temps. La XJR s’arrête en 36 mètres à 100 km/h, selon les données du constructeur, que nous croyons justes. Au chapitre des accélérations et des temps de dépassement, nos données se sont révélées conformes à celles du constructeur. Ainsi, on passera de 80 à 120 km/h en moins de 5 secondes, ce qui est très sûr sur une route secondaire. La XJ ne donne pas l’impression de décoller ou de dépasser rapidement, mais chrono en main, les résultats parlent d’eux-mêmes. Le silence de l’habitacle et le confort réduisent cette impression de vitesse. Seule la XJR laisse entendre le ronronnement de son compresseur en accélération. La direction précise et très douce vous permet d’aligner la voiture aisément et de sentir la direction prise par les pneumatiques. Des capteurs placés sur les pare-chocs avant et arrière facilitent les manœuvres de stationnement. Petit détail, mais oh combien important ! On doit souligner l’efficacité des essuie-glaces.

Conclusion

La XJ8 ravit par son silence. Cette nouvelle génération de Jaguar XJ saura faire face à la concurrence avec panache et classicisme, par sa qualité de finition, ses performances et son confort. Jaguar revient dans le cercle des grandes berlines de luxe par la grande porte.

Forces

Silence intérieur

Douceur de roulement

Performances

Faiblesses

Cinquième place très occasionnelle

Fiabilité inconnue

Roulis prononcé (XJ8)

Nouveautés

Nouveau modèle

• 30 –