Jeep Commander 2008

Jeep Commander 2008

Utilitaire cherche acheteur

Le Commander n’a pas suscité l’intérêt souhaité par Chrysler. Ce gros véhicule sept passagers, construit à partir de la plateforme et de la mécanique du Grand Cherokee, fait tourner les têtes, certes, mais peut-être pour les mauvaises raisons… J’entends encore un représentant me dire, à la sortie de cet utilitaire, que le Commander remplacerait le Grand Cherokee. Deux ans plus tard, on en est moins sûr!

Carrosserie

Beaucoup de gens ont critiqué le design peu orthodoxe du Commander. Son retour aux sources rappelle les lignes du Cherokee. Même si elle est très étrange à regarder, sa carrosserie a au moins le bénéfice d’être originale. Certains badauds ont même confondu le Commander avec un Hummer et un Land Rover. Plutôt flatteur pour un VUS qui coûte des dizaines de milliers de dollars de moins que ces deux pachydermes.

Habitacle

Le Commander partage une partie de son design intérieur avec le Grand Cherokee. Toutefois, les plastiques utilisés, la finition, le design et les cuirs proposés (tissus pour le modèle Sport) sont nettement supérieurs. L’insonorisation semble aussi rehaussée d’un bon cran. Les contrôles sont intuitifs. Le Commander est plus long et peut accueillir une rangée de plus. Chrysler semble avoir absolument voulu entrer dans cette catégorie, celle dont la banquette arrière mine la visibilité (le sonar ou la caméra de recul est d’ailleurs recommandé), handicape l’espace de rangement et ne sert à rien d’autre que de laisser de la place aux enfants ou à ses ennemis (dans ce cas, elle est d’une efficacité redoutable). Ce n’est toutefois ni pire ni mieux que les autres. À l’avant et en seconde rangée, l’espace est suffisant.

Moteur

Trois moteurs sont offerts dans le Commander: un V6 de 3,7 litres, un nouveau V8 FFV (Flexible Fuel Vehicle) de 4,7 litres et 305 chevaux, et le célèbre, fameux et toujours assoiffé V8 5,7 Hemi de 330 chevaux. Le moteur diesel de 3 litres du Grand Cherokee n’est pas offert. Pourtant, il aurait admirablement convenu à ce gros véhicule et aurait permis de remplacer le Hemi qui consomme entre 16 et 21 litres aux 100 km. Chacun de ces moteurs utilise une transmission automatique à cinq rapports qui rivalise adéquatement avec la concurrence. On peut aussi lui greffer les systèmes quatre roues motrices Quadra-Trac I (avec différentiel central ouvert qui répartit la puissance automatiquement à 48 % à l’avant et 52 % à l’arrière) et Quadra-Trac II. Ce dernier est un véritable système quatre roues motrices de basse gamme.

Comportement

Étonnamment, pour un véhicule de cette taille, les manières du Commander sont tout à fait satisfaisantes. Le juste dosage du débattement de sa suspension lui permet d’être à la fois confortable sur la route et à l’aise sur les sentiers accidentés. Le sautillement du train arrière est presque inexistant, et le véhicule demeure bien collé à la route même lorsqu’on teste ses limites. Aidé par le Hemi dont était équipé mon véhicule d’essai, le Commander ne traînait pas. Ses accélérations et ses reprises étaient amplement suffisantes. Grâce au couple de 371 lb-pi et à son essieu arrière rigide, ce Commander est d’ailleurs en mesure de remorquer des charges allant jusqu’à 3266 kilos (1588 pour le V6 et 2895 pour le V8 de 4,7 litres).

Conclusion

Avec ses airs de guerrier et son confort de roulement au-dessus de la moyenne, le Commander aurait pu accaparer une plus grande part de marché. La baisse de la popularité des VUS engendrée par la montée du prix de l’essence et l’arrivée massive de véhicules multisegments aura peut-être raison de lui. Dommage car, depuis un moment, Chrysler offre des produits plus fiables, et le Commander mériterait un meilleur sort. Mais les environnementalistes ne s’en plaindront pas!

Forces

Bonne capacité hors route et de remorquage

Douceur et confort de roulement au-dessus de la moyenne

Possibilité d’un véritable système quatre roues motrices

Tenue de route étonnante pour un VUS de cette taille

Design peu orthodoxe (!)

Faiblesses

Troisième rangée de sièges accessoire

Mauvaise visibilité arrière

Appétit vorace du moteur Hemi

Pas de moteur diesel

Design peu orthodoxe