Jeep Compass 2007

Jeep Compass 2007

Sous-titre 

Malgré l’augmentation presque criminelle des prix de l’essence, le nombre de VUS disponible sur le marché ne cesse d’augmenter. Certes, ce ne sont plus les gros gloutons (lire Commander et Grand Cherokee) qui sont en forte demande, mais la quantité de modèles offerts dépasse quand même aujourd’hui celle des berlines, ce qui est considérable. Et c’est parfaitement compréhensible. Aujourd’hui, un véhicule à caractère familial se doit d’être polyvalent et de répondre au plus grand nombre d’exigences possibles. Il est donc tout à fait normal de voir arriver cette année, uniquement chez Jeep, pas moins de trois nouveaux VUS. Le premier du lot, a fait son entrée sur le marché au mois d’août dernier. Le Compass est un modèle qui déroge totalement des rangs de ce que Jeep a proposé jusqu’ici. Toutefois, comme la marque a bonne mine et que la clientèle aime y être associée, DaimlerChrysler s’est simplement dit qu’il fallait l’exploiter à fond.

Carrosserie

D’abord, pour éviter que le lecteur mordu de vrais 4×4 ne perdre son temps dans ces pages, il faut savoir que le Compass est un véhicule monocoque, offert en versions traction avant ou intégrale, qui dérive directement de la Dodge Caliber. Ce véhicule n’a rien d’un coureur des bois et ne prétend pas l’être non plus. En revanche, son style passablement musclé et facilement associable aux autres modèles de la marque réussit à première vue à nous faire croire le contraire. La grille de calandre à sept barres verticales, les phares circulaires avec prolongement sur le capot ainsi que les ouvertures d’ailes carrées sont aux nombres des caractéristiques esthétiques qui lui confèrent une allure plus virile que celle de sa cousine. Toutefois, je ne suis pas prêt à me prononcer positivement sur l’harmonie entre les signatures visuelles propres à Jeep et la robe contemporaine du Compass. Certains éléments comme les pare-chocs et les feux de positions triangulaires avant ne cadrent pas bien avec le reste du véhicule qui, à prime à bord, s’avère réussi.

Habitacle

Le Compass propose dans l’ensemble un habitacle qui ressemble beaucoup à celui de la Caliber, ce qui est une bonne chose. On remarque notamment une similitude avec la planche de bord, le bloc central au bas duquel est placé le levier de vitesse, ainsi que le volant à quatre branches dont la prise en main est excellente. Toutefois, l’instrumentation se démarque par ces cadrans autour desquels se trouvent, comme sur une boussole (compass), de petites flèches directrices aux fonctions purement esthétiques. En pensant, sachez que sur le Jeep Compass, la boussole figure sur la liste des options !

En ouvrant la portière, on se retrouve donc comme avec la Caliber en présence d’un habitacle intéressant tant pour son style que pour l’agencement des couleurs. La version Limited reçoit une sellerie de cuir deux tons, du plus bel effet. Cependant, il semble que la qualité d’assemblage et de finition ne soit pas à la hauteur de ce à quoi DaimlerChrysler nous a habitué au cours des dernières années. On a déjà vu pire, mais on sait qu’il est actuellement possible de mieux faire.

À bord, le conducteur a droit à une position de conduite exempte de toute critique. Le siège est confortable et réglable verticalement au moyen d’un cric semblable à celui des produits Volkswagen. Contrairement au Liberty, l’espace disponible est pour sa part fort généreux, et ce, devant comme derrière. L’espace utile s’exploite quant à lui facilement, en raison d’une découpe régulière des panneaux intérieurs et d’une banquette rabattable à plat. Le plancher du coffre est composé d’une matière plastique résistante, qui reprend le design de panneaux métalliques communément appelés checker plates.

Mécanique

Là aussi, les similitudes avec la Caliber sont nombreuses. D’abord, le Compass utilise le plus puissant des trois « world engine » conçus en collaboration avec Hyundai et Mitsubishi. Il s’agit d’un quatre cylindres de 2,4 litres à calage variable des soupapes, appréciable notamment pour sa souplesse et son faible appétit de carburant. Il est marié à une boîte manuelle à cinq rapports très agréable à utiliser, ou à une automatique à variation continue, qui s’accompagne d’un mode manuel. Qu’importe l’option choisie, les performances sont adéquates, sans plus. Il faut dire que les 172 chevaux travaillent fort pour traîner la lourde carcasse de ce Jeep. Curieusement, les versions à quatre roues motrices ne m’ont pas semblé plus lentes en accélération, malgré un surplus de poids considérable. De ce côté, le Compass reçoit un système à quatre motrices appelé Freedom-Drive I, qui consiste en un système à prise constante, doté d’un différentiel central à verrouillage manuel. Pour constater son efficacité, j’ai pu expérimenter le véhicule sur des routes de gravier inégales, ainsi qu’en pleine carrière de sable. Bien sûr, le Compass ne fait pas aussi bien qu’un Wrangler à ce chapitre, mais se débrouille de manière franchement surprenante compte tenu de son attirail. En terme clair, vous n’aurez donc aucun mal à vous rendre au chalet ou à vous sortir du banc de neige.

Comportement

Sur la route, on se rappelle que les lois de la physique sont les mêmes pour tout monde. Parce que le Compass n’est pas tout à fait un VUS et que ses racines sont issues d’une automobile, il se comporte donc comme tel. Cela se traduit par une excellente tenue de cap, une stabilité très appréciable en virage malgré un certain roulis, ainsi qu’une maniabilité qui permet une conduite plus incisive en milieu urbain. Évidemment, les jantes de 17 ou 18 pouces jouent ici un très grand rôle, puisqu’elles contribuent à elles seules à améliorer la stabilité et l’équilibre du véhicule. La suspension est cependant moins ferme que celle des modèles qui seront vendus sur le vieux continent. Il en résulte un confort appréciable, mais aussi une mollesse de l’amortissement qui n’est parfois pas très agréable.

En utilisation quotidienne, le Compass est un véhicule qui se fait apprécier pour son confort et son côté pratique exceptionnel. L’insonorisation générale est bonne, tout comme la visibilité, sauf au ¾ arrière, alors que les bruits de caisse et cliquetis sont carrément inexistants. En revanche, j’avoue que l’agrément de conduite, surtout lorsque équipé de la boîte CVT, n’y est pas vraiment. Le Compass est capable de bien des choses, mais ne transmet que peu de sensations au conducteur. Peut-être un jour verrons-nous apparaître une version SRT4 en mesure de régler ce problème ?

Conclusion

Le Compass est proposé à partir d’environ 18 000 $ (wow !), mais disons que cette version Sport à deux roues motrices ne sera pas la plus populaire. Selon DaimlerChrysler, le modèle le plus répandu chez nous sera une version North à quatre roues motrices, vendue autour de 23 000 $. Et compte tenu de la richesse de son équipement et de tout ce qu’il est en mesure d’offrir, ce véhicule me semble être une véritable aubaine. Il ne reste en fait qu’à savoir si la clientèle acceptera de conduire un Jeep qui, en dépit des apparences, n’en est pas vraiment un.

Forces

Véhicule polyvalent

Prix alléchant

Confort étonnant

Habitacle accueillant

Système à 4 roues motrices efficace

Faiblesses

Performances ordinaires

Agrément de conduite limité

Finition qui pourrait être meilleure