Jeep Compass 2019

Jeep Compass

Un chien dans un jeu de quilles

À trop vouloir segmenter le marché, les constructeurs posent parfois de drôles de gestes. Prenons le Compass. Tout le monde croyait à juste titre qu’au moment où le Renegade arriverait sur le marché, le duo Compass et Patriot en fin de carrière prendrait sa retraite. Après tout, il y avait le petit Renegade, le moyen Cherokee et le plus grand Grand Cherokee. Jeep nous a ramené le Compass, qui n’a plus rien à voir avec l’ancienne mouture, mais qui s’invite à une fête, alors que personne ne lui avait envoyé d’invitation.

Tour du propriétaire 80 %

Physiquement, le Compass nouveau cru n’a rien à voir avec l’ancienne mouture, qui n’avait rien d’élégant. Le plus récent modèle a des airs de Renegade que l’on aurait gonflé à l’hélium. Il est plus rondouillet avec la calandre typique de Jeep. Le format va toutefois en dérouter plus d’un. Il se situe logiquement sous le Jeep Cherokee en offrant des dimensions très proches de celles de ce dernier et un coffre plus généreux. L’histoire a prouvé à maintes reprises que la confusion n’est jamais une bonne conseillère au moment de l’achat d’un véhicule. Les chiffres de ventes prouvent aussi que cette confusion n’a servi ni la cause du Renegade ni celle du Compass. C’est le Cherokee qui sort gagnant de cette lutte fratricide.

Vie à bord 75 %

Comme Jeep a maintenant des visées planétaires, les intérieurs ont fait l’objet d’une révision pour plaire à un public européen plus exigeant en matière de finition et d’ambiance. C’est pourquoi on trouve diverses combinaisons avec plusieurs agencements de cabine. Comme dans tous les produits Jeep, les commandes sont lisibles et faciles à comprendre. L’excellent système Uconnect s’occupe de l’information multimédia de manière efficace et intuitive. Il est toutefois dommage qu’il faille aller dans les versions haut de gamme pour avoir droit à un écran plus grand. Le grand écran devrait être le seul pour tous les modèles. Les modèles de base manquent également de confort, d’insonorisation et de raffinement dans la finition. Il faut donc allonger les dollars pour obtenir un modèle décent.

Technique 60 %

C’est ici que les choses se gâtent. Jeep a conservé l’affreux moteur 2,4 litres. Elle a bien amélioré quelques détails comme un dispositif de coupure automatique à l’arrêt qui réduit un peu la consommation et les émanations polluantes. Mais pour le reste, on vous donne la même mauvaise boîte manuelle ou trop paresseuse boîte automatique, les deux avec six rapports. Naturellement, comme nous sommes chez Jeep, deux options de système quatre roues motrices sont proposées. Les deux systèmes permettent un désaccouplement complet, ce qui laisse place à un mode de traction qui assure une économie de carburant sur les routes sèches. Le modèle Trailhawk comprend le système Active Drive Low, qui présente un rapport de multiplication très bas de 20:1 en première vitesse dans les escapades hors route. Le système Selec-Terrain du constructeur est présent de série sur tous les modèles à traction intégrale. Il donne jusqu’à cinq modes : Auto, Neige, Sable et Boue, ainsi que Roche pour les versions Trailhawk. Tout cela est bien beau, mais connaissez-vous une seule personne qui va aller jouer dans le bois avec son Compass?

Au volant 50 %

Vous dire que nous avons été déçu au volant serait un euphémisme. La direction est prise dans la guimauve et la boîte à neuf rapports qui a empêché les ingénieurs de FCA de dormir pendant des mois est aussi désagréable à utiliser que dans le Renegade et semble toujours vouloir chasser le bon rapport sans jamais le trouver. Le freinage manque de mordant et le roulis est important si vous avez la mauvaise idée de prendre une route sinueuse. Et cette instabilité est encore plus grande avec un modèle à deux roues motrices. Il est donc fortement conseillé de payer le supplément d’environ 2500 $ et d’opter pour une version intégrale avec le mécanisme débrayable. La seule qualité réside dans la suspension, un peu molle certes, mais qui offre un bon confort. Malgré son aspect robuste et moderne, vous aurez l’impression de conduite un utilitaire des années 90.

Conclusion 60 %

En plus que le Compass soit décevant en conduite, nous remettons en question la pertinence même de ce modèle qui vient semer la confusion sans convaincre qui que ce soit de le prendre en adoption. À vouloir trop chercher des marchés niche, on finit par se mettre à dos la clientèle.

Forces

Système Uconnect

Aptitudes hors route (Trailhawk)

Suspensions confortables

Faiblesses

Moteur et boîte de vitesses à revoir

Modèle de base inconfortable

Roulis important