Jeep Wrangler 2009

Jeep Wrangler

La monture rock’n roll

Inutile de présenter le Wrangler. Même les plus néophytes en matière d’automobile savent reconnaître le Jeep à l’aune de laquelle se définissent tous les jeep. Après plus d’un demi-siècle d’existence, on le reconnaît toujours aussi facilement. Ses exploits hors route sont de la trempe dont se tissent les légendes, et les amateurs du modèle lui vouent un culte similaire à celui que des motocyclistes entretiennent à l’égard de la marque Harley-Davidson.

CARROSSERIE

L’an dernier, la division Jeep a eu sa meilleure idée du siècle après celle du Wrangler : le Wrangler Unlimited. Contrairement à certains autres modèles fétiches qui se sont cassé la margoulette dès qu’ils se sont risqués hors des sentiers battus, la version Unlimited à 4 portes s’intègre si bien au reste de la famille qu’il faut se demander si Chrysler n’a pas tout simplement mis trop de temps à y penser.

Quoiqu’il en soit, l’allure du Wrangler demeure fidèle à celui d’il y a 60 ans, avec la calandre aux fanons verticaux, les phares ronds et les ailes frondeuses. Un toit dur en trois sections est offert sur les deux versions, tout comme un toit souple qui requiert encore de l’adresse pour être manipulé mais moins que par le passé. Pour les plus exhibitionnistes, portières et pare-brise sont également escamotables afin d’expérimenter une totale exposition aux éléments.

HABITACLE

La notion du luxe à l’intérieur d’un Wrangler s’arrête à un tissu des sièges résistant aux tâches et aux odeurs. Oubliez le cuir et les gadgets de haute technologie. Les plus douillets peuvent se farcir les commandes électriques, un démarreur à distance ou un système de navigation. Ajoutons quand même que la cabine du Wrangler offre des espaces de rangement à profusion et de la place pour quatre adultes.

MÉCANIQUE

À ce chapitre-là, le Wrangler ne propose qu’un V6 de 3,8 litres. Ce qui est fort dommage. Non pas parce qu’on lui reproche d’être trop gourmand. En réalité, le V6 se montre relativement raisonnable si l’on considère les 2000 kilos du modèle Rubicon et les performances décentes de ses 202 chevaux, particulièrement quand le véhicule est équipé de la boîte de vitesses manuelle à 6 rapports. On rit cependant moins quand on réalise que, ailleurs dans le monde, des propriétaires de Wrangler s’en tire avec moins de 10 litres aux 100 kilomètres grâce à un mécanique de 2,8 litres qui carbure au diesel. Et comme si la consommation de carburant n’était pas déjà un argument assez convaincant, le couple de 295 livres-pied satisferait aussi n’importe quel Nord-Américain, amateur de hors route.

COMPORTEMENT

Il faut aimer le Wrangler pour ce qu’il est et non pour ce qu’il n’est pas. Bien que les ingénieurs aient réussi à améliorer la conduite urbaine du Wrangler, il ne faut pas se leurrer : la direction et les rapports de la boîte manuelle sont vagues; la suspension à lames et le haut centre de gravité font que chaque virage devient un défi. Quoique… l’empattement allongé de la version Unlimited favorise davantage la stabilité du Wrangler en courbe et contre les attaques du vent. Sinon, c’est un peu comme conduire un char d’assaut en ville. Mais, à l’instar d’un char, une fois dans son élément, c’est-à-dire la boue et les roches, rien ne résiste au Wrangler. Et à la surprise de bien des gens, la bête affiche un diamètre de braquage de 10,6 mètres, comparable à celui d’une automobile compacte.

CONCLUSION

Le Wrangler a toujours été et sera toujours un compromis sur quatre roues. Sa conduite en ville ou sur de longs trajets ne pourra jamais rivaliser avec celle d’un utilitaire sport traditionnel. Mais quel autre véhicule combine autant de personnalité, la balade à ciel ouvert et les capacités d’un triathlonien pour moins de 20 000 $ ?

FORCES

Version 4 portes

Prouesses hors route

Une gueule toujours aussi cool 60 ans plus tard

FAIBLESSES

Peu confortable sur nos routes

Absence d’une motorisation diesel

Toit souple pas évident à maîtriser