Jeep Wrangler 2017

Jeep Wrangler

Retraite et renaissance

Daniel Rufiange

Voilà des années qu’on spécule sur l’avenir du Jeep Wrangler ou, du moins, sur l’arrivée de son remplaçant. Eh bien, on semble enfin fixé. Selon toute évidence, l’année 2018 sera enfin celle du grand renouveau. Considérant l’importance de ce produit dans l’échiquier de la compagnie, on comprend l’effort concentré sur son successeur. Ce qu’on sait, c’est qu’il va grandement lui ressembler, Jeep n’ayant aucune intention d’inutilement modifier sa recette gagnante. Il progressera à tous les niveaux, certes, et c’est ce qu’on attend avec impatience. Car même s’il s’écoule toujours comme des petits pains chauds, même s’il est charmant comme tout, sa conception qui date de plus de 10 ans commence à le handicaper sérieusement.

Tour du propriétaire

Malgré les 75 ans qui les séparent, les styles du premier Jeep, apparu en 1941, et du modèle actuel sont fort similaires. Ça, c’est la force de l’une des marques de commerce les plus reconnues à travers la planète; ce n’est pas peu dire. Essayez de trouver un véhicule de 75 ans qui présente la même signature aujourd’hui qu’hier; il n’y en a pas. Ainsi, le Jeep Wrangler séduit, encore et toujours, malgré le fait qu’il fasse partie des meubles. Ses formes carrées, son toit dur rétractable, ses roues conçues pour les terrains hostiles, ses ailes bombées, sa roue de secours greffée au hayon, ses attaches de capot, bref, chaque caractéristique physique du Jeep est unique. Enfin, comme s’il n’était pas suffisamment distinct, neuf versions sont proposées, dont quatre issues de la série Limited, soit celle offrant quatre portes.

Vie à bord

Malgré un rafraîchissement au début de la présente décennie, voilà l’endroit où l’âge du Jeep Wrangler se fait le plus voir. La conception de la planche de bord date du milieu des années 2000, mais bien pire, de l’époque où Chrysler concevait des cocons horribles et sans âme. Pour un véhicule possédant autant de caractère, voilà qui détonne. Cela dit, l’ensemble est fonctionnel et la simplicité est appréciée. On l’accepte d’emblée, le Wrangler n’étant pas pensé pour nous dorloter ou nous impressionner à ce niveau. Le plaisir est décuplé lorsqu’on prend le temps (le mot est faible) d’enlever le toit pour profiter du grand air. Parmi les souhaits émis à propos du prochain modèle, il y a celle d’un système simplifié pour le retrait du toit.

Technique

Un seul moteur sert présentement le Wrangler, soit le V6 de 3,6 litres Pentastar du groupe FCA. Si ce dernier fait le travail, il ne peut faire des miracles sur le plan de la consommation. Résultat du dernier essai réalisé avec ce produit : 13,5 litres aux 100 kilomètres. On a beau le savoir en optant pour ce véhicule, ça fait toujours mal. Le prochain Wrangler sera plus efficace à ce chapitre, notamment grâce à quelques changements aérodynamiques. On obtiendra un meilleur rendement des prochaines boîtes de vitesse aussi. Présentement, on a droit à une transmission automatique à 5 rapports, en option, alors que la manuelle à 6 vitesses est livrée de série. Quant au système 4X4, c’est simple, c’est une référence dans l’industrie.

Au volant

Une direction floue, le comportement d’une sauterelle, une tenue de route approximative, une insonorisation inexistante, une position de conduite imparfaite et un niveau de confort moyen, voilà ce qui vous attend au volant du Wrangler. Généralement, ce genre de commentaires serait au centre d’une critique vitriolique du véhicule. Pourtant, ce n’est pas le cas. On sait ce qu’on obtient en choisissant un Wrangler et on fait avec. Étrangement, ça fait même partie de son charme. Surtout, on sait qu’au moment où on met les pieds dans la boue, là, on oublie tout. Un jouet inimitable. N’empêche, on ne peut que souhaiter des améliorations aux éléments mentionnés ci-dessus.

Conclusion

Il sera très intéressant de voir ce que nous réserve Jeep avec le prochain Wrangler. Si on s’attend à un produit similaire, on espère aussi une solution plus moderne. Mais pas trop, cependant, car oublier de transplanter le charme du produit actuel sur la planche à dessin du prochain serait une erreur fatale pour la marque.

Points forts

• Style unique
• Capacités hors route indéniables
• Un remède contre la dépression

Points faibles

• Système de toiture amovible inutilement compliqué
• Boîte automatique à 5 rapports archaïque
• Doit être conduit avec une extrême prudence sur la route; il réagit très mal aux manœuvres brusques.