37 795 à 44 995 $ $
KIA Cadenza
Prise deux
Puisque sa sœur Hyundai nous propose une limousine de 70 000 $ (l’Equus), Kia a l’obligation de nous démontrer son savoir-faire dans un créneau où luxe et espace généreux se donnent la main comme deux vieux complices. Le jour où Hyundai sera en train de coloniser Mars, Kia enverra aussi une fusée se promener quelque part dans le cosmos, question de ne pas se faire larguer. Ces idées de grandeur, le consortium Kia-Hyundai les nourrit de plus en plus pour ses deux divisions mais avec un léger décalage entre elles. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que Kia flirte avec une berline pleine grandeur. Vous souvenez-nous de l’Amanti disparue en 2009 ? Plus ou moins, et c’est sans doute parce que son entrée sur le marché a été prématurée. Kia avait alors brûlé les étapes. Avec une nouvelle maturité, enrichie de plusieurs succès dans d’autres segments, Kia revient à la charge avec la Cadenza.
Carrosserie
Elle est bien entendu plus longue et plus large qu’une Optima (en fait, elle dépasse aussi la majorité de ses rivales directes). Elle partage sa plateforme (et bien d’autres choses) avec la Hyundai Azera vendue aux États-Unis mais pas chez nous parce que les dirigeants canadiens ne sauraient trop en faire compte tenu de l’actuelle Genesis. Ma voiture d’essai était blanche, mais d’une blancheur satinée (avez-vous remarqué, en passant, à quel point le blanc est à la mode ce temps-ci ? On en voit partout ! Le blanc évoquant la pureté, les gens doivent vouloir prendre leurs distances de la Commission Charbonneau). Le chrome aussi est à l’honneur mais sans choquer. Au contraire, il épouse avec élégance le pourtour des fenêtres, il souligne la fluidité des flancs. Le métal est légèrement sculpté, comme si le vent l’avait fait frémir. Le pavillon à l’arc doux paraît uniquement formé de verre fumé et, effectivement, on parle aux cumulus quand on choisit la livrée Premium dont le toit devient panoramique et percé de deux beaux panneaux coulissants.
Habitacle
Vous pouvez compter sur les Sud-Coréens pour nous en donner pour notre argent. Je n’ai pas dit « plein la vue ». Il y a une dizaine d’années, ils auraient pêché par excès de falbala. Ils ont appris. Ils savent désormais que la modération a bien meilleur goût. Donc, on prend place dans le siège du conducteur – dans le fauteuil devrais-je dire – et on se sent immédiatement interpelé par l’impression d’espace. Dès que notre doigt a fini d’enfoncer le bouton-poussoir qui commande la sonorité grave du V6, le trône de cuir et le volant (chauffant quand on le désire) reprennent notre position préférée qu’ils auront pris soin de mémoriser, les cadrans s’agitent, le store arrière se soulève contre la lunette, l’écran central nous prie d’accepter une série de mises en garde légales et de vérifier s’il nous jase bien dans notre langue maternelle. Sommes-nous impressionnés ? Oui. Si je venais de prendre place dans une bagnole de 70 000 $, je le serais forcément moins parce que je me serais attendu à ce genre de gâteries. Mais dans une Kia, je reste surpris. Un peu moins dans la version huppée qui commande un extra de 7 200 $ par rapport à la livrée de base (en échange néanmoins d’un impressionnant équipement supplémentaire).
Le tableau de bord exhibe une présentation empreinte à la fois de classicisme et de modernisme. Deux lisières de bois (faux) prolongent celles des portières pour venir à la rencontre de la console centrale enrobée du même simili arbre. Comme pour la carrosserie, les principaux instruments sont cerclés de chrome, mais juste assez. Au lieu de miser gauchement sur une console futuriste qui désorienterait le propriétaire, Kia a respecté la personnalité de l’acheteur intéressé par ce genre de grosse voiture, de sorte que toutes les commandes sont immédiatement identifiables et utilisables. Sans cours 101. Sans avoir recours au manuel d’instructions. La radio fonctionne à l’aide de bonnes vieilles molettes. Sauf qu’elles n’ont pas l’air vieilles du tout. Elles glissent au bout de nos doigts avec une précision qui ne peut être que contemporaine. L’affichage à l’écran central est exemplaire, surtout quand on se paye le haut de gamme. Par exemple, l’indice de la station de radio apparaît gros comme ça, au-dessus d’une échelle de gradation rouge qui fait un beau clin d’œil au passé. Une élégante horloge monopolise la place principale au milieu de tous ces interrupteurs avec l’air de nous dire : « Ben oui, on peut encore lire l’heure à l’aide d’aiguilles ! » Le confort, qui nous souhaite la bienvenue à l’avant, se relaie jusqu’aux passagers de la banquette arrière qui jouissent d’un fameux dégagement, que ce soit pour la tête, malgré l’arc du pavillon, et, surtout, pour les jambes. À quel point ? Si je vous disais que je suis en train de taper ce texte sur mon portable, calé confortablement dans du cuir Nappa (pour la Premium), baigné de musique distillée par 12 haut-parleurs et rafraîchi par un air climatisé dirigé stratégiquement vers ma cervelle au travail. J’y suis si bien que je pense sérieusement y déménager mon bureau. Pour se faire pardonner de ne pas être rabattable, le dossier présente en son milieu une trappe à ski (enfin, pour une paire, pas plus). Le gros accoudoir qui le recouvre rend la 5e place théorique plutôt inconfortable. Le coffre ? Immense, profond, parfait.
Mécanique
Un seul moteur, soit le V6 de 3,3 litres à injection directe de carburant de 293 chevaux auquel nous a déjà familiarisés le Sorento. Et une seule boîte de vitesses, automatique à 6 rapports et prolongée de leviers de sélection au volant qui, à mon avis, n’intéresseront qu’une infime minorité d’acheteurs. Suspension, freins et direction sont à l’avenant, réglés à l’enseigne du confort, et les systèmes de sécurité active que vous connaissez par cœur brillent par leur présence, et même plus en payant plus.
Comportement
Cette grosse traction se comporte presque comme une propulsion. Elle a même un peu de sportivité dans le nez. Mais ça vous passera vite. Car, dans le fond, qu’espérez-vous en prenant le volant d’une berline pleine grandeur ? D’abord, que le véhicule absorbe les irrégularités de la route avec un minimum d’efforts. Oups, une bosse. Ah, si nous pouvions avancer dans la vie en aplanissant les obstacles avec une telle facilité. Tiens, voilà justement une autre qualité recherchée dans pareille berline : la sérénité. En refermant la portière, avec son beau « clonk » caractéristique, vous laissez derrière vous vos soucis. Vous les retrouverez bien assez vite, allez, quand viendra le temps d’extirper votre carcasse du cocon ouaté. Car il le faudra bien. Belle-maman vous a prié (restons poli) d’aller chercher un litre de lait, ne l’oubliez pas. Toutefois, manque de pot, les vaches avaient déclenché une grève la vieille et vous aurez dû rouler plusieurs kilomètres avant de trouver du 2 %. La Cadenza vous incite à prendre ça « cool ». Au lieu de courir comme un fou, elle vous suggère de modifier votre cadence…
Conclusion
Nous sommes d’accord, vous recherchez une grosse berline confortable, mais vous tenez à ignorer les allemandes trop chères. L’embarras du choix quand même demeure et, de surcroît, peuplé de bonnes voitures. Que ce soit la nouvelle Toyota Avalon ou une Buick LaCrosse, ou alors une Chrysler 300, on parle ici de berlines qui en ont dedans ! La Cadenza ne l’aura pas nécessairement facile. D’ailleurs, elle est la seule parmi celles que je viens de mentionner à n’offrir qu’un moteur. Les autres proposent d’intéressantes alternatives, que ce soit un V8 (Chrysler), une motorisation hybride (Toyota) ou légèrement électrifiée (l’eAssist de Buick). Pour Kia, la Cadenza est importante, n’ayant pas au Canada l’équivalent d’une Azera ou d’une Genesis. Sera-t-elle importante pour vous ? Elle n’est pas la moins chère (là aussi, Kia modifie son approche), mais en termes de rapport contenu/qualité/prix, elle impressionne.
Forces
Sans être remarquables, des lignes harmonieuses
Confort indéniable
Équipement complet
Comportement sain
Facture et garantie alléchantes
Faiblesses
Un moteur, à prendre ou à laisser
À ce prix, pas encore des croûtes à manger mais des preuves de qualité à fournir
La cote Verte
consommation (100 km) 11,2 l
consommation annuelle
indice d?octane 87
émissions polluantes co2
Fiche d'identité
version(s) base, premium
transmission (s) avant
portières 4 places 5
première génération 2014
génération actuelle 2014
construction
coussins gonflables 8 (frontaux, latéraux avant et arrière, rideaux latéraux)
concurrence acura tl, buick lacrosse, bmw série 5, hyundai genesis, infiniti q70, mercedes-benz classe e, nissan maxima, toyota avalon
Fiche technique
moteur(s)
(base, premium) v6 3,3 l dact
puissance 293 ch à 6 400 tr/min
couple 255 lb-pi à 5 200 tr/min
boite(s) de vitesses automatique à 6 rapports avec mode manuel et manettes au volant
performances 0 à 100 km/h 7,2 s
vitesse maximale 230 km/h autres composants
sécurité active (certains en option) freins abs, assistance au freinage, répartition électronique de la force de freinage, contrôle électronique de la stabilité, antipatinage, phares automatiques et adaptatifs, régulateur de vitesse adaptatif, avertisseurs de changement de voie et d?obstacle latéral, assistance au départ en pente
suspension avant indépendante
suspension arrière indépendante
freins avant disques
freins arrière disques
direction à crémaillère, assistée électriquement
pneus base p245/45r18 premium p245/40r19
Au quotidien
prime d?assurance
25 ans 1 600 à 1 800 $
40 ans 1 200 à 1 400 $
60 ans 1 000 à 1 200 $
collision frontale
collision latérale
ventes du modèle l?an dernier
au québec
au canada
dépréciation (%)
rappels (2008 à 2013)
cote de fiabilité
garanties et plus
garantie générale 5 ans/100 000 km
groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
perforation 5 ans/kilométrage illimité
assistance routière 5 ans/100 000 km
nombre de concessionnaires
au québec 50
au canada 167
nouveautés en 2014 nouveau modèle
Dimensions
empattement 2 845 mm
longueur 4 970 mm
largeur 1 850 mm
hauteur 1 475 mm
poids base 1 660 kg premium 1 717 kg
diamètre de braquage
coffre 451 l
réservoir de carburant
Transport et préparation
1485 $