Kia Cadenza 2018

Kia Cadenza

Septième défenseur

Daniel Rufiange

Dans une équipe de hockey, le septième défenseur joue un rôle effacé. Il n’est pas au cœur des succès de l’équipe et y est encore moins essentiel. Cependant, comme un bon soldat, on peut faire appel à lui et l’on sait ce qu’il va nous donner en retour. C’est un peu de cette façon qu’il faut voir la Cadenza. Kia n’attend pas qu’elle soit le catalyseur de la relance de ses ventes chez nous, ventes qui ont tout de même progressé l’an dernier au Canada après un recul depuis 2012. Le constructeur en est le premier conscient, surtout que son produit évolue dans une catégorie qui est en train de faire un Houdini d’elle-même. Malgré tout, y aurait-il quelque chose d’intéressant à découvrir si on observait cette voiture d’un peu plus près?

Tour du propriétaire 80 %

Si la catégorie des berlines pleine grandeur est en chute libre, elle n’en demeure pas moins peuplée de jolis produits. Redessinée l’an dernier, la Cadenza n’a rien à leur envier. La signature est forte à l’avant avec cette grille de forme concave. Il est seulement dommage que l’écran nécessaire aux caméras et aides à la conduite, planté au centre, vienne en gâcher l’effet. Les DEL sont présentes tant dans les phares que dans les feux, et les phares antibrouillard reprennent l’approche à quatre glaçons introduite sur le modèle Sportage. Le chrome est très présent, un indice que la clientèle américaine est celle principalement ciblée par le constructeur en Amérique du Nord. D’ailleurs, nos voisins du Sud ont davantage de choix que nous sur le plan des variantes.

Vie à bord 80 %

Ce détail est particulièrement malheureux à l’intérieur, car les acheteurs d’ici n’ont droit qu’à une teinte : le noir. Conséquemment, l’habitacle de la Cadenza n’a rien de joyeux, lui dont la présentation est déjà marquée par la sobriété. En fait, on ne bouscule aucune convention ici; des cadrans bien simples, un regroupement traditionnel des commandes au centre du tableau de bord, un bel écran, des porte-gobelets, etc. Très efficace, mais d’une discrétion remarquable (!). Rendons toutefois à César ce qui lui appartient. Les matériaux utilisés respirent la qualité et la finition à bord de la version Limited, notamment gâtée de cuir nappa, est un exemple à suivre. Pour le prix demandé, chapeau. Pour le niveau de confort des sièges, soyez rassuré; c’est impeccable. Dernier détail : l’espace arrière est particulièrement généreux, tout comme celui du coffre.

Technique 75 %

L’offre se résume simplement sous le capot alors qu’un seul outil peut y être trouvé. Le V6 de 3,3 litres du constructeur propose une puissance fort raisonnable à 290 chevaux, ce qui confère à la voiture de belles prestations. La grande nouveauté, c’est l’introduction d’une boîte automatique à huit rapports. Le principal avantage de cette dernière se situe dans l’économie de carburant. À l’usage, elle se montre souple et docile. Il n’y a que lorsque le régulateur de vitesse est enclenché qu’elle semble parfois chercher le bon rapport, spécialement sur des routes marquées par des dénivelés. Parlant du régulateur de vitesse, sa fonction adaptative peut être désactivée. Voilà une excellente nouvelle. C’est bien de donner le choix au conducteur et non de le lui imposer.

Au volant 70 %

Si vous avez sommeil ou vivez un moment de dépression, prendre le volant de la Cadenza n’est peut-être pas le meilleur remède. Cette voiture promet de vous achever. Ne voyez pas dans cette réalité que des défauts, cependant. Si la conduite est aseptisée, elle n’en demeure pas moins appréciable, elle qui propose une douceur de roulement exemplaire. Ajoutez à cela un très bon niveau d’insonorisation et une chaîne audio de qualité, et les longs trajets deviennent plus intéressants. La voiture parfaite pour un représentant sur la route.

Conclusion 75 %

Il s’est vendu 166 Cadenza l’an dernier au Canada, 173 l’année précédente. Kia Canada espère que la nouvelle cuvée, introduite à l’automne 2016, va lui permettre de doubler ce chiffre. Les ambitions sont modestes, à l’image du véhicule, qui est appelé à connaître plus de succès ailleurs qu’ici. Avec la transmission intégrale, ce serait peut-être autre chose. On jase là…

Forces

• Excellent rapport qualité-prix
• Douceur de roulement exemplaire
• Belle qualité de finition

Faiblesses

• On repassera pour le prestige
• Conduite peu excitante
• Choix de variantes et d’options plus limité au Canada