Kia Rio 2022

Annuel de l’Automobile 2022

Kia Rio

S’il ne devait qu’en rester une

Éric LeFrançois

Depuis plus de 15 ans, la Rio poursuit une carrière plus qu’honorable, permettant – et c’est sa fierté – à des familles canadiennes de rouler dans une voiture moderne à un prix raisonnable. Sans compromettre ses acquis, cette génération offre plus d’espace, plus de sécurité et plus de confort que les générations précédentes.

Présentée il y a un peu plus de cinq ans, cette mouture s’étale sur près de 4,4 mètres, un gain de 28 cm par rapport au modèle fondateur. Cette croissance, qui se traduit naturellement par une prise de poids (près de 300 kilos par comparaison avec la version originale, s’entend), profite à la sécurité passive et surtout à l’habitabilité.

Dans sa forme actuelle, la Rio se met en position de répondre aux attentes du public qui demande davantage de sécurité, de volume habitable – moins pour l’utiliser matériellement que pour éprouver une sensation de bien-être – et ne boude pas les citadines qui poussent en longueur comme en hauteur.

Il s’agit aussi d’aller à la rencontre des besoins exprimés partout dans le monde, y compris en Amérique du Nord, où le marché des petites autos se compte sur les doigts d’une seule main.

Visuellement, la Rio – comme la trop grande majorité des véhicules d’aujourd’hui – est comme frappée d’un alignement avec le reste de la gamme et s’inscrit dès lors dans une prévisible continuité. La gamme s’habille d’une seule carrosserie (cinq portes) qui séduit pour sa polyvalence.

De toutes les déclinaisons offertes, oubliez les versions d’entrée de gamme, trop minimalistes. Préférez plutôt les EX. Celles-ci sont toutefois très chères et le consommateur est invité à faire une comparaison directe (incluant les taux de financement) avec la Forte 5 avant d’arrêter sa décision.

Pas bon marché

Rigoriste, la Rio, mais pas bon marché pour autant. L’habillage intérieur est composé de matériaux de qualité, quoique pas forcément très homogènes, qui ne dépayseront pas les habitués.

Comme toujours, les lignes sont nettes et la disposition des commandes, d’une ergonomie soignée. Les changements viennent des sièges avant, qui ont perceptiblement gagné en moelleux, et d’une quantité appréciable de rangements aménagés à portée de main. Ajoutons à cela que sans forcer sa nature, cette auto peut asseoir confortablement quatre adultes à son bord et que le volume du coffre se compare avantageusement avec celui d’un véhicule de taille supérieure.

Au volant, les réactions sont saines, parfaitement neutres, et le freinage, suffisamment mordant pour rassurer son monde. Aussi, la Rio ne craint pas les voies rapides, où elle affiche une stabilité rassurante, même lorsque le vent souffle sur ses tôles. En outre, la Rio n’impose pas une suspension trop ferme et des sièges durs comme des bancs de parc.

Sous le capot, on retrouve le 4-cylindres de 1,6 litre atmosphérique de 120 chevaux. Cette mécanique convient à la conduite en ville, mais une fois sur la route, elle se traîne et nous force à la faire grimper dans les tours pour en extraire tout le « jus ». Heureusement, le vilain bruit de machine à coudre de cette mécanique ne se fait plus entendre grâce à une remarquable insonorisation que la Rio maîtrise correctement. D’une désespérante mollesse, cette motorisation ne tire aucun avantage à être jumelée à la boîte manuelle offerte de série. Préférez-lui l’automatique à variation continue. Celle-ci assure de plus grandes économies à la pompe, une meilleure valeur à la revente et, en prime, se double d’un mode Sport qui crée l’illusion d’être plus vive encore. Rappelons-le une fois de plus, ce n’est qu’une illusion.

Forces

Polyvalence

Comportement sûr

Garantie alléchante

Faiblesses

Modèles d’entrée de gamme peu intéressants

Gare à la dépense, une Forte 5 est plus aboutie et à peine plus chère

Modèle susceptible de disparaître à court terme