Kia Rondo 2018

Essai routier – Kia Rondo –

Kia Rondo 2018

Par Antoine Joubert

Et puis non… je reste!

On croyait la voir disparaître, et finalement… non! La Kia Rondo demeure au catalogue, et ce, même si la nouvelle Niro débarque en venant jouer dans ses platebandes. Voilà qui constitue un mystère, puisque les ventes de ce modèle pourtant très intéressant ne cessent de chuter d’environ 35 % chaque année. Et cette fois, on ne peut donner l’excuse du marché américain, puisque nos voisins du Sud n’y ont même pas droit. Faut-il croire que ses jours sont comptés?

Tour du propriétaire (75 %)

Qu’importe, la Rondo demeure une voiture attrayante. Bien dessiné, affichant de belles proportions, ce monospace propose une bouille très sympa qui passe bien l’épreuve du temps. Évidemment, les modèles plus cossus ont clairement plus d’attrait que la version L, dépourvue notamment de roues d’alliage et de longerons de toit. Quant aux glaces teintées (verre foncé), aucune version n’en possède, ce qui s’explique par le fait que ce véhicule n’est pas catalogué comme un « camion » mais plutôt comme une voiture. Notez également que pour 2017, la Rondo avait droit à de petites retouches esthétiques, notamment dans les roues et le carénage avant.

Vie à bord (85 %)

Une seule version de la Rondo contient sept places assises, soit le modèle LX. Et bien sûr, l’ajout d’une banquette de troisième rangée nuit grandement au volume cargo. Or, si vous avez impérativement besoin d’une troisième rangée de sièges, vaut peut-être mieux penser au Sorento… ou à la Sedona. Maintenant, l’espace pour la petite famille demeure très généreux à bord. On peut aisément y installer un jeu de trois sièges d’appoint et « boosters », tout en bénéficiant d’un certain dégagement. Le plancher totalement plat constitue également un atout, autant pour le confort des occupants que pour la disposition d’objets. Cela dit, la soute à bagages demeure très spacieuse et compte de surcroît un important compartiment de sous-plancher pour y camoufler des objets que l’on souhaite conserver hors de la vue des passants. Quant au conducteur, il profite d’un poste de conduite où la présentation est soignée. L’ergonomie d’ensemble est également louable, et ce, même si certaines personnes déplorent une visibilité problématique au pilier A, causée par la présence de cette petite fenêtre triangulaire.

Technique (70 %)

Depuis son arrivée en 2014, cette Rondo souffre d’un léger manque de puissance. Les 164 chevaux issus du 2-litres convenaient bien à la Soul (dans le passé), mais un peu moins à ce véhicule plus lourd, avec lequel on ne voyage pas toujours léger. Conséquemment, le moteur travaille un peu plus fort pour livrer ses performances, ce qui explique une moyenne de consommation qui oscille autour des neuf litres aux 100 kilomètres. Jumelé à une boîte automatique à six rapports, il donne un rendement qui demeure honnête, mais les reprises sont parfois laborieuses. Mentionnons d’ailleurs que Kia a abandonné pour 2017 la boîte manuelle dans ce modèle, laquelle ne représentait qu’à peine 5 % des ventes.

Au volant (70 %)

Elle n’est pas puissante ni très enivrante à conduire, et sa direction demeure floue, comme celle de la plupart des voitures Kia de cette génération. Or, l’équilibre et le confort de ce modèle en font un véhicule très apprécié des familles, qui ne souhaitent pas toujours succomber à la mode du VUS ou passer à la vraie fourgonnette. Compacte, elle est plus maniable en milieu urbain que certains véhicules trop encombrants, ce qui n’excuse toutefois pas l’absence d’une caméra de recul sur les modèles L et LX. Elle est également plus équilibrée et raffinée que sa rivale italienne (la Fiat 500L), mais clairement moins dynamique que la désormais défunte Mazda5. Déjà vieillotte au sein de la gamme Kia, la Rondo nous exempte également de tout système d’assistance à la conduite, comme la détection de changement de voie, d’angles morts, etc.

Conclusion (75 %)

Parce qu’elle affiche une plus forte dépréciation que certains VUS, la Rondo n’est pas une aubaine, surtout dans ses versions les plus huppées. Voilà pourquoi, au moment d’écrire ces lignes, on pouvait dénoter un rabais applicable de 2000 $ sur le modèle, auquel s’ajoutait un taux d’intérêt au financement à 0 % jusqu’à 84 mois. Des incitatifs nécessaires afin que la Rondo ne devienne pas rapidement qu’un souvenir. Car en dépit des nombreux avantages que propose cette voiture, la mode des VUS et multisegments aura tôt ou tard raison d’elle. Alors, on achète? Oui, mais à condition de négocier durement.

Forces

• Côté pratique indéniable
• Présentation soignée
• Confort général
• Garantie

Faiblesses

• Puissance un peu juste
• Forte dépréciation
• Certains gadgets technologiques manquants