Kia Sedona 2018

Kia Sedona 2018 (LOC)

Arrêtons de faire l’autruche

Par Luc-Olivier Chamberland

Personne ne parle de la Sedona. Tous les acheteurs ou presque l’évitent. Pourtant, les qualités de ce monospace sont bien réelles et souvent supérieures à certaines concurrentes. On ne peut pas faire l’autruche et affirmer qu’elle est meilleure que le Honda Odyssey, elle ne l’est pas. Pour ce qui touche les autres, selon la version, la Sedona peut représenter un choix plus logique.

Tour du propriétaire (80 %)

Qu’on se le dise, la grande majorité des monospaces s’adresse à une clientèle féminine. Les traits se veulent délicats, élégants, tout en souplesse. Pourquoi les papas n’auraient-ils pas le droit d’avoir un style un peu plus macho pour assurer le transport de la famille? La Sedona offre justement ces lignes plus masculines, notamment avec une calandre de chrome rectangulaire et des blocs optiques au regard sévère. Au profil, inutile de se mettre la tête dans le sable, la ceinture de fenestration brisée à la portière coulissante réfère directement à l’Odyssey. Le résultat demeure intéressant, simplement peu inspiré. À l’arrière, on joue de réserve avec des feux rectangulaires sans habillage distinctif.

Kia suggère six versions différentes de la Sedona. Toutes ont des particularités esthétiques. Le modèle de base « L », complètement dépouillé, cause une dépression hâtive. Plus on monte dans la hiérarchie, plus les accessoires extérieurs lui donnent une touche de prestige. Sachez qu’à partir de la SX, on obtient des antibrouillards, alors qu’à la SXL et aux modèles suivants, Kia change complètement le pare-chocs avant avec un peu plus de chrome.

Vie à bord (85 %)

Pour mieux comprendre la mesure de la Sedona face à la compétition, prenez place dans la cabine. On découvre une planche de bord réussie sur le plan esthétique avec une rectitude près de ce que les véhicules allemands offrent. Très large, elle contient certaines commandes qui se trouvent assez loin du conducteur. À ce chapitre, elle ne fait pas mieux que les autres. Toujours en fonction de la version, la finition et la qualité des matériaux impressionnent. Truffée de technologies, la Sedona peut obtenir toutes les assistances à la conduite connues de la famille Hyundai/Kia. On va de la détection d’angle mort en passant par le régulateur de vitesse adaptatif et les systèmes antilouvoiement. De plus, on souligne la présence de 12 porte-gobelets, d’un coffre à gants réfrigéré, d’une lampe de poche, des prises partout et d’une climatisation à trois zones. Il ne manque rien.

La Sedona étant un véhicule pour la famille, l’acheteur est en droit d’exiger une vaste cabine et un confort relevé. L’espace ne fait vraiment pas défaut, pouvant accueillir jusqu’à huit personnes. On préfère la version à sept passagers, notamment avec la ligne médiane avec ses deux sièges-capitaine à commandes électriques. Ces derniers peuvent s’incliner pour rehausser les dégagements et même y faire une petite sieste. L’accès à la troisième rangée se voit facilité par un mécanisme simple d’usage. Pour l’aire cargo, on joue de générosité avec un volume de 960 à 4022 litres, moins que l’Odyssey et la Sienna, mais plus que la Pacifica de Chrysler.

Technique (85 %)

À l’image de la majorité de la concurrence, la Sedona propose un seul choix mécanique. On obtient le V6 de 3,3 litres bien connu dans la famille avec une puissance de 276 chevaux et un couple de 248 livres-pieds. Kia intègre trois modes de conduite (Eco, Confort et Normal) qui frisent l’inutilité tant les transformations sont peu perceptibles. On ne s’excite pas au volant, mais le V6 offre une belle vitalité et une saine gestion avec la boîte automatique à six rapports. Cette dernière mériterait des embranchements de plus afin d’améliorer la souplesse et surtout de réduire la consommation. À ce chapitre, la Sedona accorde une moyenne entre 10 et 12 litres aux 100 kilomètres. Utilisez sa capacité maximale de remorquage de 3500 livres et cette cote explosera au-dessus des 15 litres aux 100 kilomètres.

Au volant (90 %)

Au volant, on obtient une bonne vision, soutenue par une collection de caméras et de radars nous conscientisant à notre environnement. La Sedona étant un monospace, n’espérez aucune forme d’agrément de conduite. Sur ce point, là encore, seule l’Odyssey peut inclure cette caractéristique. La Sedona s’en tire toutefois mieux, et de loin, que la Sienna ou encore la Pacifica. La direction offre une précision décente avec un fond de communication. Les suspensions absorbent bien les imperfections tout en maintenant une belle fermeté. Évidemment, en virage, les mouvements de caisse se feront sentir, les lois de la physique restent présentes. Au freinage, rien à redire, l’on doit toujours avoir en tête que l’on maîtrise un véhicule de plus de 4400 livres. À l’image de la majorité de la concurrence, aucune transmission intégrale. Seule la Toyota Sienna l’offre.

Conclusion 85%

Mettez la Sedona sur votre liste si un monospace est nécessaire à votre vie de famille. Elle n’atteint pas le raffinement d’une Odyssey, mais face aux autres, elle vaut le détour. Introduite en 2015, elle a prouvé une belle fiabilité, sa garantie se montre un net avantage et ses prix sont souvent beaucoup plus bas à équipement équivalent. Seule la Grand Caravan se veut moins chère, mais elle est tellement plus cheap que l’investissement en vaut la peine. Point sombre à son tableau, la valeur de revente fond comme neige au soleil.

Forces

1. Design masculin
2. Polyvalence de l’habitacle
3. Meilleure garantie du segment

Faiblesses

1. Valeur de revente
2. Craquements à moyen terme
3. Consommation