Kia Sorento 2016

L’Annuel de l’automobile 2016

NOUVEAUTÉ

Kia

Sorento

Alternative stratégique

Par Michel Crépault

Le Sorento 2016 constitue la troisième génération du véhicule depuis sa naissance en 2003, sans oublier les deux rafraîchissements de mi-parcours survenus en 2006 et 2014. Un monde de différences en a profité pour s’immiscer entre l’utilitaire malhabile des débuts et l’actuel multisegment raffiné, traduisant du même coup toute l’expérience et l’assurance acquises ces dernières années par Kia Motors.

Tour du propriétaire

Le design du nouveau Sorento, échafaudé par une équipe dirigée par Peter Schreyer, l’homme en qui le conglomérat Kia/Hyundai a placé toute sa confiance pour les questions de bon goût, a été apprêté selon un style qualifié d’européen, c’est-à-dire dynamique, plus élégant, tout en maintenant une filiation visuelle évidente avec la fourgonnette Sedona (même calandre à alvéoles inversées, par exemple), elle aussi récemment redessinée. D’ailleurs, les deux véhicules partagent la capacité de transporter sept personnes (et même huit dans le cas de la minivan). Détail amusant : peu importe la génération du Sorento que l’on détaille, le pilier D (celui qui épouse le hayon) est resté le même. Le grand aileron de série qui surplombe la lunette a comme effet premier d’allonger le véhicule, déjà plus long que le précédent.

En fait, le format du Sorento est intéressant en ce sens qu’il supporte la stratégie du constructeur coréen de le positionner entre les segments des utilitaires compacts et intermédiaires. Par rapport au modèle qu’il remplace, le 2016 s’avère aussi plus bas, plus large, et toutes les versions affichent le même empattement (2780 mm), soit 80 mm de plus que le 2015 et une mesure identique à celle du Hyundai Santa Fe XL. À noter que le Sorento partage la plateforme du Sante Fe Sport et non pas celle du Sedona. Les pneus Continental d’origine sont montés sur des roues variant entre 17, 18 et 19 pouces.

Vie à bord

Les versions n’ont pas toutes le même nombre de places. En jouant sur ce tableau tout en misant sur un gabarit mitoyen, Kia compte séduire les deux types d’acheteurs, c’est-à-dire ceux qui reluquent un utilitaire compact et les autres qui préféreraient un intermédiaire. Ainsi, la version LX à cinq places s’attaque directement aux Santa Fe Sport, Toyota Rav4, Ford Escape et Nissan Rogue, alors que les livrées EX et SX à sept places visent le Santa Fe XL, le Highlander, l’Edge et le Murano.

Une autre manière d’analyser l’offre de Kia est de réaliser que le Sorento de base valorise l’économie à l’achat et à la pompe, tandis que les modèles plus huppés tablent leur succès sur une habitabilité supérieure (au départ plus généreuse que dans l’ancien Sorento) et sur un confort rehaussé par des garnitures luxueuses qui feront encore mieux paraître les sept places disponibles. Ce qui nous donne au bout du compte une fourchette de prix qui démarre en-deçà des 30 000 $ et qui flirte avec les 50 000 $. Votre session de magasinage vous obligera clairement à sortir votre calculatrice.

La deuxième rangée aligne des dossiers 40/20/40 et 50/50 pour la troisième. Le volume de chargement derrière celle-ci est de 320 litres, ce qui est moins que dans le Santa Fe XL (383) ou le Highlander (385). Couchez tous les dossiers et les 2066 litres obtenus accusent toujours un léger recul par rapport aux deux rivaux mentionnés, mais égalent la capacité du Ford Edge. À vouloir être à la fois compact et intermédiaire, on ne peut gagner sur tous les plans. Cela dit, le nouveau Sorento met de l’avant un accès facilité à la rangée du fond, plus de dégagement aux jambes, l’utilisation d’un tissu « YesEssentials » qui repousse les liquides et l’option d’un cuir Napa bicolore (écru et noir) pour le SX+.

Tout autour de l’interface multimédia de 8 pouces s’étalent de belles surfaces douces. Toutes les versions incluent la caméra de recul, sauf le LX, qui se contente d’un avertisseur sonore. Le gadget qui retient l’attention s’avère le hayon électrique dit intelligent. Imaginez que vous vous approchez de votre Sorento, les bras chargés de paquets. Lorsque vous êtes rendu à un mètre du hayon, le véhicule détecte la clef au fond de votre poche. En fait, pour bien signifier qu’il a reconnu son maître, le Sorento clignote ses feux trois fois, puis ouvre automatiquement le hayon. Non, vous n’avez pas à simuler un coup de pied sous le pare-chocs pour commander l’ouverture, comme ça se fait chez Ford et VW. En prime, vous trouverez sous le plancher de la soute à bagages des espaces de rangement supplémentaires.

Technique

Alors que l’ancien Sorento comptait sur un duo de moteurs, le 2016 en exige trois. Le premier, un 4-cylindres 2,4 litres de 185 chevaux limité au LX, peut tirer 907 kilos (2000 lb). Le deuxième est le 2-litres turbocompressé de 240 chevaux, qui propose une puissance de remorquage de 1587 kilos (3500 lb). Enfin, Kia ramène le V6 de 3,3 litres et 290 chevaux de 2015, mais avec une capacité de remorquage liée à la transmission intégrale Dynamax, qui grimpe jusqu’à 2267 kilos (5000 lb). Oui, il s’agit du même engin que celui du Santa Fe XL. Tous ces moteurs sont associés à une boîte automatique à six rapports et la conduite peut être programmée de série sur toutes les versions en mode Normal, Eco ou Sport.

On résume : les Sorento équipés des 4-cylindres ne transportent que cinq personnes, les versions LX et LX+ ont le choix entre la transmission avant ou intégrale, un système semblable à celui du Sportage, qui expédie jusqu’à 50 % du couple à l’arrière, tandis que les livrées nanties du V6 viennent avec sept places et l’AWD.

Au volant

En étant moins haut et plus large, en promenant un empattement allongé, ce Sorento 2016 est forcément plus stable. Ajoutez à cela le fait que les ingénieurs ont passé beaucoup de temps à réduire les vibrations, à filtrer les bruits parasites (les glaces, par exemple, sont aussi épaisses que sur la limousine K900) et à rigidifier le châssis, et on se retrouve avec un véhicule qui fournit des balades quasiment aussi sereines que si nous étions à bord d’une Lexus. Un peu de roulis se manifeste dans les virages, mais sinon, une ribambelle d’aides à la conduite électroniques escorte nos trajets comme autant de gardes du corps. Outre les modes de conduite qui affectent le comportement de l’accélérateur, le régulateur de vitesse intelligent se programme indépendamment lui aussi (lent, confort et sport) afin d’éviter les accélérations brusques quand l’auto devant nous disparaît du champ du radar.

L’an passé, le V6 avait constitué 60 % des ventes, et Kia prévoit encore une domination du moteur le plus puissant, surtout en vertu de sa capacité de traction accrue.

Conclusion

Avec 4239 exemplaires vendus en 2014 au Québec, le Sorento s’était retrouvé dans le milieu de sa catégorie. Les nets progrès réalisés par la mouture 2016 devraient lui permettre de se rapprocher des meneurs (Escape, CR-V et Rav4). Chose certaine, les trois moteurs guideront votre choix. Si le budget est limité, le 2,4-litres suffira (mais à la condition de ne pas vous prendre pour un membre du clan Panneton). Un peu moins de contraintes financières vous mettra en présence du turbo, et ça serait une bonne chose compte tenu du spectre de son couple, juste ou pointu, selon l’ardeur de votre pied droit. Enfin, si vous avez besoin de sept places et/ou d’un remorquage sérieux, le V6 s’imposera de lui-même. Dans toutes les versions, l’ambiance à bord est invitante, tout comme la garantie du constructeur.

Forces

Progrès notable

Habitacle polyvalent et bien insonorisé

Conduite saine

Silhouette racée

Faiblesses

Volume de chargement ordinaire

Turbo limité aux 5 passagers

Valeur de revente à développer

Galerie

Photo1

Le nouveau Sorento propose trois moteurs, un de plus que l’an dernier. Les acheteurs soucieux de leur budget se tourneront vers le 4-cylindres 2,4 L. Les gens en quête d’un remorquage sérieux choisiront le V6 3,3 L. Entre les deux, le nouveau 4-cylindres 2 L turbocompressé (photo).

Photo 2

Parce que le Sorento 2016 se positionne volontairement entre les utilitaires compacts et intermédiaires, il faut accepter que son habitabilité et son volume de chargement se situent tous les deux en-deçà des chiffres du Hyundai Santa Fe XL.

Photo 3

La banquette des passagers peut tout faire ou presque : elle coulisse sur des rails et ses dossiers 40/20/40 peuvent partiellement s’incliner ou complètement se coucher. Dans les Sorento à 7 places, la 3^e rangée est divisible 50/50.

Photo 4

La trouvaille ingénieuse se situe du côté du hayon dans le rôle de « Sésame, ouvre-toi! ». En effet, il suffit de s’en approcher avec la clef sur soi pour que le panneau arrière se soulève automatiquement afin de faciliter le chargement.

Photo 5

L’écran de 8 po, qui est livré de série sur le modèle SX, permet d’apprécier à sa juste valeur le système d’infodivertissement UVO grâce à des interrupteurs et des icônes clairs, ainsi que des commandes tactiles ou vocales.

Historique

À ses débuts en 2002 en tant que modèle 2003, le Sorento débarquait chez nous avec le squelette et les manières d’un camion. Il fallut attendre la deuxième génération, à compter de 2010, pour avoir droit à un multisegment beaucoup plus raffiné car assemblé à partir de la plateforme monocoque d’une automobile. Pour encore mieux pénétrer le marché nord-américain, le Sorento devint alors le premier modèle de Kia Motors à être manufacturé sur notre continent, plus précisément à l’usine de West Point, en Géorgie, où viendra le rejoindre le Hyundai Santa Fe. Le tout nouveau Sorento 2016 a d’abord été vu en Corée du Sud, puis dévoilé à la presse mondiale au Salon de l’auto de Paris, à l’automne 2014.

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