Kia Sportage 2005

Kia Sportage

Retour de l’enfant prodigue

Au Canada, le créneau des utilitaires compacts représente environ la moitié de toutes les ventes d’utilitaires. Pas étonnant, donc, que le nouveau Sportage ait été accueilli à bras ouvert par les représentants de Kia Canada. Ces derniers sont convaincus qu’il aura autant de succès que le Sorento, un utilitaire de plus grande taille. Tout porte à croire qu’ils ont raison de penser ainsi.

Carrosserie

Chez Kia, on ne cache pas qu’on a tenté d’émuler des utilitaires prestigieux en dessinant le nouveau Sportage. Une brochure destinée au marché coréen montre comment l’inclinaison du montant du pare-brise rappelle cette forme du BMW X3, que l’avant plutôt sobre évoque un Touareg et que les formes anguleuses de l’arrière ornées de moulures noires permettent un rapprochement avec le Volvo XC90. Le petit utilitaire coréen n’est pas une vulgaire copie pour autant. Son esthétique homogène le distingue, entre autres de son jumeau, le Hyundai Tucson, avec lequel il partage plate-forme et organes mécaniques.

Ses cotes l’apparentent aussi à ses principaux rivaux. Il est plus court de quelques pouces que le CR-V et l’Escape, mais plus long qu’un RAV4. De plus, contrairement aux CR-V et RAV4, tous deux dotés d’une portes arrière qui s’ouvre du « mauvais » côté, le Sportage a un hayon avec une vitre qui se soulève séparément, comme l’Escape. De forme arquée, ce hayon a des extrémités à coins arrondis et il se soulève assez haut pour satisfaire aux besoins d’un adulte de 6 pieds.

La surface vitrée est généreuse. La position de conduite élevée, des rétroviseurs latéraux de grande surface et l’essuie-glace arrière à balayage intermittent et continu donnent d’ailleurs au conducteur un bon champ de vision.

Habitacle

L’intérieur spacieux peut accueillir quatre passagers, cinq au besoin. Dans l’ensemble, la finition est de belle facture et la texture des matériaux, agréable. Seul le volant de notre véhicule d’essais détonnait, à cause de la texture très plastique de son boudin.

Les sièges baquets sont confortables, avec des dossiers plus amples que moulant. Les commandes du tableau de bord sont à portée de main pour le conducteur et plusieurs espaces de rangement ont été aménagés autour de son poste de conduite.

La banquette arrière, par ailleurs, a un coussin plutôt bas qui la rend plus confortable pour des enfants. En revanche, l’espace pour les jambes et les pieds est très convenable, et les deux sections du dossier 60/40 sont inclinables.

L’aménagement de l’aire de chargement est éminemment pratique. Chaque section de la banquette arrière peut être repliée d’une seule main, en une manœuvre unique qui ne nécessite pas la dépose des appuie-tête. On obtient alors une surface de chargement presque plate. La surface arrière des dossiers de la banquette est recouverte d’un revêtement plastique résistant aux chocs. On s’explique mal cependant pourquoi la partie arrière du plancher de l’aire cargo est couverte d’un tapis, puisque le Hyundai Tucson, lui, a une surface plastique « mur à mur » dans son aire cargo.

De petits détails, comme ces crochets articulés à l’arrière des dossiers de la banquette, sur lesquels on peut accrocher des sacs de provisions, ou ce plateau à compartiments multiple logé au-dessus du pneu de secours, sous le plancher, ajoutent à l’aspect polyvalent du coffre.

Mécanique

Trois versions du Sportage figurent au catalogue : LX, EX et EX-L (pour Luxury). Le tandem 4-cylindres et boîte manuelle est réservé aux versions LX et EX, alors que le V6, disponible pour les trois versions, est jumelé d’office à la boîte automatique. La transmission intégrale est également disponible pour les trois versions, mais jumelée au V6.

Chaque moteur a une culasse multisoupape à double arbre à cames en tête. Le 2,0-litres CVVT est d’ailleurs une variante légèrement plus puissante du moteur de la nouvelle berline Spectra. Il a un système de calage variable des soupapes destiné à accroître le couple moteur à bas et moyen régime. Le V6 de 2,7 litres, par ailleurs, est une variante du moteur Delta utilisé pour les Kia Magentis et Hyundai Sonata.

La boîte automatique Steptronic à 4 vitesses dispose d’un mode séquentiel qui permet de changer les vitesses à la façon d’une boîte manuelle, sans avoir recours à un embrayage. Exclusivité de ce créneau, le Sportage la partage avec le Tucson.

La transmission intégrale est une version « plus raffinée » (selon les gens de Kia) du système Borg-Warner qui équipe le Sorento. Ce système réactif transmets du couple aux roues arrière lorsque l’adhérence diminue au niveau des roues avant, une opération qui s’effectue sans intervention du conducteur. Par contre, pour palier aux situations exigeant plus de traction, à la simple pression d’un bouton, le conducteur peut enclencher un mode qui répartit le couple à parts égales entre les roues avant et arrière.

Comportement

Un châssis monocoque rigide et une suspension indépendante aux quatre roues plus ferme que celle du Sorento confèrent au Sportage un comportement routier sain et un roulis limité. De plus, une garde au sol de 195 mm confirme sa vocation principalement routière.

La servodirection est légère, sans être surassistée, mais le rayon de braquage de 10,8 mètres donne une manœuvrabilité inférieure à celle d’un CR-V (10,4 m) et d’un RAV4 (10,6 m).

Le Sportage n’est pas un foudre de guerre. Le modèle équipé du V6 et de la transmission intégrale que nous avons conduit nécessite 10 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. L’Escape est une seconde plus rapide. Cela dit, les chiffres de performance du constructeur en disent long sur le portrait de chaque version. Un Sportage 4-cylindres avec boîte manuelle effectue le 0-100 km/h aussi vite qu’un Sportage V6 à boîte automatique. Par contre, le modèle 4-cylindres automatique requiert deux à trois secondes de plus pour y arriver.

Les reprises sont plus évocatrices. Pour passer de 60 à 100 km/h, un Sportage 4-cylindres à boîte manuelle nécessite de 3 à 5 secondes de plus qu’un V6. Un Sportage 4-cylindres à boîte automatique, par contre, fera aussi bien qu’un V6. Pour passer de 80 à 120 km/h (scénario d’un dépassement rapide sur l’autoroute), la puissance et le couple supérieurs favorisent les modèles V6 qui accomplissent cette reprise en 7 secondes, alors qu’un Sportage 4-cylindres à boîte automatique en prend 10 et un 4-cylindres à boîte manuelle, 17 !

Le Sportage dispose de freins à disque aux quatre roues et d’un système électronique d’assistance au freinage en équipement de série, qui lui donne des performances de freinage supérieures à celles du CR-V et du RAV4.

Conclusion

Le premier Sportage a été important pour Kia. Lancé en 1993, plus de 500 000 exemplaires ont été vendus hors de la Corée. Au Canada, 15 000 Sportage ont trouvé preneurs, entre 1999 et 2003, ce qui est bon pour un véhicule et une marque jusque-là inconnus. Le nouveau Sportage, lui, bénéficie d’une meilleure image de marque, d’un format adéquat, d’un bon équipement et des mécaniques satisfaisante. Son succès paraît assuré.

Pour

– Bon choix de moteurs

– Intérieur spacieux

– Siège arrière facile à replier

– Ligne élégante

Contre

– Freinage moyen

– Habitabilité moyenne

– Coffre difficile d’accès (coupé)

Nouveauté(s)

Nouveau modèle.