Lamborghini Aventador 2018

Lamborghini Aventador

Taureau hyperactif

Benoit Charette

Pour la première fois dans mon métier, j’ai réussi en 2017 à obtenir une Lamborghini en essai routier, non sans peine, dois-je le préciser. J’avais eu de brèves rencontres sur circuit avec le véhicule dans le passé, mais cette fois-ci, j’ai eu deux jours pour en faire connaissance plus à fond. L’attente pour prendre le volant d’une Aventador S en valait la peine. Lancée en 2011, ce fleuron de la marque est arrivé l’an dernier avec la version S, qui souligne une évolution des moteurs V12. Dans le cas qui nous concerne, la puissance du bolide passe de 700 à 740 chevaux.

Tour du propriétaire 100 %

Rien ne ressemble à une Lamborghini. Une voiture qui suscite l’émotion, le respect et même un peu de frayeur. La silhouette rappelle celle d’un avion furtif. Par rapport à l’Aventador standard, la S offre un dessin de bouclier différent avec des lames qui servent à améliorer la circulation de l’air et le refroidissement. Derrière, le dessin des optiques a été retravaillé tout comme le diffuseur pour augmenter l’appui au sol à haut régime. Lamborghini a aussi revu le châssis pour que ce dernier puisse intégrer en plus des roues motrices un nouveau système de quatre roues directrices, une première sur une Lamborghini de production. Vous avez donc un heureux mélange de fibre de carbone et de plastiques thermoformés pour un style sans pareil.

Vie à bord 80 %

Il faut le préciser au départ, l’Aventador n’est pas conçue pour les grands et gros gabarits. Les portes en élytre et leur faible ouverture obligent à un peu de gymnastique pour entrer. Le véhicule au ciel de toit très bas vous oblige aussi à conduire la tête un peu penchée si vous faites plus de 1,80 mètre. Une fois à bord, vous avez l’impression d’être dans un chasseur. Les cadrans numériques changent de configuration selon le mode de conduite, l’assise des sièges est un peu haute à mon goût, mais le grand volant avec ses larges palettes de changement de rapports trône au centre de l’action. J’avoue ne pas avoir écouté la radio, le V12 est le plus beau système de son qui existe.

Technique 100 %

Le V12 de 6,5 litres règne toujours en maître à l’arrière du conducteur. Dans la version S, la puissance a été portée à 740 chevaux et à un régime maximal de 8500 tours/minute. Vous avez toujours droit à la boîte à simple embrayage à sept rapports, qui est la seule déception réelle de cette voiture (sauf en mode Corsa). À l’image de Porsche, Ferrari et Mercedes, Lamborghini a adapté les quatre roues avec une rotation antagoniste des roues, à faible allure, jusqu’à trois degrés pour améliorer la maniabilité; et identique, à haute vitesse, à 1,5 degré pour éliminer le sous-virage et ainsi assurer une meilleure stabilité en courbe.

Au volant 90 %

Démarrer le véhicule est comme lancer un missile. Vous soulevez le commutateur et appuyez sur le bouton rouge, et le V12 s’allume dans un bruit qui glace le sang. Vous êtes au volant d’une voiture de course, rien de moins. Si vous êtes dans la circulation, le mode Strada, avec les changements de rapports automatiques, rend le véhicule bien docile, même un peu plate avec l’embrayage à boîte simple qui fait son mouvement de chaise berçante à chaque changement de rapports. Même chose pour le mode Sport. Il faut le mettre en mode manuel pour ne pas avoir mal au coeur dans les changements de rapports. Mais si vous trouvez un bout de route droite et placez le tout en mode Corsa, attention, vous allez sérieusement déplacer de l’air. Elles sont très rares, les fois où j’ai pu passer sous la barre des trois secondes dans un exercice de 0-100 km/h. L’Aventador S m’a fait vivre une de ces fois. La force d’accélération est ahurissante, le V12 crie dans vos oreilles et tous les paramètres électroniques de la voiture sont concentrées à vous garder bien au sol. Il faut 8,8 secondes pour un 0-200 km/h et à peine 24 secondes pour un 0-300 km/h. La version S possède une hargne et une force brutale en mode Corsa qui donnent des sueurs froides. Mais la fée électronique rend la conduite facile même si vous n’êtes pas un pilote professionnel.

Conclusion 90 %

Elle est frustrante à bas régime et fait peur à haut régime. Il faut vous trouver un circuit routier pour explorer les incroyables possibilités de cette machine de guerre. Je vous garantis que vous aurez un sourire accroché aux lèvres chaque fois que vous serez au volant.

Forces

Un moteur V12 d’anthologie

Des performances qui dépassent l’entendement

Un style unique

Faiblesses

La boîte à simple embrayage

Aucun espace de rangement

Mode automatique frustrant