Lamborghini Gallardo 2010

Lamborghini Gallardo LP 560-4

Volcanique

La plus récente nouveauté de Lamborghini, la Gallardo LP 560-4 Spyder, était présentée à la presse internationale sur l’île hispanique de Ténérife. L’itinéraire d’essai se résumait ainsi : pas d’autostrada, pas de circuit fermé, seulement un trajet en boucle de 80 kilomètres vers les hauteurs d’El Teide, singulier relief volcanique et, incidemment, treizième plus haut sommet sur le territoire de l’Union européenne.

Carrosserie

La présentation extérieure a bénéficié d’un remodelage. Par rapport au design épuré et presque sobre (pour Lamborghini) de la Gallardo d’origine, les nouvelles lignes sont plus anguleuses et arborent quelques ajouts aérodynamiques pour bonifier le coefficient de pénétration. La Spyder comporte une spécificité, soit celle d’un volume arrière rehaussé pour accueillir la capote pliée. Quand elle est déployée, elle donne l’illusion d’écraser le dessin autrement gracieux de la voiture; mais quand elle est retranchée dans son coffre, le design dédié retrouve son image d’arme de propulsion massive.

Habitacle

Le design intérieur de la nouvelle Lambo semble être le yang du yin extérieur. En total contraste, rien n’y est radical ou exubérant – on y mise plutôt sur la finesse des lignes et l’élégance discrète des matériaux. Tous les modèles font la part belle au cuir cousu à doubles points; les versions haut de gamme ont droit à un volant recouvert de suède et à des garnitures en tissu d’Alcantara.

Mécanique

La Spyder partage l’ensemble de ses composants mécaniques avec la berlinette Gallardo, abstraction faite des petits moteurs et des pompes électriques nécessaires à l’articulation du toit souple en tissu. Les deux quasi-jumelles bénéficient toutes deux du magnifique V10 fourni par leur constructeur mécène Audi. La motorisation, développée en compétition, produit un tsunami de puissance – 560 chevaux – et un couple vitaminé de 398 livres-pieds à 6500 tours par minute. Ces chiffres représentent une progression notoire par rapport à la Spyder précédente; combinés aux efforts de réduction de poids, la Gallardo est non seulement « ragaillardie », mais elle est propulsée dans la stratosphère de la haute performance. La décapotable rend bien quelques fractions de seconde au coupé en vitesse pure, elle demeure parfaitement capable d’atteindre les 100 km/h en 4 secondes et s’envole allègrement vers son plafond de 324 km/h. Mais les modifications qui différencient l’ancienne Gallardo de la nouvelle LP 560-4 ne s’arrêtent pas là. La boîte de vitesses semi-automatique e-gear a été peaufinée et procure des passages de vitesse 40 % plus vifs que la précédente version. Elle offre à l’utilisateur cinq programmations distinctes : normal, sport, automatique, corsa et thrust. Les deux dernières configurations titillent particulièrement les fanas de pilotage; le mode corsa est élaboré pour la conduite sur piste et laisse le plein contrôle des changements de rapport au pilote grâce aux leviers de sélection à l’arrière du volant, alors que le mode thrust est ni plus ni moins un système de launch control, pour des départs-arrêtés électroniquement optimisés. La Spyder peut aussi être équipée d’une boîte manuelle à 6 rapports, bien qu’aucune n’était offerte lors de l’essai en terre espagnole. On ne se surprend pas d’une telle omission quand on apprend que la grande majorité des propriétaires actuels de Gallardo ont préféré la boîte e-gear. Cette dernière n’offre peut-être pas le rendement des plus récentes boîtes à double embrayage, offertes notamment chez Ferrari et Porsche, mais elle les talonne de près.

Comportement

Sur la route sinueuse menant vers El Teide, le système de transmission intégrale du bolide – un autre legs provenant d’Audi – semblait vouloir continuellement accentuer la cadence, même en situation de dérapage latéral (en mode corsa, l’antipatinage est un peu plus permissif et retarde l’entrée en action du contrôle de la stabilité électronique). La répartition du couple de l’intégrale, favorisant à 70 % les roues arrière, procure une véritable sensation de course, le tout conforté par l’adhésion prodigieuse des pneus Pirelli P Zero, conçus expressément pour la cause. D’un côté, elle est on ne peut plus calme et docile en conduite urbaine; mais de l’autre, quand on la cravache, la Gallardo prouve qu’elle est une sportive affirmée sinon explosive – automobilistes timides s’abstenir. Au chapitre du train roulant, la LP 560-4 a droit à une révision de sa suspension à doubles triangles superposés, qui lui donne ainsi une agilité démoniaque comme seule une voiture de sport exotique peut l’exhiber. Avec un centre de gravité au ras du sol, un moteur en position centrale et une distribution des masses avant-arrière de 43/57, la Lambo tranche les virages au scalpel, et les transferts d’appui se font avec aisance et fluidité.

Conclusion

Au final, la Gallardo LP 560-4 Spyder fournit des joies terribles comme seule une exotique peut le faire, tout en faisant preuve, en conduite de tous les jours, d’un tempérament affable : le meilleur des deux mondes existerait-il ?

Forces

Une montagne de puissance

Sonorité enivrante

Suspension très conciliante

Optimisation réussie de la boîte e-Gear

Plus utilisable au quotidien

Faiblesses

Utilisation trop large d’éléments «Audi» pour le poste de pilotage

Exiguïté du coffre

Faut-il mentionner le prix