Lamborghini Huracan 2019

Lamborghini Huracan

Avis de tempête?

Comme pour toutes les créations de la marque italienne, les lignes extrêmement tendues de l’Huracán (prononcez « ou-ra-canne »), déclenchent l’émoi. Mais au-delà des formes presque caricaturales lorsque peintes de couleurs vives , que reste-t-il du comportement caractériel des Lamborghini d’antan?

Tour du propriétaire – 70 %

Les excités de l’accélérateur s’abreuveront de chiffres fournis par l’usine, mais ils auront à retenir une chose : l’Huracán peut suspendre votre permis de conduire en moins de 9,9 secondes (0-200 km/h). Par chance, on peut éprouver du plaisir sans enfreindre les lois. Celui-ci sera de courte durée, toutefois, puisque cette italienne atteint 100 km/h en tout juste trois secondes. Et l’Huracán pourrait faire mieux encore.

Vie à bord – 70 %

À bord de l’Huracán, l’influence d’Audi, son propriétaire, se fait sentir. Ce modèle introduit des améliorations marquantes dans le domaine de l’ergonomie. D’ailleurs, comme chez la firme rivale d’à côté (vous savez qui), la colonne de direction de l’Huracán ne comporte aucune excroissance. Les commandes des clignotants et des essuie-glaces ont pris la forme de petits interrupteurs et intègrent les branches du volant. On s’y fait. Tout comme à ses sièges sport (en option) aux réglages (manuels) peu nombreux et à cette forêt de commutateurs enracinés sur la console centrale. On ne fera pas injure à l’Huracán en lui reprochant sa visibilité réduite (à l’arrière surtout) et l’absence de capteurs d’angles morts pour réaliser sereinement une manœuvre de dépassement.

Technique – 75 %

À l’heure actuelle, de toutes les déclinaisons offertes, c’est avec la Performante (prononcez à l’italienne) de l’Huracán qu’il faut prendre rendez-vous. Au menu, un V10 atmosphérique revisité qui reçoit notamment un collecteur d’admission redessiné, une ligne d’échappement plus libre et des soupapes en titane pour un gain de 30 chevaux par rapport au modèle de base. Cela peut sembler peu, mais le ressenti promet d’être plus impressionnant encore puisque ce modèle a été allégé de quelque 40 kilos par rapport au modèle standard. Une performance rendue possible en remplaçant certains éléments de carrosserie en matériau composite. 

Les puristes admireront tout ce travail, mais ils seront encore davantage impressionnés par le dispositif ALA (Aerodinamica Lamborghini Attiva) mis au point pour ce véhicule. Celui-ci se compose de quatre volets mobiles. En position fermée, ces derniers fendent l’air plus aisément dans les lignes droites. En mode ouvert, ils permettent d’accroître l’adhérence dans les virages. Un système digne d’une Formule 1.

Au volant – 70 %

Au risque de décevoir les amants radicaux de la marque, l’Huracán se révèle au quotidien d’une extrême facilité à conduire. Le train avant, vif et précis, s’inscrit dans les courbes avec beaucoup de précision, et l’arrière enchaîne sans problème. En poussant plus fort, le sous-virage se met de la partie.

La voiture témoigne néanmoins d’une stabilité à toute épreuve sans qu’il lui soit nécessaire de faire appel aux garde-fous électroniques pour doser le passage des chevaux au sol. La suspension est ferme sans être inconfortable et, à basse vitesse, les reprises sont puissantes et régulières. La commande de boîte rend les montées en régime plus raides et les rétrogradages plus énergiques.

Ces plaisirs se goûtent sur les modes Strada et Sport. En optant pour le mode Corsa, c’est un autre monde. Le sous-virage observé sur les deux modes précédents fait place au survirage. La direction gagne en rapidité, les suspensions se durcissent. L’ouragan s’intensifie, se déchaîne. Le V10 s’enrage, force la boîte à mitrailler ses rapports de bas en haut. De haut en bas. Le rythme s’accélère, la direction aussi. Le rapport de démultiplication change radicalement (17:1 à 9:1) pour permettre à l’auto de se lancer plus rapidement encore dans les virages. Seul ennui, la programmation est inaltérable et ne permet pas, par exemple, de personnaliser plus finement le comportement du véhicule.

Conclusion – 70 %

Bien que cela soit rarement le cas en pratique, une Lamborghini l’Huracán tout particulièrement est conçue pour circuler tous les jours. Et à la limite en toutes saisons puisqu’elle est dotée d’une transmission à quatre roues motrices, mais cette rationalité ne fait pas l’unanimité chez les esthètes. Ces derniers, comme nous, ont la nostalgie de cette époque où les créations de Lamborghini en faisaient trop.

Forces

Progression de la qualité

Rendement de la boîte nettement amélioré

Comportement aiguisé

Faiblesses

Freinage manquant de mordant

Manque de couple à bas régime

Paramétrage limité