Lamborghini Huracan 2021

Lamborghini Huracán EVO

L’essence de la marque

La firme de Sant’Agata est passée en mode utilitaire en 2019 avec son utilitaire Urus, une décision qui s’est avérée très profitable jusqu’ici au chapitre des ventes. Mais, l’essence même de la marque, ce sont ses bolides à moteur central, l’Huracán et l’Aventador qui soulèvent encore les foules, même plusieurs années après leur introduction sur le marché. La plus petite des deux a reçu le suffixe EVO l’an dernier, signe que les sorciers italiens ont peaufiné plusieurs paramètres de l’exotique à moteur V10 atmosphérique.

EVO pour Évolution

Les stratèges de Lamborghini n’ont pas cherché à trouver une nomenclature compliquée pour décrire cette Huracán revue et améliorée. Avec son appellation EVO, la plus abordable des sportives de la marque est encore plus redoutable que par le passé, et ce, à plusieurs égards. On note tout d’abord un gain en puissance (de 610 à 640 ch), le V10 atmosphérique de 5,2-litres qui profite des avancées technologiques de la précédente Huracán Performante, notamment à cause de ces soupapes d’admission en titanium. Le résultat n’est rien de moins que spectaculaire avec un 0-100 km/h réalisé en 2,9 secondes (3,1 s à bord de la Spyder) et une vitesse de pointe de 325 km/h. Notez également le retour des livrées à roues motrices arrière, celles-ci qui sont révisées à la hausse pour le millésime avec une puissance de 610 chevaux.

Les ingénieurs ont aussi pris le temps de lancer une version 2.0 du système LPI (pour Lamborghini Piattaforma Inerziale), ce dernier qui fait office de chef d‘orchestre pour une multitude de paramètres de la suspension, du contrôle vectoriel de couple et du contrôle de la traction notamment. De son côté, le système LDVI (pour Lamborghini Dinamica Veicolo Integrata) garde un œil sur l’angle de la direction, le freinage, l’accélération, en plus de s’adapter au style de conduite de son pilote.

L’aérodynamisme de la voiture a également été révisé pour rendre la petite « Lambo » plus compétente que jamais à haute vitesse. À l’avant par exemple, le bouclier avale plus d’air que par le passé, tandis qu’à l’arrière, on observe une inspiration directe de la Performante de 2018. Voilà pourquoi les tuyaux d’échappement sont logés plus haut dans le grillage qui a du mal à cacher le compartiment moteur, le tout agrémenté d’un diffuseur de nouvelle facture. Avec ce remodelage de la portion arrière, les feux de position aux DEL sont aussi redessinés, tout comme le design des jantes surdimensionnées.

Au volant d’un missile roulant

Au-delà de la silhouette découpée au couteau, de toute la technologie embarquée, sans oublier l’abondance de composantes exotiques, c’est derrière le volant que la magie opère. Au démarrage, la voiture se réveille tel un volcan, mais redescend à une tonalité plus raisonnable quelques instants plus tard. Si vous recherchez une voiture discrète, l’Huracán n’est pas pour vous. Voiture exotique oblige, il est possible de changer le caractère de la bête via ce petit bouton installé à la base du volant. Le mode Strada est celui qu’il faut privilégier pour ne pas embêter le voisinage, mais pour vivre l’expérience exotique au maximum, il vaut mieux sélectionner le mode Sport ou, l’extrême mode Corsa, ce dernier qui oblige même le conducteur à sélectionner les rapports adéquats à l’aide des grosses palettes fixées directement à la colonne de direction de la voiture. Les accélérations sont ahurissantes et la tenue de route, d’un autre monde. Même une folle accélération sur une chaussée fortement détrempée n’a pas fait broncher la voiture ne serait-ce qu’une fraction de seconde. Quant à la sonorité du V10, elle vaut, à elle seule, l’incroyable investissement de plus de 300 000 $ canadiens.

Conclusion

Il faut avoir du cran pour conduire un tel engin au quotidien. La suspension est sèche et ne se mélange pas bien avec les surfaces crevassées de notre réseau routier. La consommation d’essence est celle d’une camionnette pleine grandeur et il faut faire attention chaque fois qu’un dos d’âne se présente devant soi. Mais tout ceci devient secondaire lorsqu’on soulève le levier rouge qui donne accès au bouton démarreur pour ensuite prendre la route à bord d’une bête digne des meilleures créations de la marque depuis sa fondation en 1963.

Forces

Performances relevées

Tenue de route irréelle

Facile à conduire

Faiblesses

Suspension sèche (sur chaussée usée)

Le coût des options(!)

Une armée de boutons à étudier